Viré pendant sa période d’essai suite à un arrêt maladie, Marc, avec le soutien du syndicat CNT Rhône-Alpes du nettoyage, a poursuivi son employeur au Conseil de Prud’hommes pour rupture abusive du contrat de travail. En effet la décision a été prise au maximum après deux jours de travail (6 heures exactement). Sauf qu’entre temps Marc a été en arrêt maladie une journée. Le lien de cause à effet est évident. Le travail demandé n’était pas compliqué et aucun reproche n’a été fait. Et bien entendu à posteriori l’employeur trouve des prétextes fallacieux dont une incapacité à travailler. Cette incapacité bénéficie de l’appui du témoignage du chef d’équipe. Mais quelle valeur peut avoir un témoignage d’un salarié qui est subordonné au patron ?

Verdict : non coupable. Marc et la CNT sont déboutés.

A l’heure où les conditions de travail sont difficiles et où les patrons profitent d’avoir le rapport de force de leur coté, à l’heure où la précarité continue de se développer, fournissant ainsi une main d’œuvre encore plus corvéable, tout le monde sait que pendant une période d’essai plus qu’à n’importe quel autre moment, le salarié est complètement soumis à la volonté du patron et ne doit surtout pas tomber malade. Sauf qu’on ne choisit pas de tomber malade. Il est inadmissible que pour un jour de maladie un salarié puisse perdre un CDD de trois mois !!!

Alors oui nous n’avions pas de preuve. Mais comment prouver les intentions d’un patron ? En soit c’est quelque chose qu’on ne peut pas prouver. Seule l’accumulation de faits et donc ce que vivent au quotidien des millions de salariés montre que ce genre de pratique est malheureusement banale.

Cette affaire montre les limites des capacités des prud’hommes à faire respecter le droit des salariés. Cette décision valide le fait qu’un patron puisse en toute illégalité rompre une période d’essai à cause d’un arrêt maladie sans que les prud’hommes puissent l’en empêcher. Cela rappelle que si les prud’hommes sont un outil que les travailleurs peuvent utiliser pour se défendre, ils ne suffisent pas et il est donc nécessaire de lutter en établissant un rapport de force contre les patrons.

S’unir, s’organiser, s’autogérer, et combattre sur une base de lutte de classe.


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