Depuis la rentrée, la lutte des classes fait l’actualité : grèves et sabotages ont fait disparaître Sarko dans les coulisses. Les lycéens ne peuvent que se sentir solidaires des travailleurs et des étudiants en lutte contre un gouvernement qui ne défend que les intérêts des plus riches.

Même si on ne travaille pas encore, les « réformes » visant à détruire les conquêtes sociales et à dégrader nos conditions de vie nous concernent tous. Les raisons de descendre dans la rue sont nombreuses : les salaires stagnent tandis que les prix explosent, la misère avance à grands pas au profit d’une minorité d’individus ; rien que pour 2006, le bénéfice des entreprises du CAC 40 se chiffre à 100 milliards d’euros. Pour préserver les véritables privilèges — ceux de la bourgeoisie —, le gouvernement lâche ses chiens, en réprimant par la violence ceux qui refusent sa politique réactionnaire. Pour casser l’Université sous prétexte de la sauver, la loi Pécresse (LRU) utilise trois armes de destruction massive :
— Fin de l’égalité, avec l’introduction déréglée des financements privés,
— Fin de l’autonomie, avec l’instauration d’un management autocratique,
— Fin de la garantie nationale de l’équivalence des compétences des enseignants et des contenus. Dans les Lycées professionnels, le ministre vient de décider de supprimer les BEP d’ici 2 ans, pour les remplacer par des Bacs pro en 3 ans. Cette décision va entraîner de faire le même programme en 3 ans au lieu de 4 ans, sans compter la grosse pagaille dans l’orientation des élèves de Collège. Cela touche directement les familles les plus défavorisées. Il est important de s’organiser et de ne pas se laisser manipuler par les médias du Medef. Ainsi, il paraît que les usagers sont « pris en otage ». Mais quand les ouvriers renoncent à leur salaire en faisant grève, ils font ce sacrifice dans un rapport de forces, pour se défendre. Et si nos parents et arrière grands-parents ne s’étaient pas organisés pour bloquer l’économie, nous serions encore des esclaves travaillant 70 heures par semaine pour des miettes de pain. L’exploitation, on la combat ou on la subit : il n’y a pas d’autre alternative. On veut aussi nous faire croire que les étudiants bloqueurs sont des « fascistes ». C’est pourtant dans ces mouvements-là que vit la meilleure expression de la démocratie : les étudiants débattent et votent les décisions en assemblées générales (AG), pour passer à l’action ensemble. Aujourd’hui le mouvement s’amplifie : une cinquantaine de sites universitaires et plus de 80 lycées étaient bloqués vendredi pour dénoncer la loi LRU. Et ici dans le Jura, le lycée du PrésaintSauveur (saintClaude) a déjà été bloqué jeudi dernier. Une manif y est en préparation cette semaine. Maintenant il est temps d’accentuer la pression ! Contre le CPE, nous avons montré que seule notre mobilisation peut faire changer les choses. Bloquer son bahut, bloquer l’économie, c’est loin d’être inutile : et plus on se bouge maintenant, moins on subira plus tard ! AuteurE(s) : cnt lycée jura