Les Temps maudits n° 26 Mai - Décembre 2007 - 128 pages - 7 €

- Éditorial

Le vendredi 25 mai 2007, Noël Michon mourait, à 44 ans. Il avait été le premier délégué syndical CNT chez Interior’s, à l’époque des procès à répétition intentés au syndicat (TM n° 24, pp. 7-28). Depuis il avait été élu délégué du personnel CNT, aux côtés d’autres camarades. Nous tenions à nous joindre non seulement à la tristesse des camarades du Havre, mais aussi à leur colère au vu des conditions inacceptables du décès de ce camarade sur son lieu de travail. Une brochure sur l’histoire de l’UL CGT du Havre est vendue au profit des enfants de Noël.

- En souvenir

« José Salamé : une belle leçon de vie », par Daniel Guerrier (7 p.)
José Salamé Miro est décédé à l’aube de sa 88e année, à Perpignan, le 18 juin 2007. « José a milité toute sa vie sans exclusive, en internationaliste convaincu, sans s’enfermer dans les querelles de l’exil, et s’est rapproché à nouveau de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire de la CNT française et de la CGT espagnole durant ces dernières années, soutenant jusqu’à son dernier souffle la CNT 66, dès sa création. »

- Dossier i.07

« i.07 – Résumés et synthèses de quelques rencontres », par divers syndicats CNT (33 p.)
Un retour sur l’édition 2007 des Conférence internationales syndicales organisée par la CNT, qui a réuni le printemps dernier, à Paris, des syndicalistes anticapitalistes du monde entier.

- International

« La révolte des Roms en Slovaquie orientale de 2004 – Révolte ethnique ou révolte ouvrière ? », par Pani, Commission intersyndicale des gens du voyage de la CNT (7 p.)
« Ce qui s’est passé en février 2004 en Slovaque est sans précédent depuis des dizaines et des dizaines d’années. Ce fut une véritable révolte de la faim, la révolte de prolétaires roms réduits à la misère par le capitalisme néolibéral qui a succédé au « communisme » stalinien (capitalisme d’État) et qui a sacrifié toute une partie de son prolétariat – le prolétariat rom – intégré à la classe ouvrière sous le régime stalinien. »

« Esquisse de l’hygiène publique dans l’Algérie du XIXe siècle », par Sadri Bensmaïl et Salwa Boughaba Bensmaïl (8 p.)
Ce court texte, qui présente une étude combinant histoire de l’hygiénisme ou hygiène publique et histoire de l’aménagement des villes et des territoires, revient à la première période de la domination française de l’Algérie (1832-1880), faite d’affrontements et de violence asymétrique.

- Le fléau

« Pourquoi Sarkozy ? », par Philippe Coutant, CNT Interpro 44 (5 p.)
Dans son article « Une femme à l’Elysée » (TM n° 25), l’auteur essayait « de comprendre comment le désir pouvait opérer en politique ». Il pensait alors que Ségolène Royal pouvait être élue : « Plusieurs éléments étaient inconnus en janvier 2007, quand j’ai écrit cet article. Une grande partie de l’électorat Front National s’est reportée sur Sarkozy, ce qui a contredit notre analyse antérieure, selon laquelle “le FN préfère l’original à la copie”. Ici, il a préféré tenir plutôt que courir : Le Pen n’avait aucune chance d’être élu, Sarkozy si. »

« Face à la société de Monsieur Sarkozy », par Rodolphe Virelyon, UR des syndicats CNT Poitou-Charentes (6 p.)
La question de la légitimité démocratique ne se pose pas uniquement en termes de citoyenneté. Sarkozy a été élu avec 53% des voix des personnes inscrites sur les listes électorales, ce qui ne représente pas en soi une victoire écrasante. Prenons un groupe de 100 personnes : si l’on en met 53 d’un côté et 47 de l’autre, peut-on alors parler de réelle différence ? [...] Nicolas Sarkozy a gagné dans les urnes selon les règles en vigueur. Dix-neuf millions de Français ont voté pour lui, sur 63 millions, dont 44 millions d’inscrits.

- Société

« La culture comme lutte sociale – La culture, c’est laisser pousser librement la pensée », par Gwenael Kivijer, CNT 79 (17 p.)
« [...] la culture se standardise partout irrémédiablement. C’est désormais un rouleau compresseur “culturel”, un marché du temple où tout s’achète et se vend [...]. Néanmoins, la singularité de la culture nous laisse à penser qu’elle peut encore nourrir notre esprit de lutte et notre dignité d’homme par ce qui caractérise le plus l’être humain : son rêve de liberté et d’indépendance. »

« Le Tour de France, un symptôme ? », par Philippe Coutant, CNT Interpro 44 (9 p.)

« Le capitalisme développe une toxicomanie généralisée, il est mortifère pour les cyclistes professionnels et les autres, comme pour la planète. [...] Le Tour de France est un symptôme analyseur du désir de croissance, un désir social et politique contemporain. »

- Livres et revues

Recensions de parutions récentes