« Je tiens à vous présenter mes plus vives félicitations pour votre élection à la présidence de la République. Nous nous engageons à contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France. »

Laurence Parisot, Medef.

Le résultat des élections présidentielles va inévitablement marquer nos conditions de vie, de travail et de lutte. C’est finalement le candidat de la droite qui l’a emporté, en ayant notamment intégré dans son programme les idées nauséabondes de l’extrême droite. Ces élections témoignent d’une véritable « droitisation » de la vie politique et de la société française, par son assise électorale comme par les thèmes abordés. Face à cela, la gauche a été, comme toujours, incapable de proposer une quelconque alternative sur les plans politique, social et économique. Il est terrible que ce soient les salariés et les classes populaires, c’est-à-dire les principales victimes de la politique d’insécurité sociale, qui aient voté pour ce candidat. Pourtant les salariés et les classes populaires n’ont rien à attendre de ce nouveau président et de son programme !

Dès son premier discours, le futur président a rappelé les idées qui fondent son projet de société : travail, autorité, morale, mérite, identité nationale… Autant de valeurs qui vont se décliner avec les intérêts des classes dirigeantes et possédantes et un projet de société réactionnaire et nationaliste. Inévitablement les inégalités vont continuer à se creuser, la précarité va se développer, le démantèlement des services publics et de la protection sociale va s’accélérer, le moralisme empreint de religion va renforcer son emprise sur la société et les dérives répressives et sécuritaires, dont les immigrés et sans-papiers sont les premières victimes, vont s’amplifier. Toutes ces logiques vont s’articuler avec des mesures très concrètes qui risquent d’être mises en place très rapidement si on ne s’y oppose. La rage et la lutte, pas la résignation !

Face à une telle situation, seule la construction d’un rapport de force sur le plan social peut changer les choses et éviter que la France ne connaisse à son tour le même sort ultralibéral que l’Angleterre des années 80 avec Thatcher. Il est nécessaire de rompre avec l’attentisme trop souvent de mise au lendemain d’élections présidentielles, de s’organiser et d’user des armes de la manifestation, de la grève et de l’occupation pour bloquer le rouleau compresseur libéral et sécuritaire qui s’annonce, défendre ce qui reste de services publics et du système de protection sociale et peut-être aussi retrouver le chemin des conquêtes sociales. Ne comptons que sur nous-mêmes et sur nos luttes, au quotidien, dans nos quartiers et lieux de travail, pour faire émerger un mouvement social autonome, solidaire et émancipateur porteur d’une autre logique et d’un autre projet de société.

Section Cinémathèque Culture Spectacle RP