Deux rendez-vous pour un 8 mars de lutte des femmes :

1) A Lille

Manifestation féministe contre le patriarcat et le sexisme à l’initiative de (par ordre alphabétique) : Chez Violette, Flamands Roses, GDALE-CGA, Idées à Coudre, Solidaires 59/62, UL-CNT de Lille. Rendez-vous à 18h, place de la République.

Info transmise par l’union locale des syndicats CNT de Lille : ul-lille cnt-f.org

2) A Limoges

Il y a quelques jours, le préfet du Loiret profitait du dépôt de plainte d’une jeune marocaine victime de violences familiales pour l’arrêter et la renvoyer dans son pays d’origine. Cela était fait en dépit des menaces familiales qui pèsent sur elle : maltraitances, mariage forcé.

Il y a un peu plus d’un siècle, en 1905, se déroulait à Limoges un mouvement ouvrier qui marqua durablement l’histoire sociale de cette ville. Le déclencheur avait, à l’époque était le harcèlement sexuel, régulier et ordinaire, d’un contremaître de chez Havilland, une grande manufacture de porcelaine.

Parce qu’aujourd’hui comme hier, la lutte pour l’émancipation des femmes se doit de continuer, les syndicats CNT de Limoges, l’association féministe révolutionnaire Le Torchon Brûle, l’AGEL-FSE et le Scalp 87 appellent à une manifestation unitaire à Limoges le 8 mars prochain à 19h place de la Motte.

Si l’émancipation des femmes doit en partie à leur émancipation économique, et donc à leur accès au travail, n’oublions pas que là aussi elles ont subi et subissent encore : harcèlements, exploitations, précarité de manière plus forte encore que leurs homologues masculins dont la solidarité n’est souvent pas aussi forte qu’elle devrait l’être.

C’est pour cela que Clara Zetkin, militante allemande, fit adopter en 1910 à Copenhague par la conférence de la IIe Internationale socialiste l’idée d’une journée internationale des luttes des Femmes. Ce sera le 8 mars.

Le temps et la mémoire s’effaçant, cette journée n’est souvent plus présentée par les médias que comme une simple journée de la Femme, qui bientôt, si nous n’y prenons garde, ne comptera guère plus que la Fête des mères instaurée par Pétain ou la Journée des secrétaires. Même s’il est tentant de considérer qu’une journée unique de commémoration et de revendication des luttes des femmes peut paraître désuète et insuffisante ; il faut plus que jamais se la réapproprier pour ne pas que le mouvement féministe ne s’essouffle.

Depuis les combats et avancées gagnés par les mouvements féministes des années 70, les luttes des femmes et leurs militantes subissent opprobre et attaques diffamatoires. Aujourd’hui, si l’on écoute les médias et les tenants du pouvoir, nous serions tentés de croire que les dernières conquêtes féministes encore d’actualité seraient la parité parlementaire ou au sein des conseils d’administration des grandes entreprises.

Alors que le droit à la contraception et à l’avortement est toujours contraint économiquement et remis en cause par des commandos d’extrême droite ou par les pouvoirs législatifs et religieux (entrave à la contraception). Alors que l’égalité des salaires reste un vœu pieu. Alors que les femmes subissent toujours plus que leurs collègues, précarité et travail partiel. Alors que nombre de préceptes moraux et culturels réduisent encore les femmes à des tâches soi-disant naturelles, à une situation d’inférieures ou à de simples proies. Il nous paraît important de remettre le 8 mars à sa place parmi les journées importantes de lutte.

Communiqué transmis par les syndicat CNT interpro de la Haute-Vienne : cnt87 cnt-f.org