mardi, 12 avril 2011|

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Éduquer pour émanciper, la revue de presse

- N’Autre école n° 25, hiver 2010

Éduquer pour émanciper

Comment s’interroger sur l’éducation conduit à revisiter l’Histoire d’un glorieux syndicalisme.

L’auteur, Hugues Lenoir, enseignant et anarcho-syndicaliste, a réuni dans un livre différents articles publiés ces dernières années dans plusieurs revues traitant de sa vision de l’éducation.
Dans une première partie l’auteur prend comme exemple la formation pour adulte et ses enjeux historiques pour aborder le sujet éducatif. Il tente une analyse s’appuyant sur une dialectique entre « rupture », séquence favorable à une classe permettant l’émancipation pour les travailleurs ou bien la domination du patronat et « suture » qui serait davantage l’exercice d’une forme de cogestion qui concilierait les intérêts du capital et du travail. L’histoire de la formation reposerait au centre de contradictions mêlant possibilités d’intégration, outil de modernisation et occasion d’émancipation.
Les articles suivants nous offrent la possibilité (re)découvrir les origines du syndicalisme en France par le prisme de l’éducation libertaire. Il apparaît en effet fondamental que l’émancipation des travailleurs ne peut se faire toute seule mais que le syndicalisme, dès son origine, aura pour mission d’élaborer son propre système d’éducation afin de fournir au salariat la méthode pour évaluer « la science de son malheur ». Hugues Lenoir n’hésite d’ailleurs pas à revenir au présyndicalisme pour présenter les pionniers de cette pensée. Proudhon est donc présenté comme un précurseur lorsqu’il entreprend d’aborder la question de l’« éducation intégrale », c’est-à-dire la formation intellectuelle et professionnelle qui permettra ainsi la souveraineté du producteur. Cette même « éducation intégrale » sera reprise plus tard par l’Association Internationale des Travailleurs puis lors de la Commune de Paris.
La création et le développement des Bourses du Travail chères à Fernand Pelloutier seront l’occasion de mettre enfin en place ces idées : la Bourse est une école : on peut y trouver une bibliothèque, un musée social, des cours professionnels ou d’enseignement général et en plus de cela des lieux de concerts ou de représentations théâtrales.
On s’attachera ensuite à suivre le cheminement de l’éducation libertaire au cours du vingtième siècle. On y croisera Fourier, Faure ou Ferrer que l’on connaît bien dans le milieu libertaire. Hugues Lenoir nous permet ensuite de nous pencher sur le syndicaliste un peu oublié qu’était Georges Sorel mais également sur un socialiste historique peu cité dans nos diverses revues, Jean Jaurés, dans les théories sur l’éducation pourront nous étonner.

Revue N’Autre école, Julien Ollivier.

- À contretemps, n°38, septembre 2010, p.30.

Reprise en volume de six articles de Hugues Lenoir parus dans des revues militantes, syndicales et professionnelles et abordant “ la question centrale des liens qui unissent, depuis l’origine, le syndicalisme révolutionnaire et l’éducation ”. Le tout fait un livre fort intéressant d’où il ressort, effectivement, que l’intuition de Pelloutier - “ instruire pour révolter ” - fonda une démarche constante chez ses continuateurs, et même au-delà, comme l’indique l’exemple de Jaurès.
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A propos de éditions CNT-RP
Michel Bakounine, présentation de Frank Mintz, 2006, 72 pages. Ce court livre, le second de la collection « Classiques » des Éditions CNT, rassemble deux textes essentiels de Bakounine, « La politique de l’Internationale » (paru en 1868 dans L’Égalité) et « Organisation de l’Internationale » (publié (...)
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