QUI SEME LA MISERE, RECOLTE LA COLERE !

20 ans de casse sociale

Depuis 1993, les réformes se succèdent pour « sauver » les retraites. Toujours les mêmes principes :
- allongement des durées de cotisation : 37,5 annuités, 4O annuités, jusqu’à 41 pour 2012.
- baisse des retraites en allongeant la durée permettant le calcul du salaire de référence (passée pour le privé des 10 meilleures années aux 25 meilleures années).
- baisse du pouvoir d’achat des retraites indexées sur les prix et non sur les salaires.
- sanction des carrières incomplètes (création de la décote) programmée pour être de 5 % par an en 2020.
- cadeaux faits aux patrons : exonération de charges sociales. Cette volonté de destruction touche à la fois public et privé, régime général, régimes spéciaux et systèmes de retraite complémentaires et vise à casser le système même de retraite par répartition. Déjà, ces mesures conduisent à une diminution de 20 points de la retraite moyenne des salarié-e-s du privé (de 78 % du salaire moyen net à 58 % en 2020). Les retraites des femmes du fait des carrières incomplètes et des moindres salaires sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Il est impossible pour la majorité des salarié-e-s de partir à 60 ans (âge légal) car les chômeurs-euses, précaires et travailleurs-euses à temps partiel ne peuvent remplir les conditions de durée de cotisation.

C’est le régime de la double peine.

De nouvelles attaques sont programmées : repousser l’âge légal (65 voire 67 comme en Allemagne), rallonger encore les durées de cotisation, c’est à dire rendre impossible tout accès à une retraite complète, donc une pension décente et ouvrir la voie aux retraites par capitalisation (assurances privées, systèmes par point, fonds de pension). Or, la question des retraites n’est pas un problème de population qui vieillit, mais une question de justice sociale. La retraite par répartition, c’est aussi du salaire. Un employeur fait 2 versements, l’un au salarié - le salaire direct -, l’autre aux caisses de sécu, ASSEDIC, retraites sous forme de cotisations, c’est le salaire indirect. L’ensemble représente le salaire socialisé. Le salaire indirect représente 40 % du salaire socialisé. Les cotisations sociales sont donc partie intégrante du salaire. Ce n’est ni un prélèvement, ni une charge, ni un impôt, ni une épargne, ni une taxe, c’est du salaire.Les réduire, c’est nous voler. Malgré la crise et le chômage, les richesses que nous produisons ne cessent d’augmenter. Mais, la répartition de la valeur ajoutée, depuis 20 ans, a été bouleversée : la part des profits dans les richesses produites est passée de 28 % à 36 %, les salaires ont suivi le chemin inverse, passant de 72 % à 64 %, c’est à dire l’équivalent de 120 milliards d’euros qui sont passés de la poche des salariés-e-s et des retraité-e-s aux coffres des patrons et des actionnaires. De l’argent, il y en a vraiment dans les caisses du patronat.

Dans son principe, la retraite par répartition est révolutionnaire car elle ouvre la perspective d’une gestion solidaire et non capitaliste. Elle n’a pas besoin d’être réformée, mais défendue sur la base d’un retrait des contreréformes depuis 1993 et d’un réel partage des richesses. Ce sera une bataille sociale décisive pour obtenir :
- des retraites à 55 ans pour toutes et tous à taux plein.
- l’exclusion du patronat de nos caisses de protection sociale et gestion par les travailleurs-euses.

C’est nous qui travaillons, alors, c’est nous qui décidons !

En Grèce, en Espagne, en Italie, des mobilisations massives sont organisées pour s’opposer à ces politiques de casse sociale. La seule réponse possible est la lutte sans concession.

CNT 38. www.cnt-f.org/ul38 ul38 cnt-f.org