Du 20 au 22 septembre devait se tenir, en plein air, Place des Charrons à Metz, la fête d’anniversaire du local de la CNT Metz. Une demande d’autorisation d’utilisation de l’espace public et de prêt de matériel municipal avait été déposée en ce sens courant août, demande d’autorisation devant aller jusqu’à minuit le vendredi et samedi et 20H le dimanche. Comme on peut le voir, même l’heure du carrosse de Cendrillon était respecté du côté de notre organisation syndicale.

Mais la Ville de Metz, représentée par Mme Hebert Suffrin ne l’entendait pas ainsi et nous notifiait vendredi, par mail, ses restrictions d’horaires à 21h pour le vendredi et samedi et une interdiction pour le dimanche. Contactés par nos soins, ses services nous ont refusée une demande d’entrevue formulée par le secrétaire de notre syndicat. Nous insistons sur le fait que jamais par le passé notre organisation n’a enfreint les autorisations données par la Ville de Metz.

Mme Hebert Suffrin ne doit pas se rendre compte de la réalité du monde du travail. Ainsi, nombre d’entre nous bossent le vendredi jusqu’à des heures assez tardives : 17, 18 voire même 19h. Nous ne comptons pas les ouvriers postés qui dès lors peuvent finir après 20 ou 21h. Bref, ceci est peut être un détail pour d’éminents politiques mais nous tenions à le souligner.

Ce qui ne relève pas du détail en revanche est la politique du deux poids deux mesures appliquée à Metz. Alors que les initiatives émanant de la Ville de Metz ou d’associations à caractères non politiques peuvent occuper l’espace public jusqu’à minuit voire une heure du matin (tel que le festival Passages allègrement subventionné), pour la CNT en revanche, il est question de restrictions d’horaires et d’interdictions. Les prétextes avancés sont des plus farfelus si ce n’est nauséabonds. On reproche à la CNT de ne pas faire le travail de police aux abords de ses locaux et de refuser à se faire les supplétifs de la municipalité. Depuis quand une organisation syndicale est-elle tenue de jouer ce rôle ? Nous serions curieux de voir la réaction de la municipalité à l’encontre d’autres organisations politiques ou syndicales si des demandes identiques à la nôtre devaient venir à se présenter. Les amalgames faits à l’endroit de notre organisation afin de la discréditer sont indignes d’élus se revendiquant du progrès et de la justice sociale. Si des nuisances existent dans le quartier Outre-Seille, elles ne peuvent être imputées à notre organisation mais bel et bien au manque d’équipements permettant à la jeunesse de se retrouver. Il n’existe aucun centre social, les bâtiments de l’AMOL ont été revendus à des promoteurs immobiliers et la jeunesse n’a d’autre choix que l’ennui et le désœuvrement. Frappée de plein fouet par le chômage, la situation devient dès lors inextricable. A quand d’ailleurs l’inversement de la courbe du chômage ?

Par ailleurs, la CNT rappelle ici qu’elle est la seule organisation syndicale mosellane dotés de locaux entièrement autofinancés. Soit par les cotisations de ses adhérent-e-s soit par les fêtes qu’elle organise, ce qui n’est guère du goût de la municipalité qui n’a eu de cesse que de nous mettre des bâtons dans les roues afin de nous faire expulser. Organisation de ses sections syndicales, défense juridique des salariés, aides aux migrants (administratives, alphabétisation,...), cinéma, concerts, zone de gratuité (légumes récupérés, vêtements, livres...), voici un état non exhaustif de nos activités. On comprend dès lors mieux les velléités d’une municipalité socialiste occupée à nous affronter, notamment dans le cadre du camp des Roms au Sablon : combien de rendez-vous pour l’hébergement d’urgence, la scolarisation des enfants, l’accompagnement sanitaire ? Combien de condamnations pour non respect de la loi devant le tribunal administratif de Strasbourg ?

Nous n’oublions pas non plus de souligner l’absence d’intervention des élus socialistes mosellans en faveur d’une loi d’amnistie civile et pénale pour le mouvement social. Dans la rue du temps de l’opposition, le PS fait aujourd’hui le jeu du MEDEF et sa politique, tant municipale que gouvernementale, ne fait qu’accélérer la marche au pouvoir de l’extrême droite dans notre pays.

On peut légitimement se poser la question de savoir, au vu des multiples exemples à travers la France (Metz, Nancy, Paris,...), si ces tracasseries administratives n’ont pas pour but de se débarrasser d’une organisation de lutte déterminée qui agit en faveur des classes populaires, autogérée, indépendante des partis politiques quels qu’ils soient et surtout dotée d’un projet de société alternatif au capitalisme auquel le PS s’est rallié avec armes et bagages. La volonté de nous asphyxier judiciairement et financièrement est de plus en plus mal dissimulée par les socialistes.

Pour toutes ces raisons, la CNT ne pouvant assumer à ses frais les coûts d’un tel événement amputé des heures où la fréquentation est la plus importante a décidé d’annuler les festivités prévues ce week-end et d’appeler à un rassemblement contre la discrimination syndicale ce jeudi 19 septembre, à partir de 18h, devant l’Hôtel de Ville de Metz, situé Place d’Armes.

Elle invite l’ensemble de la presse à une conférence ce jeudi à 16h dans ses locaux situés 5 Place des Charrons à Metz.

Union départementale CNT Moselle