Secrétariat international de la CNT

Conakry Info-35

INTER – CENTRALE CNTG – USTG élargie à l'ONSLG et à l'UDTG

Publié le vendredi 26 janvier 2007

Conakry, le 23 Janvier 2007

Travailleur(euse)s des Secteurs Public, Mixte,Privé,
Informel et Retraités de Guinée

CARNAGE, MASSACRES ET ARRESTATIONS : CONAKRY, VILLE FANTOME !
La journée du Lundi 22 janvier 2007 a été la plus sanglante de l'histoire de la 2ème République. De mémoire d'homme, on n'a jamais vu Conakry dans une telle effervescence ; on n'a jamais vu une telle marrée humaine déferler à travers toute la ville. La riposte des forces de l'ordre a été à la mesure de la mobilisation populaire : gaz lacrymogène, matraques, grenades et balles réelles. Le bilan est lourd et même très lourd ; il dépasse de loin tous les chiffres avancés par les médias étrangers et les sources hospitalières. Les blessés se comptent par milliers. Même les hôpitaux n'ont pas été épargnés par les fusillades des tueurs à gages. Une équipe de bérets rouges conduite par Ousmane Conté sillonnait la ville tirant sans discernement. Après avoir violé en début de matinée la Bourse du Travail (lieu pourtant inviolable parce que protégé par les conventions Internationales ratifiées dès l'aube de l'indépendance par la Guinée), la même équipe fortement appuyée par un détachement de la Compagnie mobile d'Intervention de la sécurité a fait irruption à 17 heures pour brutaliser sauvagement, maltraiter, dépouiller de leurs téléphones, argent, postes radios et autres objets précieux et arrêter les dirigeants syndicaux en réunion. Ils ont en outre défoncé les bureaux et saccagé armoires, ordinateurs, imprimantes et autres documents en emportant stabilisateurs et onduleurs.
Ainsi, on peut dire, adieu la démocratie, adieu l'Etat de droit, adieu la sécurité des personnes et des biens ! La question que l'on se pose aujourd'hui c'est comment l'armée Guinéenne qui a volé au secours de Lumumba, qui a libéré l'Angola, le Mozambique, la Guinée Bissau et qui a contribué au rétablissement de la paix et de la sécurité au Libéria et en Sierra Léone a-t-elle pu se rendre coupable d'une telle barbarie et de telles exactions à l'égard de sa propre population ? Comment une armée républicaine peut-elle tirer à balles réelles sur des êtres humains comme sur du gibier ?
Nous savons que parmi ces militaires il y a des gens qui parlent anglais et une autre langue méconnue des guinéens. Cela devrait nous interpeller et faire réfléchir tout guinéen patriote.
Dans la situation actuelle peut-il être encore question de négociation ? La balle est toujours dans le camp du Président de la République. En attendant, nous enterrons nos morts, soignons nos blessés et les blessures causées par les traitements inhumains dont nous avons été l'objet lors de l'intervention sauvage à la Bourse du Travail.
L'Inter-centrale CNTG-USTG élargie à l'ONSLG et l'UDTG présente ses condoléances émues aux familles éplorées demande l'ouverture immédiate d'une enquête internationale afin de situer les responsabilités et poursuivre les coupables.
N'accordons aucun crédit à la RTG qui considère tout ce qui se passe actuellement dans notre pays comme un non événement, suivons plutôt les Radios privées et étrangères.

La Grève se poursuivra jusqu'à la victoire totale !

Ensemble mobilisons-nous pour sauver le pays !

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