Après avoir «  sauvé les retraites  » en les vendant au privé et en réduisant les pensions de la majorité la moins riche de la population, le gouvernement et le patronat entreprennent maintenant de «  sauver la sécurité sociale  »... au profit des assureurs.

L’enfumage s’appelle «  grand chantier sur la prise en charge de la dépendance  », présenté comme une «  avancée sociale  », par la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale  : le 5e risque (la dépendance). Les 4 «  risques sociaux  » (maladie, accidents du travail, retraites, CAF) que couvre actuellement la sécu comprennent déjà la dépendance qui relève de l’assurance maladie comme les affections longue durée. Il n’y aurait plus d’argent dans les caisses de la sécu et il faudrait financer ce 5e risque «  autrement  » c’est à dire en appelant les assureurs vautours à la rescousse.

Après avoir patiemment creusé le «  trou de la sécu  » à grand coup d’exonérations de cotisations sociales pour le patronat (plus de 20 Mards d’t par an depuis 15 ans), il faudrait maintenant trouver les 22 milliards (bientôt 30) que coûte la dépendance tous les ans. Les personnes en situation de dépendance se situent à la charnière entre les structures sanitaires (hôpitaux, traitements médicaux, médecine à domicile...) et les structures sociales (aides à domicile, ...). Ces dépenses sont actuellement couvertes par la sécurité sociale et par les départements (Aide personnalisée d’autonomie...).

Le financement de la sécurité sociale (par cotisation) est le plus égalitaire mais il ne profite pas aux financiers, ni aux assureurs. Le financement des départements en charge des structures sociales se fait par l’impôt. Il a la préférence du patronat car ce ne sont pas des «  charges sociales  » (terme patronal pour désigner les cotisations sociales qui sont une part de nos salaires et qui nous appartiennent). L’objectif du patronat (et de l’UMP) c’est de mettre la main sur la manne financière que représentent les cotisations de sécurité sociale (plus de 550 milliards d’t par an  ! Plus que le budget de l’État) afin d’en disposer pour la spéculation financière en la ramenant dans le giron de l’assurance privée.

Ainsi Sarkozy propose comme assurance le recours à ces assureurs qui ont déjà, selon lui, «  une expérience certaine dans la gestion de ce type de risques, et ce depuis de nombreuses années  ». C’est donc dans ce cadre que les «  commissions de travail  » gouvernementales doivent dégager des «  propositions  » pour l’élaboration de la loi de finance de la sécurité sociale de l’automne 2011. Il est facile de prédire les propositions dont vont accoucher ces commissions fantoches. On peut les lire dans les positions du groupe de travail «  santé  » du Medef  : il faut créer et favoriser une souscription obligatoire à une assurance privée pour les travailleurs-euses de plus de 50 ans. À nous de savoir si nous voulons laisser brader notre système de santé au profit de ces charognards ou si nous voulons le défendre et l’étendre pour que la santé devienne vraiment un droit universel.

CNT UD 38