La BAC ayant provoqué durant la manif, Se trouva fort dépourvue au finish. Pas d’incident, et pas d’assaut : Ils n’arrêtèrent pas un gaucho ! – Quota mensuel n’étant pas fait, Trois citoyens devinrent suspects. Un “casseur” imaginaire fut frappé, Puis un pacifiste arrêté. – Le dernier fut tabassé, Et son drapeau fut arraché, Il était de la CNT. Est-ce pour cela qu’il fut visé ? – Que faisiez vous ? dirent les agents. Je militais, ne vous déplaise ! Vous militiez ? J’en suis fort aise : Eh bien ! Résistez, maintenant !

source : http://www.revoltes.net/spip.php?article1584

Les 6 BAC et le chat noir

“La manifestation avait fait déjà un bon bout de chemin quand des ’BACeux’ (vous savez, les cowboys de la BAC en civil …) tentèrent d’arrêter un jeune en plein milieu du bloc que formaient les jeunes autonomes derrière leur banderole !!!

Évidemment, 4 BACeux dans un groupe de 100-200 personnes … ca pouvait pas se passer autrement que ce qu’ils cherchaient : ils se font sortir ’gentiment’ du groupe, sous les huées (”Police partout, Justice de classe”, “Police partout, Justice nulle part“, … ) et quelques projectiles (œufs, peinture, …), puis se replient entre des voitures et le MacDo.

Ils longèrent ensuite la manif pendant plusieurs centaines de mètres, au niveau des jeunes, histoire de provoquer un peu, puis ils disparurent du champ de vision alors que le cortège poursuivait tranquillement en direction du parc Paul Mistral.

Peu avant, le bloc des jeunes s’est dispersé et seule la voiture sono nous a suivi jusqu’à l’entrée du parc. Des barrières métalliques empêchant le passage, elle s’est garée sur le côté et nous avons rejoint les zones installées par chaque organisation au cœur du parc.

C’est alors qu’on nous fit signe que la voiture sono se faisait contrôler et encercler par les CRS. Nous sommes revenus au pas de course vers l’entrée afin qu’il y ait des témoins. Chemin faisant, nous voyons que des escadrons de CRS sont déployés à moitié planqués sous les arbres, mais bon, … on n’abandonne pas et on rejoint l’entrée en prenant soin de s’arrêter à bonne distance des rangs de CRS casqués. Les forces de répression sont déjà en train de fouiller le véhicule sono et une petite trentaine de personnes sont là à regarder gentiment. Selon les témoignages, le vigile du parc (ou de la mairie ?) a dit au véhicule de sortir de son emplacement de stationnement et, au moment où celui-ci s’apprêtait à se déplacer, les CRS qui étaient restés à l’écart, de l’autre côté du boulevard à 4 voies,s’étaient déployés très rapidement pour empêcher toute manœuvre (Il restait le conducteur et une jeune fille dans la voiture sono).

On commence à se rassembler à une bonne dizaine de mètres d’eux, histoire de pas provoquer, mais pour leur montrer qu’on surveille leurs agissements envers la voiture sono et ses occupants. Tout cà, sous l’oeil des caméras de l’hotel de ville et des caméras des CRS …

12h15 : Soudain, nous voyons une personne se faire charger sur la gauche de notre groupe par des BACeux, suivi par la suite de CRS.

Quasiment aussitôt, j’entrevois un groupe de 3 personnages patibulaires, ’’tondus de près’’, venant sur notre droite, foncer sur notre groupe de membres de la CNT bien identifiables avec drapeaux, autocollants, …

Et là …

Les 6 BAC et le chat noir

“Rebellion et violences contre les forces de l’ordre” ???

Coups, projection au sol, coups de bottes, je me retrouve à terre avec bientôt 6 gars sur le paletot avant que je comprenne qu’ils s’agissaient de BACeux et non de fachos !

Un deuxième camarade se fait lui aussi projeter au sol, par des CRS, et se fait menotter méchamment alors qu’il ne bouge pas et se laisse faire sans aucune résistance …

Après s’être acharnés un moment sur moi, enfin … jusqu’au moment où ils comprennent qu’avec le poids de leur collègue et de sa botte sur le bras, je ne peux pas bouger mon bras afin qu’ils me passent les menottes …. ils finissent par me remettre debout, menotté bien serré … avec le doigt dans l’œil pour ’’m’aider ’’ à me relever …

Aussitôt, deux BACeux me prennent en charge et insistent pour me faire baisser la tête, mais jamais un syndicaliste ne baisseras la tête devant les forces de répression ! Enfin, pas chez nous, je l’espère ! Baisser la tête, ca leur permet de te balancer des coups de poings dans la tête sans que les personnes autour ne le voient … comme ils le feront à un autre interpellé.

De l’entrée du parc jusqu’au fourgon, les deux BACeux profèrent toutes sortes d’insultes et d’insanités à mon encontre : ’Sale PD’, ’On va te refaire le cul au commissariat’, ’Nous, on est pas des grouillots de flics, on vient des quartiers’ … sans recevoir de ma part que le silence le plus obstiné.

Arrivés au fourgon, ces derniers me jettent dans le fourgon et me ’remettent’ à un de leur acolytes, policier, ce coup-ci. Ce dernier essaye de me faire assoir à grands coups de baffes dans la figure : menotté et allongé sur le dos entre les sièges, c’est pas simple … avant de me balancer un coup de pied dans le plexus quand j’avais enfin réussi à poser une fesse sur le siège … sur le coup, je reste à moitié soufflé et groggy mais je continue de garder le silence.

12h30 : On amène alors, vers le fourgon, le troisième interpellé qui lui aussi est jeté à côté de moi sur la banquette. J’ai le temps de voir une petite personne âgée demander au policier qui nous garde ’Mais pourquoi vous les avez arrêtés ?’ Et ce dernier de répondre, ’C’est des casseurs Madame ! Ils n’ont que ce qu’ils méritent !’. Soudain, j’ai le cœur qui s’accélère de plus en plus, souffle court, je halète et tombe de la banquette. Mon camarade d’infortune, préviens alors le policier qui nous garde. Celui-ci ne décoche pas un regard … Il renouvelle cet appel à venir à mon aide 5 minutes plus tard, et, ce coup-ci, le policier lui répond en substance “qu’il en a rien à foutre et que je peux bien crever“.

Cinq minutes plus tard, moi, toujours haletant et avec le cœur en tachycardie, ils démarrent et nous emmène à l’hôtel de police. La bas, ils me déposent sur le banc mais je ne peux me tenir dessus … et m’écroule à terre. De plus mon bras droit me fait super mal et je n’arrive plus à le plier. Les policiers de permanence s’inquiètent et se décident enfin, eux, à appeler le SAMU.

Celui-ci interviendra à 13h15. Les gens du SAMU prennent ma tension, mon pouls, m’aide à calmer mon cœur et mon souffle avant de repartir en me disant et en notant que le coup au plexus et le stress de l’arrestation sont la cause de mon malaise cardiaque …

14h00 : je reviens sur le banc, en plus de mon camarade d’infortune du fourgon, une jeune fille (passagère de la voiture) est présente mais non-menotté, ainsi qu’un autre jeune homme pas mal abimé, lui …

14h15 : Nous voyons passer un OPJ et lui demandons les motifs de nos arrestations, qui ne nous avaient toujours par été signifiés. Pour moi se sera : “Rebellion et violences volontaires envers les forces de l’ordre.”

Ensuite :. Passage du médecin qui me regarde rapidement, puis retour au banc. Passage de BACeux pour enfin enlever les menottes du premier interpellé (ça fait quand même 2 bonnes heures qu’il a ces menottes hyper serrées). Insultes de la part des BACeux quand ce dernier demande à au moins un peu de politesse puis coups et étranglement … sous l’oeil des caméras intérieures de l’hôtel de police.

Ils me demandent si je dèsire qu’ils joignent mon avocat et ma famille. Je réponds par l’affirmative et leur donne les numéros et noms. Ils préviendront ma femme à 14h45 en lui disant que “tout va bien”.

Fouille, et zou, en cellule … Je roupille un peu, essayant un peu de récupérer avant la suite …

On m’emmène voir l’OPJ, et début de l’interrogatoire … Evidemment aucun des BACeux qui m’ont arrété ne sont présents … Un dossier global est ouvert pour parait-il des “dégradations”, des “rebellions” et des “violences envers les forces de l’ordre”.

La paperasserie commence, nom, prénom, descendance, ascendance, possession, employeur … Ce à quoi je réponds de mauvaise grâce.

Je lui indique que je suis syndicaliste et qu’au moment où ils m’ont sauté dessus, je portais notre drapeau haut et fier ! Il est impossible que même les BACeux ne l’ai pas vu !

Et alors moi, dans ce dossier fourre-tout, je suis censé avoir empêché l’arrestation du premier interpellé, donc interpellé avant moi et à 30 bons mètres de ma position …

Ah ! Et j’apprends que je me suis rebellé car je ne me serais “pas laissé faire” lors de cette arrestation musclée …

Ce à quoi je réponds que n’ayant pas eu le temps de comprendre que mes agresseurs n’étaient pas des agresseurs mais les “forces de l’ordre” elles-mêmes, je ne pouvais pas me trouver en situation de rebellion ! D’autant qu’ils ne s’étaient pas présentés comme tels et qu’aucune sommation ni avertissement quelconque aurait pu laisser penser un seul instant que ces trois gaillards patibulaires et agressifs auraient pu être … des policiers !!!

L’OPJ est perplexe et continue sur le deuxième chef d’inculpation : ’Violences volontaires sur les forces de l’ordre’.

Là, il me déclare que j’aurais donné des coups de pieds à des agents ! Evidemment, avec mon gabarit d’allumette, et 6 mecs sur le dos, j’ai dû avoir beaucoup de possibilités de leur faire mal … Je lui demande si ils ont été blessés, en relevant mes manches et en lui montrant les coups de tonfas que j’ai pris sur le bras droit, dont un énorme hématome de 8×6cm sur l’avant bras … en dessous d’un bracelet en cuir : imaginez comment ils ont du taper fort !

Il passe à la suite et commence à m’interroger sur le premier interpellé : pas de chances, je ne l’avais même pas vu dans la manif et ne le connaissais pas non plus d’avant ! Son interrogatoire laisse transparaître que c’est lui qu’ils voulaient arrêter en particulier et que, nous autres, nous ne sommes que des ’’dégats collatéraux’’ … De nombreux témoins ayant entendu les conversations des forces de l’ordre avant leur charge brutale confirmeront cela par la suite.

Voilà … ce fut vite fait … Il me demande mes empreintes et un prélèvement ADN, tout en ayant l’air de connaitre ma réponse … Que je lui confirme : Non.

Il me fait signer le PV.

Je demande une copie : on me la refuse ! Il faut que ce soit mon avocat qui leur demande … La prochaine fois, je ne signe pas si ils ne me donnent pas une copie avant !

Et retour en cellule … on me précise que mon avocat passera me voir. Quelques temps plus tard, un policier vient me chercher et m’emmène dans une petite salle voir mon avocat, Maître Girault. On se retrouve dans une petite pièce, il prend de mes nouvelles, s’inquiète de mon état de santé et me donne les conseils pour la suite, en me disant que je devrais sortir dans pas trop longtemps.

Ben, franchement, première fois que je suis content de voir un avocat :) Un premier mai en plus, et alors, qu’il ne me connaissait pas auparavant !

Retour en cellule … le temps commence à se faire long, j’ai toujours mal au bras droit et ne peux pas le plier, en plus il fais un froid de canard dans leur cellule et j’ai rien avalé depuis hier soir à part un café ce matin, rapido, et une demi-canette à midi …

Fin de compte, à 19h45 ils me relâchent, bon dernier ! Et ils s’impatientent quand je mets un peu de temps pour récupérer tous les objets de ma fouille … Essayez de remettre vos possessions en ordre avec unseul bras : le gauche ! et vous comprendrez …

Des camarades CNT sont là pour m’accueillir ainsi que d’autres personnes qui nous avaient déjà croisé. Ils ont fait le pied de grue devant l’hotel de police toute l’après midi ! Merci encore à eux, ca fait du bien !

On trace chez un camarade sous l’insistance des policiers qui veulent nous voir déguerpir au plus vite …

On contacte un médecin qui veut bien se déplacer pour m’ausculter. On s’installe tranquillement dans un coin et il remplit ses feuilles d’ordonances avec la liste des traumatismes physiques que je présente : hématomes, plaies, éraflures … au total, 6 pages de constat !

1 des 6 pages du médecin

Extrait des six pages de certificat médical constatant les violences.

Voilà ce que fut MON premier mai …


- http://www.revoltes.net/spip.php?article1580
- http://rebellyon.info/article6368.html
- http://refusadn.free.fr/ (’Ce site est un outil d’information et de mise en réseau autour du refus du fichage ADN. Il est administré par des personnes qui refusent de se soumettre au prélèvement génétique et par d’autres prêtent à soutenir ce refus. Vous y trouverez quelques indications sur le processus juridique engagé et les démarches à faire après avoir refusé. Les articles de lois sont reproduis ici. Des brochures d’informations plus complètes sont téléchargeables. La liste des contacts locaux peut vous aider à rencontrer des personnes motivées près de chez vous pour s’organiser autour du refus de prélèvement.)

- http://picasaweb.google.fr/assr38/PremierMai2009

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Non-assistance_%C3%A0_personne_en_danger

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rajsfus
- http://quefaitlapolice.samizdat.net/