APRÈS LE PSEUDO DIALOGUE SOCIAL
LA CASSE DE LA POSTE CONTINUE !!!

La Bafouille rebelle #4

L’opération poudre aux yeux du rapport Kaspar est close ; les projets concoctés durant la trêve estivale vont être progressivement mis en place dans les services. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’être humain, le postier, n’est pas la préoccupation majeure des dirigeants. Leurs seuls objectifs : rentabilité et productivité.

Aucun secteur n’est épargné

Au courrier : 2013 sera l’année de la « fusion des plaques », une réduction du nombre de sites. La longue marche vers les usines à distribuer a commencé, et cette mise en place s’accompagne d’une tentative pour donner tous les pouvoirs au Directeur d’Établissement, en matière de recrutement, de promotion, de licenciement. C’est la programmation de l’arbitraire à la base et la généralisation d’une gestion déconcentrée sur le modèle des PME : une bonne partie des agents des DOTC peut faire ses valises. Des tentatives sont faites pour fonder la vente des quartiers sur la base de l’entretien d’appréciation, voire en laissant des quartiers vacants. Dans le même temps une nouvelle politique tarifaire valorise l’écopli et la lettre verte, avec des délais d’acheminement plus longs, au nom d’un argumentaire pseudo-écolo. C’est de fait l’aveu que les réorganisations successives, les milliers de suppressions d’emplois, la liquidation de centres de tri se traduisent par une dégradation de la qualité de service rendu et une incapacité à assurer le J+1, ce qui a été considéré pendant des décennies comme le prestige de la distribution en France. La qualité de service ne fait pas le poids face à la logique du profit. Ces restructurations à venir sont synonymes de : stress, fatigue, dégradation des conditions de travail, risques psycho-sociaux pour les agents.

À l’Enseigne : Outre la vente forcée du timbre vert, les agents sont de plus en plus confrontés à la polyvalence et au traitement de nouvelles tâches étrangères aux missions de Service Public de la Poste, comme l’illustre le développement de la Téléphonie mobile, en partenariat avec SFR, ceci avec un recrutement inexistant pour assurer ces nouvelles fonctions. Ces mutations s’effectuent comme d’habitude selon des méthodes managériales : pressions pour la réalisation des objectifs provoquant du stress. Quant à la mission pour assurer « une Présence Postale Territoriale » on peut en douter au vu du nombre de bureaux de poste d’environ 10 000 aujourd’hui alors qu’il a été de 17 000…

Dans les Centres Financiers : Il y a de quoi s’alarmer car la fermeture de nouveaux centres financiers est dans les cartons, avec le projet d’externaliser la fabrication des chèques ; ce qui génère inquiétude et stress dans la perspective des reclassements.

SORTIR DE LA DÉSESPÉRANCE, DU REPLI SUR SOI ET RETROUVER LE CHEMIN DE LA LUTTE COLLECTIVE.

Face à la résignation, au renoncement par des actes ultimes et désespérés, nous n’avons pas d’autres choix que de réaffirmer nos propres valeurs : entraide, solidarité, démarche collective, contre-entretiens individuels, refus de sacrifier l’être humain « sous » l’autel du profit, défense des acquis obtenus par les luttes de nos anciens. Devons-nous attendre la dernière extrémité pour retrouver le chemin de l’action collective ? Car notre avenir programmé, celui de nos enfants, c’est celui qui frappe la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, pays dans lesquels les travailleurs-ses, chômeurs-ses, précaires, descendent à nouveau dans la rue pour affronter patrons, gouvernants et mener à nouveau un combat de classe. Il est clair que notre résistance doit s’exercer à tous les niveaux, sur le plan local, site par site, mais également dans la perspective d’une grève générale des postiersères, seul moyen de mettre à genoux ceux qui nous gèrent comme des pions. L’alternative est donc simple : renouer avec la lutte unitaire, coordonnée, massive, et pouvoir espérer mettre un coup d’arrêt à ces politiques de droite ou de gauche ou bien subir, tel un troupeau de moutons qui se résigne à marcher vers l’abattoir.

Au cœur de cette lutte à construire il en va de nos acquis, de nos emplois, de nos conditions de travail, mais également de notre dignité et de nos vies.