Zéro de CoNduiTe N°96 Cliquer pour télécharger

Instruire pour émanciper, p.1, Annulation des Évaluations, p.2, Marche des sans-papiers, p.3 & PIAL de carotte, p.4

INSTRUIRE POUR ÉMANCIPER...

Cette rentrée s’est faite sous le signe de cette citation d’Élisabeth Borne, ministre du Travail : « La priorité, c’est que les parents puissent continuer à travailler. » Pour nous, elle a été particulièrement difficile. Chacun et chacune d’entre nous s’est posée la question de reprendre ses pratiques pédagogiques et en même temps de préserver sa santé en appliquant les gestes sanitaires.

Blanquer (qui espèrait devenir ministre de l’Intérieur, c’est dire !) continue à sévir dans les médias et prétend que l’Éducation nationale est prête. Pourtant l’impréparation est totale. Parfois jusqu’à la rentrée, des classes manquaient d’enseignantes ou d’enseignants et des écoles de chargé de direction, sans parler de l’absence de mission claire pour les AESH. Le ministre ne nous a pas accordé de temps de réflexion collective sur nos pratiques pendant le confinement ou de temps pour nous approprier sereinement les protocoles.

…EN PRÉSERVANT SA SANTÉ

Pire encore, dans les écoles, deux protocoles (celui de la Mairie et celui de l’Éducation nationale) devaient être appliqués sur un même lieu. Il a fallu, en plus des réunions habituelles, s’accorder du temps non reconnu pour les appliquer.

Nous travaillons dans le risque comme tout le monde. Mais nombreuses et nombreux sont les collègues qui n’ont pas eu de masques ou trop peu. Nous apprenons qu’en primaire, selon l’ARS, les masques « grand public » fournis par notre employeur ne nous protègent pas de nos élèves n’ayant pas de masque.

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Aujourd’hui, nos conditions de travail sont plus difficiles : porter un masque toute la journée, gérer le stress des enfants, de leurs parents et le notre, peu de remplacements, plus de services de récré, plus de réunions, anticiper un éventuel confinement... Tout cela n’est pas reconnu par notre ministre plus prompt à communiquer dans les médias en nous stigmatisant parfois (« profs décrocheurs ») et en nous ressortant ses évals inutiles pour légitimer ses réformes.

En juin, malgré la situation sanitaire, le Rectorat a fermé des classes amplifiant les sureffectifs.

Or ce qu’a confirmé le déconfinement où les effectifs étaient réduits, c’est que les classes a plus faibles effectifs sont mieux pour les élèves. Il y a moins de bruit, plus d’espace et plus d’interactions. Les élèves, l’enseignant, l’enseignante, les AESH peuvent mieux s’aider. Il faut recruter et bâtir des écoles plus spacieuses, à Paris aussi.

Ce qui est certain, c’est que rien ne remplace la présence physique et direct, le « présentiel ». Les enfants ont été très contents de se retrouver. En classe, ils apprennent mieux. Il faut donc pour éviter les risques de contamination que notre employeur nous fournisse du matériel de protection conforme aux normes sanitaires édictées par le ministère de la Santé et en quantité suffisante.

Mais ce type d’enseignement de la crise, notre Ministre ne l’écoutera pas car sa gestion s’appuie sur les coûts...

Blanquer nous sort du chapeau la création d’un "Grenelle des professeurs". Si nous sommes tous et toutes d’accord pour une révalorisation de notre traitement (le point d’indice est gelé depuis 2010 à quelques exceptions près), nous serons extrêment vigilantes et vigilantes sur le souhait de vouloir transformer le métier à la sauce manageriale. Pour nous ce sera non. Nous sommes là pour aider nos élèves à s’émanciper, pas pour leur apprendre à faire du tri dans l’ordre alphabétique.

Blanquer et son monde bureaucratique, dégagez !