Ces dernières semaines, deux articles nous provenant de la CNT marseillaise et de la CNT strasbourgeoise, éclairent une même pièce sous deux facettes : les plus fragilisé·es traqué·es, déshumanisé·es et sans cesse renvoyé·es à leur place sociale.

À Strasbourg, les expulsions se poursuivent à marche forcée :

Alors que le droit local devrait renforcer le droit au logement, il sert pour la ville et l’État à se renvoyer la balle, au détriment de toutes et de tous.
La lutte pour le logement est une lutte vaste ; à titre d’exemple Ophéa, l’un des plus grands bailleurs dits "sociaux", avait empêché des familles qui occupaient un immeuble vide rue de Provence d’aller chercher de l’eau, et aux enfants d’accéder à l’école.
L’État français a beau avoir largement sa part dans les exils au travers de ses guerres impérialistes, il refuse l’aide la plus basique à celles et ceux qui fuient son ennemi d’hier.
C’est pourtant ce même État qui nous appauvrit, lorsqu’il ne nous condamne pas à la rue.
Après avoir mis à la rue des familles et des personnes malades au moyen de l’expulsion de leur campement déjà précaire à Krimmerie-Meinau le mois dernier ou du Squat de la Sarlat l’année d’avant, c’est aujourd’hui le squat de La Pigeonne qui est désormais menacé d’expulsion.

Mise à jour : Après avoir appris l’expulsion imminente de la Pigeonne nous avons appelé à la solidarité de toustes. Sur les réseaux et dans la rue, nous avons interpelé la Mairie, la préfecture, le tribunal, les collectifs et toutes les personnes sur notre situation : tout cela à été bénéfique !
Nous avons obtenu un rdv la veille du rassemblement avec plusieurs personnes de la Mairie de Strasbourg. Une proposition de relogement sur Strasbourg pour les personnes précaires du squat à été faite ! Cela reste bien sûr à confirmer, mais la perspective de la rue s’éloigne.
Nous avons interpellé sur le traitement ignoble fait aux plus démunis de manière globale : les personnes sans-papiers, réfugiées, sans logement, précaires.
Il faut nous organiser collectivement et agir pour un logement digne pour toutes et tous !

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Pour suivre le squatt de la Pigeonne : https://lapigeonne.squat.net

Depuis Marseille, un témoignage sur la déshumanisation des procédures de naturalisation

De Marseille, la CNT partage le témoignage d’une camarade sympathisante enseignante. Il se trouve très très éclairant sur le traitement réservé aux personnes en demande de naturalisation, et qui en dit long sur ce que peuvent subir celles et ceux qui font toute demande, de naturalisation, d’asile… pour avoir le droit de vivre librement là où elles le souhaitent.

« Vous avez un petit accent Madame… Vous venez d’où ? D’Espagne ? ». Combien de fois m’a-t-on posé une question similaire ? Des centaines. C’est une question compréhensible, bien entendu, mais il y a un fond amer que je perçois à chaque fois. C’est un peu comme si mon accent, totalement italien, me caractérisait et précisait que sans faute aucune je suis “ÉTRANGÈRE”. Cet adjectif appartient au champ lexical d’”étrange”, synonyme de “bizarre”, “inhabituel”…Voilà une autre “bizarre” qui a débarqué sur le territoire français ! Voyons, on n’en finit plus ! De plus, son prénom est imprononçable !!

Pourtant, je réside en France depuis 18 ans. Mes enfants sont nés ici et ils ont la double nationalité parce que leur père, italien comme moi, a été naturalisé il y a 13 ans et ils sont devenus français par conséquent.

J’ai également essayé de demander ma naturalisation il y a 13 ans, mais à l’époque il fallait rendre le dossier en main propre à la préfecture entre 9h et 12h. Je me suis bien présentée sur ce créneau, vers 11h et j’ai reçu en réponse : « Il y a déjà 7 personnes aujourd’hui, Madame. Venez un autre jour. », on m’a expliqué… normal, non ? À quoi bon préciser des horaires s’il y a un quota de personnes recevables par jour ?

Suite de l’article sur le site de la CNT Marseille : https://sam.cnt-f.org/spip.php?article601