Les étudiants et les personnels de l’Ecole spéciale d’architecture (ESA) sont en grève depuis le début de la semaine contre le projet de licenciements de 9 personnes, principalement militants de la CNT et de la CGT, et réclament la démission de la direction. Contre la répression syndicale et les groupuscules d’extrême droite radicale qui jouent les milices, rassemblement de soutien mardi 21 avril de 10h à 19h devant l’école !

Ironie du sort :

Les quatre membres de la section syndicale CNT de l’Ecole Spéciale d’Architecture ont eu la surprise déplaisante d’apprendre leur futur licenciement économique ainsi que celui de 4 militants de la CGT, durant la manifestation du jeudi 9 avril 2015 contre la loi Macron alors qu’ils défilaient avec leurs camarades de la CNT.

« Raccompagnés » à la sortie :

Dans la matinée du Vendredi 10 avril, les camarades ont été convoqués individuellement par le directeur et le président de l’ESA qui leur ont exposé la motivation de leur licenciement. C’est sous le prétexte de difficultés financières, qui ne cessent de s’aggraver depuis la nomination de la direction actuelle, qu’ils ont décidé d’un plan de restructuration du personnel administratif de l’ESA en supprimant 9 postes dont 4 membres de la section syndicale CNT et 4 membres de la section syndicale CGT. Les entretiens se sont clôt par la remise d’une convocation pour l’entretien préalable au licenciement avec une dispense de travail durant toute la procédure, et ont été « raccompagnés » à la porte de l’ESA. Cette pratique, souvent lié au motif disciplinaire, est encore inédite dans le cadre d’un licenciement économique.

Petit accord entre « amis » :

Ce projet a été bien entendu, approuvé par les représentants du personnel CFDT, qui bien qu’ils désapprouvent par principe les licenciements, « comprennent et approuvent » les décisions de la direction, sans même en aviser les salariés alors que leurs mandats sont achevés depuis la fin mars 2015, et qu’ils viennent de signer avec la direction une prorogation de mandat jusqu’au 30 juin 2015 alors que les deux autres sections syndicales réclament la tenue de ces élections professionnelles depuis longtemps.

L’ESA en « grève » :

La section CNT de l’ESA est allée diffuser un premier tract dès le lundi et le mardi suivant devant l’école avec une banderole. L’accueil des étudiants mobilisés pour défendre leurs postes a été très chaleureux et la mobilisation s’est organisée de l’intérieur avec sit-in et prise de parole dans la cour sous des banderoles réclamant la démission de la direction et le retrait du projet de licenciement. L’extrême droite radicale en arrière-plan :

Cependant, des « patrouilles » de militants d’extrême droite radicale, proche de certains membres des instances dirigeantes de l’école, ont rodés autour de notre rassemblement, nous obligeant à la plus grande vigilance. D’après plusieurs témoignages, ces militants avaient été commandités par des proches de la direction en prévision de notre venue devant l’école. Une assemblée générale s’est tenue le soir même, durant laquelle les étudiants ont contesté les décisions de la direction. Mais pour l’instant, le projet de licenciement n’a pas été officiellement abandonné et la direction est restée en place, malgré le choc qu’ont éprouvé les étudiants en apprenant que certains de leurs gouvernants frayaient avec l’extrême droite radicale. Répression syndicale à l’ESA :

La section syndicale CNT a été crée en mai 2012 par des salariés et des étudiants de l’ESA. Elle s’est donné pour objectif l’amélioration de la condition des étudiants et une défense de leurs intérêts au même titre que ceux des salariés. Par son caractère transversal, la section ESA a pour vocation de fédérer les luttes au sein de l’école. C’est pourquoi elle s’adresse aussi bien au personnel administratif et enseignant qu’aux étudiants. Dans la continuité des principes généraux de la CNT, la section syndicale s’emploie à lutter au sein de l’ESA contre les inégalités de tout ordre et pour le respect de la santé et des droits des salariés et des étudiants de l’école. C’est pourquoi nous exigeons la réactivation du comité d’entreprise, l’instauration du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), l’arrêt du recours systématique au CDD d’usage pour l’embauche des enseignants pour de véritable CDI, afin de supprimer cette forme de précarisation et permettre plus de stabilité et de cohérence pédagogique.

L’objectif de la section syndicale CNT-ESA est le libre épanouissement de l’étudiant et c’est à ce titre qu’elle a proposé un plaidoyer en faveur d’une école spéciale d’architecture autogérée impliquant un partage égalitaire du pouvoir décisionnel et organisationnel entre tous ses membres. L’autogestion à l’ESA supposerait ainsi la suppression de toute distinction entre dirigeants et dirigés et l’affirmation de l’aptitude de ses membres à s’organiser collectivement sans l’intermédiaire d’une hiérarchie permettant ainsi la réintégration de l’initiative et de la créativité dans l’école.

C’est pour toutes ces raisons que les directions successives de l’ESA se sont toujours montrés hostiles aux militants de la section syndicale CNT, jusqu’à cette ultime tentative radicale de la supprimer sous le prétexte fallacieux d’un licenciement économique qui dissimule une véritable purge syndicale.

Rendez-vous le mardi 21 avril 2015

Tous les entretiens de licenciement auront lieu le mardi 21 avril 2015 à l’ESA. La CNT appelle toutes les personnes disponibles à venir les soutenir et dénoncer des pratiques autoritaires et inadmissibles entre 10h et 19h devant l’école au 254, boulevard Raspail 75014 Paris.

Venez nombreux !

cnt.esa gmail.com