Secrétariat international de la CNT

Des luttes anticoloniales et anticapitalistes à l’émancipation sociale !

Publié le jeudi 15 mars 2012

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Le syndicat CNT mène un combat anticapitaliste sur une
base internationaliste. Aussi, si nous sommes solidaires
des luttes que mènent, aux quatre coins de la planète,
les peuples opprimés et les travailleurs comme en Grèce
récemment, nous n’ignorons pas le rôle joué par l’État
capitaliste français dans les dits « DOM-TOM » où il développe des pratiques impérialistes et de type colonialiste
qui ont comme conséquence une dégradation des conditions de vie et de travail des populations locales, que cet
État soit géré par des politiciens de droite ou de gauche.
Mais là où il y a oppression il y a résistance.

EXPLOSIONS SOCIALES, ÉMEUTES, GRÈVES, MANIFESTATIONS : LES POPULATIONS SE SOULÈVENT

Depuis trois ans la révolte est à l’ordre du jour dans les
« DOM-TOM » où les peuples poursuivent une tradition de
combat face à l’État français qui, souvent, n’a pas hésité à
exercer une répression sanglante pour protéger ses intérêts
économiques, politiques ou stratégiques. Nous n’oublions
pas les 42 morts de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe en
1967, ni le massacre de la grotte d’Ouvéa en Kanaky en
1988, ni la mort d’Eloi Machoro.

ÎLE DE LA RÉUNION, FÉVRIER 2012

Soulèvement et émeutes contre la vie chère, le chômage,
le manque de logement, etc. Depuis les manifestations et
émeutes de 1992 sur l’île de la Réunion la situation
sociale n’a fait qu’empirer : 60 % des jeunes sont au chômage, 87 000 Réunionnais survivent avec le RSA, 45 %
des plus de 65 ans n’ont comme revenu qu’un minimun
vieillesse égal à 633 euros par mois, somme inférieure au
Seuil de Pauvreté national qui est de 911 euros. C’est cette
réalité qui conduit les Réunionnais, jeunes et moins jeunes
à descendre dans la rue, à se soulever. En 20 ans tout a empiré. Il est vrai qu’à l’époque le socialiste Michel Rocard
déclarait : « Je ne suis pas le père Noël… La Réunion coûte
déjà 9 milliards à la France.» Face à la répression notre
solidarité se doit d’être pratique, concrète.

MAYOTTE DANS LA RUE, AUTOMNE 2011

En octobre 2011, durant plusieurs semaines, Mayotte,
département français depuis mars de la même année, est
le théâtre d’actions de rue, de grèves, d’affrontements, là
encore pour protester contre la vie chère – le prix d’un poulet est le double par rapport au prix de Paris – et contre le
chômage quand 30 % du peuple mahorais est sans travail
et sans espoir d’en obtenir. La réponse de l’État français
sera celle de la tradition coloniale : envoi de troupes militaires de métropole ou basées sur l’Île voisine de la
Réunion, avec son lot de victimes et d’arrestations.

GUADELOUPE ET MARTINIQUE : GRÈVE GÉNÉRALE 2009

Du 20 janvier au 4 mars 2009, la Guadeloupe voit déferler
un mouvement social sans précédent, 44 jours de grèves,
de manifestations, d’affrontements, action coordonnée pas
le LKP qui est un « collectif contre l’exploitation outrancière » regroupant une cinquantaine d’organisations syndicales, culturelles, associatives, politiques. Ce mouvement
présente un caractère exemplaire dans sa capacité à résister, à ne pas se laisser récupérer ni corrompre, et il a marqué profondément les esprits pour les luttes à venir.

La Martinique ne sera pas en reste et le début de la même
année verra se constituer « un Collectif intersyndical du
5 février » qui va gérer la grève générale sur l’Île. Fait essentiel ce mouvement ne va pas se limiter à la coordination des
grèves ou l’organisation des manifestations mais, à travers
la gestion de la répartition de l’alimentation, de l’essence,
va poser la question des formes de distribution, de l’autoorganisation, des liens directs entre producteurs et consommateurs, des coopératives (pour mémoire, dans les années
1930, les « Indigènes de Madagascar » n’avaient pas le
droit d’en créer !).

KANAKY : UN COMBAT QUOTIDIEN

Rappelons-nous la lutte de plusieurs mois à Carsud (filiale
de Veolia) en 2007-2008 et la grève générale qu’elle avait
occasionnée face à la répression antisyndicale féroce,
notamment un procès contre 19 membres de l’USTKE dont
le président du syndicat. Et en 2009 l’incarcération pendant
plusieurs mois de six syndicalistes de l’USTKE jugés par la justice coloniale à la suite d’un conflit avec la société Aircal…
Mais au-delà de ces grèves éclatantes, ce sont des années
de lutte anticoloniale, que les Kanak, le syndicat USTKE et la
jeunesse notamment, n’ont de cesse de mener de front,
associant luttes syndicales et combat pour l’indépendance.

ET EN AFRIQUE AUSSI…

Comment ne pas mentionner ici, de la même manière, les
luttes sociales incessantes dans les « anciennes colonies »
françaises en Afrique du Nord comme en Afrique subsaharienne. Que ce soit les processus révolutionnaires toujours
en cours après le renversement des dictatures de Ben Ali
en Tunisie ou Moubarak en Égypte, les combats des syndicats et militants au Maroc ou en Algérie, la contestation de Wade au Sénégal ou Biya au Cameroun, les grèves et
émeutes au Burkina Faso, grève générale au Tchad, etc.
Autant de combats permanents des peuples de ces pays
face à leurs exploiteurs et oppresseurs directs, mais avec
en trame de fond l’État et les entreprises françaises : Total,
Bouygues, Bolloré, Veolia, France Télécom, EDF, Areva, etc.,
tous sont présents dans ces pays pour piller les richesses
(pétrole et uranium par exemple…), exploiter les travailleurs
à plus bas coûts, et donc soutenir les dictatures corrompues qui leur permettent de faire leurs profits, main dans la
main avec l’armée française quand cela s’avère nécessaire.
Sans oublier ensuite de chasser les immigrés hors de
l’Europe, après avoir détruit volontairement leurs économies, leur agriculture, ou leurs services publics…

ORGANISER LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALISTE

La CNT entend affirmer un soutien aux luttes des peuples
opprimés par l’État et les multinationales français, informer
les travailleurs de la réalité
du colonialisme français,
des faits qui se dissimulent
sous les discours insipides
et mensongers des politiciens, des intérêts stratégiques qui légitiment cette
présence coloniale aux yeux
du pouvoir. Ainsi, nous
entendons participer à la
solidarité avec les victimes
de la répression dans les
« DOM-TOM » comme en
Afrique et fournir des informations sur les différentes formes de la résistance au colonialisme, ceci sur le plan de l’auto-organisation, des écoles
ou des choix économiques. et politiques.

CONTRE LE COLONIALISME ET L’IMPÉRIALISME :
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !
CONTRE L’OPPRESSION ET L’EXPLOITATION :
LUTTE ANTICAPITALISTE POUR L’ÉMANCIPATION SOCIALE !

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