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Tant va la cruche à l’eau… qu’à la fin elle s’irradie !

dimanche 24 avril 2011, par cnt66

Tant va la cruche à l’eau… qu’à la fin elle s’irradie !

La pendule de la salle de commande du 4e réacteur de Tchernobyl s’est arrêtée pour toujours ce 26 avril 1986 à 1h23 du matin. Il y a 25 ans exactement aujourd’hui, c’était un « accident », un terrible accident qui ne devait plus jamais se reproduire.

Le 11 mars 2011 à Fukushima, l’accident se reproduit lorsque les accidents se répètent, ce ne sont plus des accidents mais deviennent des probabilités. Le drame japonais vient confirmer que le risque existe et qu’il est trop souvent sous-estimé voire caché.

Selon l’Autorité de Sûreté Nucléaire « un Fukushima est possible en France »…, d’autant plus qu’avec ses 58 réacteurs ses 1100 sites renfermant des déchets nucléaires, ses 700 accidents/ incidents par an reconnus par EDF, la France détient le record du pays le plus nucléarisé du monde par rapport au nombre d’habitants.

Le risque d’accident augmente avec le vieillissement des installations, sachant qu’EDF envisage de prolonger le maintien de ses installations (durée de vie prévue au départ de 20 à 25 ans et rallongée à 40 ans pour des raisons de rentabilité).

Le problème des déchets n’est toujours pas résolu plus de 30 ans après le lancement du programme nucléaire. L’accumulation de ces déchets et le renvoi de leur gestion aux générations futures est totalement irresponsable et inacceptable.

Nos politiques veulent justifier ce choix par rapport « à l’indépendance énergétique » alors que la France va chercher l’uranium tout comme le pétrole dans les pays pauvres. Ainsi, ce sont 200 000 personnes à travers le monde qui meurent chaque année par contamination. En ce qui concerne les salariés de la filière nucléaire en France, précisons que ce sont les intérimaires d’EDF qui sont particulièrement touchés, les normes de sécurité ne sont pas du tout respectées pour cette catégorie de salariés, ce qui implique que ces travailleurs sont irradiés « plus qu’il ne faut » et jetables après 5 ou 6 ans de travail.

Le nucléaire a été imposé à la population sans débat et à coup de grenades offensives comme à Malville en 1977 ( un mort et plusieurs amputés graves ). Le nucléaire répond plus à la création de profits pour une poignée de riches qu’à des besoins réels en énergie d’une population. La décision de favoriser le nucléaire correspond à mode de gestion autoritaire de la société à l’opposé d’un mode autogestionnaire que défend la C.N.T.

Pour toutes ces raisons la CNT 66 est pour un arrêt du nucléaire et réclame :

  l’arrêt de tous les projets portés à l’étranger pour l’industrie nucléaire française

  la décision politique immédiate de fermeture de toutes les centrales nucléaires

  l’arrêt de tous les projets électro-nucléaires en cours ( E.P.R. de Flamanville, ligne THT Contentin-Maine , E.P.R. de Penly, I.T.E.R., Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires )

  et bien sûr arrêt immédiat du chantier de la ligne THT Baixas-Bescanó dans notre département

La C.N.T. 66 se prononce plus particulièrement pour l’arrêt immédiat de ce chantier car si certains cupides pensaient avoir gagné par l’enfouissement de cette ligne dans la partie française, ils fermaient les yeux sur la partie espagnole qui elle, aérienne, continuerait à menacer les populations de la Catalogne sud de cancer du cerveau et de leucémies (une étude britannique indique que le risque de leucémie chez les enfants augmentent de 69 % à proximité d’une ligne THT). Par ailleurs même souterraine la THT mérite que l’on applique le principe de précaution (propos recueillis par Pierre Le Ruz, spécialiste des champs électromagnétiques) et il a été oublié que si le samedi 1er mars 2008 (plus grosse manifestation anti-THT) nous étions 10 000 dans les rues de Perpignan contre la THT, 2 à 3000 étaient venus du Sud.

La cohérence d’un arrêt du nucléaire impose l’arrêt de ces autoroutes du nucléaire, que sont les lignes THT, via l’Espagne et les pays du Maghreb en vue d’une colonisation par l’énergie.

Perpignan 26 avril 2011

CNT 66 Fukushima 26 avril 2011

TEXTE D’UNE LYCÉENNE JAPONAISE

Aidez-moi,
je suis une élève
de Minami-Soma à Fukushima.

J’ai perdu des amis lors du Tsunami,
mes amis ont perdus leurs parents,
ma meilleure amie est restée coincée à
Minami-Soma parce la pénurie d’essence l’a
empêchée de fuir.

Pour lui remonter le moral je n’ai que le
téléphone et les emails.

Mes amis et moi nous nous battons maintenant
avec notre peur de la radioactivité.
Mais nous sommes découragés.

A l’âge de seize ans
je me prépare à la mort,
je la sens qui s’approche.
Même si je devais en sortir,
la peur de la radioactivité sera toujours à mes
côtés.

Les hommes politiques, l’État,
les mass-médias, les experts,
les "boss" de la centrale nucléaire,
tous sont nos ennemis
tous sont des menteurs.

La télévision parle de moins en moins de la
centrale nucléaire.

Toujours les mêmes photos du tsunami et les
interviews sans cœur des mass-médias,
des condoléances du bout des lèvres,
un homme politique qui qualifie l’accident
nucléaire de "catastrophe naturelle".

Messieurs les politiciens, aidez-nous avec votre
salaire et vos épargnes,
arrêtez de vivre dans le luxe et aidez les
victimes à survivre.

Arrêtez de donner uniquement des ordres,
arrêtez de nous regarder d’un endroit sûr,
venez ici vous-même et aidez-nous.

Nous ... On nous a laissé tomber
Fukushima sera sans doute isolé.
On nous laisse complètement tomber,
c’est l’État qui nous tue.

Nous, les victimes de la catastrophe
nous ne pardonnerons jamais à l’État de nous
avoir laissé tomber,
nous lui en voudrons toujours.

Voici ce que je voudrais dire à ceux qui lisent
cette lettre :

Vous ne savez jamais quand une personne que
vous chérissez disparaîtra.

Imaginez que la personne avec laquelle vous
riez maintenant, disparaît l’instant suivant.

Soyez désormais plus attentifs à votre entourage.

Maintenant, l’école où nous avons passé notre
jeunesse s’est transformée en morgue.

Des personnes qui ne bougeront plus jamais
sont allongées dans la salle où nous avons fait
du sport et pratiqué nos activités de club.

Comment puis-je faire connaitre la réalité
au plus grand nombre de personnes possible ?

Je serais heureuse si au moins une personne lit
ce message.

Après avoir réfléchi je me suis permis d’écrire ce message.
Pardonnez-moi et je vous remercie.

Cette élève habitait tout près de la centrale nucléaire de Fukushima. Publié le 30 mars 2011 sur : http://ameblo.jp/tsukiji14/entry-10844839979.html Traduit en français par Violaine Mochizuki

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