Ils ont décidé de nous terminer.

De nous achever, de nous crever.

Cet été, pendant que les couches populaires iront se dorer la pilule sur des plages polluées et que les plus pauvres resteront chez eux à affronter la canicule ou les inondations, le gouvernement va se dépêcher de faire passer plusieurs projets de loi. La tendance générale des mesures qu’ils nous ont concoctées, ce n’est pas une révélation, est à l’antisocial (tu perds ton sang-froid…). Sarkozy est d’autant plus dangereux que lui aussi raisonne en termes de classes : toujours plus aux riches et encore moins aux pauvres. Ou plutôt : enrichir les riches en prenant aux pauvres. Comment ? En augmentant par exemple la TVA, l’impôt le plus inégalitaire, celui que tout le monde paie à la même hauteur quels que soient ses moyens. Sarkozy confirme là son projet de société philosophiquement fondée sur le mérite individuel.

C’est l’aggravation des inégalités mais aussi une attaque contre le système de solidarité, car la mal nommée TVA « sociale » est destinée à financer la Sécu à la place des patrons. C’est donc pour exonérer encore un peu plus ceux qui mangent leur pain sur notre dos que nous allons devoir payer plus au quotidien. Soit une augmentation du coût de la vie pour tous. Mais c’est pas grave, rassurons-nous, on va pouvoir travailler plus pour gagner plus… Et ces heures sup faites par les salariés, ce sera des emplois en moins. Donc pas de baisse du taux de chômage. Mais obligation d’accepter les boulots qu’ils nous proposent sous peine de se voir sucrer les Assedic. Comme des pions, ils vont nous mettre dans les cases qui arrangent et confortent le système. E2, F4, vous êtes échec et mat…

Aussi comme une araignée tisse méticuleusement sa toile, Sarkozy est sur tous les fronts : dans la santé, les déremboursements et la franchise médicale sont déjà en place. Dans l’éducation, 10 000 postes vont être supprimés et la carte scolaire trinque, tout comme les universités, qui vont bientôt devoir se faire la concurrence pour attirer le chaland, pardon l’étudiant. Côté syndical, le droit de grève va en prendre un coup dès juillet, et la représentativité à la rentrée. En ce qui concerne la justice, les magistrats se voient accusés de laxisme, leurs moyens sont réduits, on leur demande d’envoyer les mineurs en prison. Quoique, construire des prisons, ça va faire de l’emploi, hein… Mais oui bien sûr, les promoteurs vont pouvoir employer des sans-papiers, à l’instar de Bouygues, et leur imposer un rythme et des conditions de travail iniques tout en leur faisant le fameux chantage : si t’es pas content, y en a d’autres qui attendent ta place… Et si tu sors des sentiers battus, c’est pas grave, ils ont tes empreintes digitales et ton ADN, on te retrouvera pour t’enfermer.

Faire de tout une marchandise. Même l’être humain : l’immigration choisie (prendre aux pays en développement leur matière grise et leur force de travail en fonction des besoins économiques de la France) est un des nombreux maillons de cette chaîne. Tout se tient, l’embuscade se referme sur nous. Si nous ne nous battons pas maintenant pour défendre les acquis que nos anciens ont obtenu parfois dans le sang, si nous ne réagissons pas, c’est une société faite de pauvreté, également intellectuelle et culturelle, de haine et de racisme qui nous attend. Le choix est clair : se soumettre ou résister.

Miya T SIPM-RP