Secrétariat international de la CNT

Burkina Faso : Adresse aux militant(e)s, aux travailleuses et travailleurs pour le succès des manifestations du samedi 15 mars 2008 !

Publié le mercredi 19 mars 2008

Le samedi 15 mars 2008, des marches - meetings seront organisées sur l'ensemble du territoire national à l'appel du mouvement syndical du Burkina Faso.

Ces manifestations visent d'interpeller le gouvernement sur les préoccupations du monde du travail relatives à la vie chère, à la corruption, à la fraude à l'impunité et aux libertés.

Pourquoi la marche du 15 mars 2008 ?
Que devons-nous faire pour leur assurer le succès escompté ?

Faut-il le rappeler, le mouvement syndical a engagé la lutte contre la vie chère depuis au moins 2004. Au sortir des négociations des 15 et 16 novembre 2007 avec le gouvernement, le mouvement syndical a, dans la circulaire - directive unitaire du 24 décembre 2007, indiqué que « les résultats insuffisants des négociations des 15 et 16 novembre 2007, ne nous laissent d'autre choix que de nous organiser et nous mobiliser davantage pour réussir les actions que nous allons engager en vue de la satisfaction de nos principales préoccupations ».

La même lettre circulaire annonçait « l'organisation de sorties unitaires dans certaines régions pour échanger avec les responsables et militants et préparer ainsi des actions unitaires pour la prise en compte des préoccupations essentielles des travailleurs.»
Le programme des sorties des secrétaires généraux a effectivement commencé en janvier 2008 et va prendre fin le week-end des 8 et 9 mars avec les localités de Fada et Tenkodogo.

En adoptant une telle démarche, les premiers responsables ont eu pour souci de rendre compte aux bases, de recueillir leurs appréciations et suggestions et surtout de travailler au renforcement de la mobilisation des travailleurs pour les prochaines luttes unitaires.

Suite à une rencontre le 12 février 2008 avec le gouvernement au cours de laquelle celui-ci a annoncé des mesures prochaines pour dit-il, soulager les consommateurs, nous avons réagi dans une correspondance en date du 14 février adressée au Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale qui souligne que « les attentes des travailleurs relatives à la question de la vie chère sont sérieuses et précises. Nos organisations interpellent le gouvernement pour des réponses urgentes aux préoccupations des travailleurs qui n'en peuvent plus et n'attendront pas davantage des solutions qui n'ont que trop tardé ». Une déclaration datée du même jour et publiée dans la presse en informe l'opinion et indique les attentes du monde du travail.

C'est dans ce contexte que sont intervenues les manifestations des 20, 21, 22 et 28 février à Bobo, Banfora, Ouahigouya et Ouagadougou.

Camarades militantes et militants,
Travailleuses et travailleurs de toute catégorie, de tout secteur d'activités,

Dans notre appel du 29 février 2008, nous avions apprécié les manifestations sus- citées ainsi qu'il suit : Ces différentes manifestations, caractérisées par des destructions de biens publics et privés que nous déplorons, sont en fait l'expression d'un ras le bol des populations face à la hausse continue des prix, particulièrement ceux des produits de consommation courante tels que le riz, l'huile, le savon, le sel. (…). Du reste, depuis 2004, le mouvement syndical dénonce la vie chère et interpelle le gouvernement notamment par des correspondances, à travers différentes rencontres, de nombreuses grèves et manifestations de rue. De ce point de vue, le gouvernement porte une responsabilité dans la survenue des manifestations violentes actuelles. Il lui revient dès lors de prendre la juste mesure des attentes du peuple et de travailler à les satisfaire, au lieu d'opter, comme il l'annonce, pour la désignation de boucs émissaires et la répression qui ne peuvent constituer des réponses appropriées à la situation.

Les manifestations du 15 mars ne sont que les premières actions que nous envisageons cette année dans le cadre de la bataille contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés.

En effet, dans l'optique d'un élargissement de la base des luttes, nos organisations syndicales ont engagé des concertations avec d'autres associations et mouvements de la société civile dont la 1ère s'est tenue le jeudi 6 mars 2008 à la Bourse du Travail de Ouagadougou. Dores et déjà près d'une quinzaine d'organisations et mouvements étaient présents. Ils ont tous apprécié positivement l'initiative des syndicats ainsi que le thème central, à savoir, la « lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés » ; la plupart s'étant déjà engagée à la préparation et au succès des manifestations du 15 mars 2008.

Aux structures syndicales décentralisées, nous les exhortons à initier des concertations avec les associations et mouvements existant dans leur localité en vue de l'élargissement du front de la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés. Elles doivent rester attentives aux mots d'ordres qui suivront. Par ailleurs, des mesures doivent être prises pour d'une part, une bonne mobilisation des travailleurs et un encadrement des marches, d'autre part, pour se conformer aux dispositions de la loi n°22/97 AN du 21/10/97 relative à la Liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique, lesquelles disposent que les autorités communales, notamment les maires, doivent être tenus informés, au moins 72h à l'avance, de l'organisation de la manifestation sur la voie publique. La lettre d'information devra préciser l'itinéraire de la marche, de même que les noms de trois responsables chargés de l'organisation de la manifestation.

Camarades militantes et militants,
Travailleuses et travailleurs de toute catégorie, de tout secteur d'activités,

Nous pouvons légitimement nous réjouir aujourd'hui de la prise de conscience de la communauté des intérêts face à la vie chère, à la corruption, à la fraude, à l'impunité et pour les libertés, ainsi que de la nécessité pour tous de prendre part à la lutte. Nous engageons ainsi une lutte unitaire encore plus large. Le mouvement syndical a pris ses responsabilités en initiant cet élargissement de la base de la lutte. Il doit continuer de jouer un rôle fédérateur en assumant à tous les niveaux, les tâches y relatives.

- EN AVANT POUR LE SUCCES DES MARCHES MEETINGS DU SAMEDI 15 MARS 2008 !
- NON A LA VIE CHERE, A LA CORRUPTION, A LA FRAUDE ET A L'IMPUNITE !
- NON A LA LIQUIDATION DU MAIGRE TISSU INDUSTRIEL DU PAYS !
- EN AVANT POUR L'ELARGISSEMENT DE LA BASE DE NOTRE JUSTE LUTTE !

Fait à Ouagadougou, le 7 mars 2008,

LES CENTRALES SYNDICALES DU BURKINA FASO :
CGT-B – CNTB – CSB – FO/UNSL – ONSL – USTB

LES SYNDICATS AUTONOMES :
SAIB – SAMAE - SATEB– SNEAB –SYNATEB
SYNATIC - SYNTAS–SYNTRAPOST– SYNAPAGER
SYNATIPB - SYNATRAD–SYSFMAB– SYNATEL

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