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Soutien des sans-papiers

Pétition : Soutien à Denis, criminalisé pour sa solidarité

vendredi 10 juillet 2015, par pep

Pour avoir hébergé des sans-papiers, Denis, du "comité de soutien du collectif des sans-papiers 66", a été placé 36h en garde-à-vue et est maintenant poursuivi en justice.

Lire l’article précédent (4 juillet 2015) : http://www.cnt-f.org/cnt66/spip.php?article1108

Rassemblement mercredi 15 juillet, à partir de 13h, place Arago à Perpignan pour soutenir Denis et le droit à la solidarité !

Voici le communiqué du "comité de soutien du collectif des sans-papiers 66", suivi de la pétition en ligne pour soutenir Denis :

Communiqué : Mobilisons-nous pour que la solidarité ne devienne pas un crime !

"Un membre du comité de soutien du collectif des sans-papiers 66 est poursuivi par la justice pour avoir hébergé une famille arménienne (un couple avec deux enfants) déboutée du droit d’asile.

A la fin de l’été 2014, un grand nombre de familles déboutées du droit d’asile ont été obligées de quitter rapidement les structures
d’hébergement dans lesquelles elles logeaient et se sont retrouvées brutalement à la rue.

Ces familles, membres du Collectif des sans-papiers de Perpignan, ont été prises en charge par un comité de soutien composé d’associations, syndicats, partis et citoyens. (Asti*, Cimade*, CGT*, [CNT 66*], CNT-SO* 66, CUP*, LDH*, NPA*, PCF*, RESF*, Solidaires et beaucoup de personnes libres de toute organisation).

Le comité de soutien au collectif des sans-papiers, constitué de nombreuses organisations progressistes, a alors lancé un appel aux bonnes volontés pour reloger ces familles dans la détresse.

C’est alors qu’une famille arménienne composée du couple parental et de deux enfants en bas âge (3 et 6 ans) s’est retrouvée chez un contact du Réseau Education Sans Frontières, Denis L., où elle est restée depuis.

A la suite d’un contrôle inopiné de la PAF*, il leur a été notifié par la préfecture de Perpignan une obligation de quitter le territoire français et une assignation à résidence dans un hôtel. (envoyés depuis au centre de rétention de Toulouse, car celui de Perpinya déborde !)

A la suite de ces mesures, Denis L. a été convoqué dans les locaux de la PAF où il a été placé en garde à vue pendant 36 heures. Déféré devant le Procureur de la République, il lui a été signifié une citation à comparaître en correctionnelle pour aide au séjour irrégulier.

Or le délit d’hébergement des sans papiers n’existe plus depuis janvier 2013 (modification des articles L622 1-2-3-4 du CESEM). Les interrogatoires de police et la comparution devant le procureur ont tourné autour « d’avantages en nature ».
La volonté était manifeste de lui faire avouer que c’était le cas, jusqu’à l’ubuesque question « qui faisait la vaisselle ? » ou bien « mangiez-vous ensemble ? »
Denis L. n’a à l’évidence jamais demandé la moindre contrepartie. Au final, un procès aura bien lieu le 15 juillet à 14h au tribunal correctionnel de Perpignan.

Devant une procédure si scandaleuse qui vise à faire de la solidarité un délit et à intimider les citoyens qui ne peuvent se résoudre à l’indifférence devant la détresse des personnes et le danger encouru par des enfants, le collectif des sans-papiers et son comité de soutien appellent toutes les associations et organisations à se mobiliser, au niveau local et national, pour la défense de Denis L et des principes qui inspirent son action.

Ils donnent rendez-vous le mercredi 15 juillet à partir de 13h place Arago à Perpignan pour soutenir Denis et le droit à la solidarité."

Pétition en ligne : "Pour que la solidarité ne devienne pas un crime !"

Pour soutenir Denis et toutes les personnes qui font preuve de solidarité comme lui, au risque de se retrouver criminalisé-e-s, une pétition en ligne a été ouverte.

Vous la trouverez en suivant ce lien :
http://www.mesopinions.com/petition/politique/solidarite-devienne-crime/14785


* Sigles :
 Asti : Associaion de Soutien aux Travailleurs Immigrés
 Cimade : Service œcuménique d’entraide (ex-"Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués")
 CGT : Confédération Générale du Travail
 CNT 66 : Confédération Nationale du Travail des Pyrénées-Orientales
 CNT-SO : Confédération Nationale des Travailleurs - Solidarité Ouvrière
 CUP : Candidatura d’Unitat Popular
 LDH : Ligue des Droits de l’Homme
 NPA : Nouveau Parti Anticapitaliste
 PCF : Parti Communiste Français
 RESF : Réseau Education Sans Frontière
 PAF : Police des Aux Frontières