Un 1er mai de combat contre la loi travail

Réunies place des Fêtes comme chaque année, plusieurs milliers de personnes ont défilé dès midi vers la place de la Bastille puis celle de Nation pour ce 1er Mai anarcho-syndicaliste et libertaire, dans la continuité des mobilisations contre la loi travail. Alors que la veille et l’avant-veille, le parcours avait été recouvert d’affiches de la CNT contre la loi travail, l’état d’urgence, la répression antisyndicale, cette manifestation a été l’occasion pour la CNT de diffuser plusieurs milliers de tracts tout au long de la journée, au rythme des slogans et de la musique, mais aussi de plusieurs interventions au micro (festival CNT des 24, 25 et 26 juin à la Parole errante à Montreuil, défense du 33 rue des Vignoles, appel à soutenir nos camarades de Lille à la suite du saccage de leur local par la police, réunion organisée par le STE 75 le 4 mai à la Bourse du travail de Paris pour créer un collectif de soutien aux victimes de la répression contre la loi travail, soutien à l’occupation du lycée Jean-Jaurès dans le XIXe arrondissement par des migrants).

Outre la CNT, le cortège libertaire du matin comportait une dimension internationaliste, avec la présence de plusieurs collectifs : le CSPCL, le collectif Paris Ayotzinapa, le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et des camarades kanaks. Au sein du cortège CNT, un hommage particulier a été rendu à nos camarades paysans d’Atenco et aux étudiants disparus d’Ayotzinapa.

Cependant, peu après le départ à 15 heures de la place de la Bastille, la manifestation a été plusieurs fois interrompue par un important dispositif policier. Vers 16 heures, le cortège a été barré boulevard Diderot par un immense cordon de CRS et de policiers, prenant en nasse plusieurs milliers de manifestants en tête de cortège. Puis la police a violemment chargé ces manifestants et divisé le cortège en deux. Alors qu’elle ouvrait un second parcours pour essayer d’isoler les manifestants nassés, parcours accepté par FO, FSU et Solidaires, la CNT a refusé de quitter le parcours initialement prévu, avec pour idée principale de ne pas abandonner les camarades en tête, et déterminée à repartir, quelle que soit l’attente, en un cortège réuni. C’est ainsi que notre cortège est arrivé place de la Nation sous un épais nuage de lacrymogène.

Alors que déjà les condamnations fermes pleuvent contre les manifestants jugés en comparution immédiate avec des demandes de prison ferme avec mandats de dépôt, il apparait plus qu’évident que l’État, au travers de la présence massive des forces de police adoptant une attitude extrêmement violente (tirs tendus de Flash-Ball, coups de matraque sur des personnes menottées, usage intensif de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement), loin de rechercher le calme, souhaite au contraire le pourrissement de la situation afin de faire passer coûte que coûte la loi travail.

Pour la CNT, seule la grève générale reconductible est en mesure de bloquer la mise en place de la loi travail, et c’est en ce sens qu’elle a adressé un message aux autres organisations syndicales.

La balle est dans le camp des travailleurs.

Les syndicats CNT de la région parisienne.