MAI 68 : LE RETOUR ?

Projections vidéos et débats autour de Mai 68

Samedi 16 juin de 19h30 à 23h30, à la MEP (Maison de l’éducation permanente), place Georges Lyon à Lille. Entrée gratuite. Possibilité de se désaltérer et de se restaurer sur place.

Le but de la soirée est de replacer Mai 68 dans son contexte international et de montrer en quoi ce mouvement correspondait à une phase bien particulière de l’évolution du capitalisme. Avec les intervenants *, nous dresserons la liste des différentes thématiques portées par Mai 68. Nous débattrons de leurs différences d’état d’esprit et de leur dimension révolutionnaire (ou pas... ?). Nous réfléchirons à la fonction qu’ont joué ces évènements à l’époque et nous analyserons « l’héritage » qu’ils ont laissé dans les mentalités et les structures de la société actuelle. Nous verrons ce qui a changé par rapport à cette époque et ce qui est demeuré identique. Nous essayerons de tirer les leçons de ce mouvement pour mieux lutter aujourd’hui… Venez nombreux !

CNT-Lille

* Parmi ces intervenants, citons par exemple Bernard GIL, militant du syndicat CNT santé-social de la région parisienne. Bernard GIL avait 17 ans en mai 68. Il nous rendra compte d’un aspect méconnu de mai 68 à Paris : l’occupation de la fac de Censier par un comité d’étudiants et de travailleurs.

Programmation vidéo :

- « Grands soirs et petits matins » : le seul vrai film sur l’esprit de Mai 68 !

William Klein filme au jour le jour des assemblées, débats improvisés, barricades, bagarres de rues, palabres, utopie en marche, résignation, malentendus. D’une durée d’1h37 et monté en 1998 dix ans après les évènements, ce documentaire est une passionnante chronique qui allie la chaleur lyrique du "direct" au recul ironique et critique. Filmé en noir et blanc, caméra au poing, c’est le document le plus précieux, le plus juste et le plus troublant sur ces évènements historiques. Des facs jusqu’aux usines, des AG aux barricades… l’Etat, la hiérarchie et le capitalisme sont contestés par des millions de grévistes, étudiants et salariés. Garçons de café, retraités, illuminés, immigrés, ménagères, étudiants, syndicalistes, touristes des beaux quartiers, cadres en mal de conscience, enragés de tous poils et de toutes tendances forment partout des tables rondes ambulantes... Pavés de bonnes intentions, rumeurs et révélations, rêves et discours les plus fous, analyses correctes et aberrantes, coups de théâtre, complots, confessions, crises de conscience, tripes et psychodrames... Pour visionner un extrait, cliquer ici.

- « Reprise » : un voyage passionnant au cœur de la classe ouvrière…

Dans un petit film tourné en juin 68 par des étudiants en cinéma devant l’usine Wonder à Saint Ouen, on voyait une femme refusait passionnément de reprendre le travail après la grève, de rentrer dans « cette boîte pourrie ». Patiemment, Hervé Le Roux a recherché toutes les "acteurs" de ce petit film, les militants, les étudiants "maos", les conseillers municipaux communistes, les ouvriers, les contremaîtres… et les a longuement interrogés. Le pari de son documentaire, sorti en 1996, est de retenir l’attention du spectateur par ce suspense : retrouvera-t-on cette femme, saura-t-on si elle est "rentrée", si sa vie a changé ? Cela dure plus de trois heures et c’est passionnant, parce qu’on découvre la puissance de la parole ouvrière, le témoignage d’une époque, d’un capitalisme paternaliste et sauvage, d’un monde de 1968 semblant à la fois préhistorique et parfaitement immédiat. Et, comme dans un thriller, on ne cesse d’espérer l’apparition de la mystérieuse pasionaria…

- « L’an 01 » : on arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste !

Au départ, « L’an 01 » est une bande dessinée de Gébé publiée à partir de 1970 sous forme de série dans Politique Hebdo, puis dans Charlie Mensuel. Puis, cette série écologiste et utopiste fut adaptée au cinéma par Jacques Doillon qui donna ainsi son premier rôle à Gérard Depardieu. On y voit également Coluche, l’équipe du Splendid, les collaborateurs de Hara kiri, Gotlib, Jacques Higelin ainsi que de nombreux autres (François Béranger, Romain Bouteille, Cabu, Jean-Paul Farré, Patrice Leconte, Miou-Miou, Daniel Prévost…). Ce film, sorti en 1973 et d’une durée de 1h27, a dépassé les 500 000 entrées. Le sujet est une volonté de rompre avec le système traditionnel où les gens perdent huit heures par jour à entraîner la destruction de la planète et à consommer des choses qui ne servent à rien.

Tract de présentation (format PDF) à télécharger ci-dessous.