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Combat Syndicaliste N° 340 (juin 2009)

mardi 16 juin 2009, par cnt66

Sommaire du CS n°340

Un an de lutte à l’école

Ces six derniers mois ont été, dans le Rhône, une course en avant pour construire un mouvement capable d’empêcher les réformes visant à détruire le système éducatif de la maternelle à l’université. Cette construction s’est faite en plusieurs étapes et avec l’implication de personnes d’horizons très divers. Il n’en reste pas moins que six mois après la grève du 20 novembre, les victoires sont maigres voire inexistantes au vu des nouvelles avancées du ministre sur deux réformes phares (les jardins d’éveil et la réforme des lycées).

No Bologna no

Comme tous les deux ans depuis une décennie, ministres de l’Enseignement supérieur, syndicats étudiants « représentatifs » (pour la France c’est l’Unef) et entrepreneurs se sont réunis, cette année en Belgique, dans la continuité du processus de Bologne (1999).

Pénibilité accrue

Les travailleurs immigrés sont plus exposés à des « postures pénibles ou fatigantes à la longue ». Ce constat de l’enquête « conditions de travail » du ministère du Travail vient confirmer de nombreuses études qui montrent que ces travailleurs sont les premières victimes des contrats précaires, temps partiel, horaires décalés et « atypiques ».

Même patron même combat

Suite aux mobilisations sans précédent de travailleurs sans papiers soutenus par différents syndicats et associations en région parisienne débutées en avril 2008, des milliers de TSP de la restauration, du nettoyage, du BTP, intérimaires ou pas, ont obtenu et obtiennent encore à ce jour leur régularisation par le travail à Paris (et parfois ailleurs).

Facteur d’avenir… no futur !

La Poste a mis en place, à l’échelon national, le plan « facteur d’avenir ». Cela consistait au départ à « équilibrer les charges de travail ». Dans les faits, il s’agit de s’autoremplacer. Les agents en repos de cycle (repos de 35 heures) seront remplacés par des agents déjà titulaires : la charge sera répartie sur plusieurs facteurs, en plus de leur tournée respective : c’est la sécabilité. Au quotidien, suppression des agents rouleurs affectés aux remplacements des facteurs en repos de cycle, et ainsi, il n’y a plus de journée de distribution « faible ».

Le bal des hypocrites

L’hypocrisie de l’unité du « G8 » syndical pour les journées de 24 h. Nos bureaucrates syndicaux jouent aux pompiers pyromanes comme à l’accoutumée : ils mobilisent en appuyant sur un bouton pour montrer qu’ils existent et qu’ils peuvent peser et aussitôt, par peur d’être débordés, ils canalisent le mécontentement des travailleurs pour la plus grande joie des patrons.

Un local pour la CNT !

à Montpellier, c’est le « Printemps de la Démocratie », une nouvelle
manifestation sortie du chapeau des communicants du PS. Le principe ? S’essayer à la désormais sacro-sainte démocratie participative, vous savez, là où chacun-e peut donner son avis librement, agir pour de vrai sur la vie de la cité. Il y a même un débat sur la solidarité. Ah, quelle chance d’habiter dans une ville où tant de valeurs sont réunies, où la liberté d’expression est chaque jour plus importante, où tout le monde peut s’impliquer librement ! Tout le monde ? Non ! Car un irréductible syndicat est entravé au point de ne pouvoir disposer de simples locaux. Comment ça agit, un syndicat sans permanences, sans ligne téléphonique et sans lieu de réunion ?

Séquestration mode d’emploi

Présentée comme une prise d’otage tout à fait honteuse de pauvres petits cadres qui, au fond, sont de simples exécutants, la séquestration des patrons avec occupation des locaux est surtout le dernier moyen pour des salariés floués et continuellement sacrifiés de donner une dimension plus médiatique à leurs luttes et d’alerter sur les plans pas du tout sociaux qu’on leur impose. Alors en attendant les prochaines barricades, voilà un petit vade-mecum de la séquestration et de ses éventuelles conséquences.

Présence cénétiste en Palestine

Durant un mois, des militants de la CNT se sont rendus en Palestine. Il s’agissait d’une mission organisée par la Fédération des Travailleurs de l’Education avec l’aide du groupe de travail Palestine de la CNT. En tout c’est neuf personnes, membres de syndicats au quatre coins de la France, qui sont partis sur leur temps libre rencontrer nos camarades palestiniens ainsi que des anti-colonialistes israéliens.

Humeur...

Vous savez ce que c’est un plan social ? Moi non ! Des licenciements ça oui je sais ce que c’est ! Dans le même ordre d’idée vous connaissez les « managers de transition » ? Moi non, mais il paraît que dans les boîtes on les appelle : « nettoyeurs », ça devient plus clair... Ces gars sont embauchés pour licencier, pour faire le sale boulot.

Guinée, la solution syndicale

La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNT-G) est l’un des signataires de l’appel international de la CNT sur la crise, un partenaire de notre organisation. Le point avec plusieurs membres du bureau confédéral sur la situation en Guinée.

Japon : non à la xénophobie !

Le 11 avril, deux militants japonais ont été arrêtés ; ils s’étaient opposés à une manifestation pour les expulsions des étrangers. L’un des deux a été arrêté sous l’inculpation de « vol », pour avoir chipé une banderole en papier mise en place par des manifestants d’extrême-droite. L’autre a été arrêté trois heures plus tard au motif de rébellion contre l’exécution d’un ordre officiel. Nous, en tant que leurs amis, appelons au soutien, accusons l’illégitimité de cette arrestation et demandons à la police départementale de Saitama la libération immédiate de ces deux citoyens.

Quand la France fait la bombe

Entretien avec Djamel Ouahab, le réalisateur d’origine algérienne du film Gerboise bleue (Kalame Films) sorti en février 2009. Gerboise bleue (GB), c’est le surnom donné à la première bombe atomique française qui explosa en plein cœur du Sahara en 1960, dans la région de Reyyane. Plusieurs accidents ont eu lieu, contaminant des centaines de soldats français et des milliers d’Algériens, dans le silence le plus complet et le déni de l’état.

La « guerre révolutionnaire »

Peux-tu nous expliquer ce qu’est la « doctrine de la guerre
révolutionnaire », que tu développes dans ton livre ? Une doctrine militaire est un répertoire de discours et de pratiques permettant à l’armée d’imposer en son sein ainsi que dans la société, une représentation systématique de « ce qui menace l’État et sa population » et de codifier les « bonnes manières » de surveiller, encadrer ou écraser ces menaces. La doctrine de la guerre révolutionnaire a été conçue durant les guerres coloniales d’Indochine, du Maroc et d’Algérie par l’armée française puis enseignée aux armées

Carpita, censure d’état

Paul Carpita, cinéaste marseillais autodidacte, est quasiment un inconnu. Son cinéma engagé, direct, novateur aurait trop dérangé l’histoire officielle en l’empêchant de suivre son cours tranquille. Alors on l’a muselé, censuré, on l’a oublié, on lui a mis des bâtons dans les roues.

LKP, on en redemande !

Eddy Damas, membre du LKP, était en France début mai. à Lyon, à Amiens ou à Paris il a rencontré les militants locaux, avides de partager son expérience et son analyse du mouvement. L’interview ci-dessous a été réalisée à Lyon le mardi 5 mai.

CS n° 340