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CNT 66 Projection débat

"Retour sur le CPE" « Il s’agit de ne pas se rendre »

Samedi 14 mars à partir de 15h. au local CNT 66.

vendredi 13 mars 2009, par cnt66

Projection débat

"Retour sur le CPE"
« Il s’agit de ne pas se rendre »

Samedi 14 mars à partir de 15h. au local CNT 66.

Entrée libre.

Printemps 2006, Toulouse. La rue déborde, le gouvernement "entend ceux qui manifestent, mais aussi ceux qui ne manifestent pas ». Grèves, cortèges monstres, occupations et blocages. Le décor est planté, c’est le mouvement « anti CPE ». Deux mois de routine brisée, c’est peu, mais ça laisse du temps pour discuter, s’organiser, se confronter. Grévistes, salariés, syndicalistes, policiers, usagers « pris en otage » : on est aux premières loges. Savoir terminer une grève ? Ne pas se rendre.

"Il s’agit de ne pas se rendre"

Pas de voix off, seulement des mots, des discours, des cris enregistrés sur le vif. Le montage respecte la chronologie des évènements et chacun a la parole, les manifestants, les policiers, les mécontents, les « bloqueurs », les « anti-bloqueurs », etc. En nous livrant ainsi les faits bruts, tels qu’ils se sont déroulés, le documentaire réussit à ne pas prendre parti et à exposer la réalité sans démagogie ni mystification. Les analyses et les éventuelles conclusions sont laissées aux soins du spectateur.

Le documentaire ne manque pas pour autant d’intérêt. En effet, il est la preuve que la réalité dépasse parfois la fiction et même l’imagination la plus débordante. Même Kafka n’aurait pas osé imaginer certaines scènes qui se déroulent une nouvelle fois sous nos yeux. Ainsi, une femme de la police explique à des manifestants qu’on ne les laissera pas aller… Au commissariat ! Si, si ! C’est interdit ! Sans doute une loi qu’on ne connaît pas… Plusieurs lycéens viennent alors d’être arrêtés pour « occupation illégale de la voie ferrée » et les manifestants exigent leur libération immédiate. Cette même femme, qui se complet décidément dans l’absurde, essaie ensuite d’expliquer le motif de l’arrestation au milieu de manifestants qui étaient tous sur la voie ferrée. Elle nous accuse de déranger l’ordre public, un manifestant répond : « Mais c’est nous le peuple ! »

C’est sans doute un des éléments qui ressort de ce documentaire et ce qui a fait la force du mouvement « anti CPE » où rien n’était tout à fait contrôlé et où, au milieu de l’effervescence, l’imprévisible et l’absurde pouvaient surgir à tout moment. Tout semblait possible.

La victoire du mouvement a été importante bien que très partielle puisque le CPE ne constituait qu’une des nombreuses attaques contre lesquels protestaient énergiquement un ample mouvement social. La faiblesse et même l’échec dans l’entreprise de l’élargissement des revendications tient moins aux balbutiements et aux maladresses, par lesquels une réalité nouvelle tente de s’exprimer, qu’à l’emprise du passé qui s’y perpétue malgré ce "nous" qui est le peuple.

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