Depuis plusieurs années, tous les services publics sont petit à petit laminés, démantelés, privatisés.

La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) en œuvre depuis 2007, véritable machine de guerre contre le service public a encore aggravé la situation. Depuis sa mise en place plus de 100 000 postes auront été supprimés dans la seule fonction publique d’État, avec plus de 34 000 suppressions programmées pour la seule année 2010.

La loi sur la « mobilité », entre autres, remet clairement en cause le statut de la fonction publique et le recours généralisé aux contractuels, souvent précaires, anticipe le basculement vers une gestion des personnels calqué sur celle du privé et en perspective des privatisations et des externalisations de plus en plus nombreuses.

On nous parle d’efficacité « faire plus avec moins ». Mais comment faire dans des écoles aux classes déjà surchargées ? Dans des hôpitaux au sous-effectif dramatique ? Dans des établissements publics sous-financés dépendant de plus en plus de leurs « fonds propres » ? Dans toutes les administrations où les effectifs actuels ne suffisent déjà plus à assurer un service correct, minimum serait-on tentés de dire ?

On nous parle de crise et de déficit, ne nous laissons pas berner !

La Crise à bon dos, la politique doctrinaire de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et de réduction des missions de service public date de bien avant la Crise.

Les déficits sont abyssaux ? Certes, mais ces déficits sont volontairement creusés depuis des années par des réductions d’impôts scandaleusement iniques et économiquement inefficaces par-dessus le marché. Souvenons-nous que la première version du « bouclier fiscal » a été votée en 2005 sous le gouvernement Villepin, cinq ans déjà. Et ce n’est que la plus symbolique de ces mesures prises tout au long de la première décennie du siècle.

Il s’agit ni plus ni moins que d’un démantèlement programmé du service public à la manière de ce qui s’est passé en Grande-Bretagne et aux États-unis sous Thatcher et Regan. « Affamer la bête » (Starve the beast ) disaient-ils, vingt ans après nous y revoilà. Avec les résultats que l’on peut anticiper en se remémorant la crise du système ferroviaire britannique ou celle de la gestion de l’électricité en Californie.

Autant de services rendus à la population livrés aux intérêts privés, à la marchandisation et ce sont bien sûr les personnes les plus défavorisés économiquement ou géographiquement qui en pâtiront le plus.

Contre ces régressions réunissons-nous en Assemblées Générales sur nos lieux de travail. La lutte ne s’arrête pas à une seule journée pour faire plier ce gouvernement.