Nous sommes toujours plus nombreuses/eux à vivre des situations où l’idée d’un lendemain meilleur est devenue inconcevable, enrôlé(e)s de force que nous sommes dans la logique destructrice du « Perds ta vie à la gagner ». Les meRdias, complices des pouvoirs, nous criminalisent — nous sommes pour eux des « cas de société » qu’ils dissèquent — au lieu de faire entendre nos voix.

Les associations humanitaires et/ou caritatives pansent parfois quelques plaies, mais n’arrêteront en rien l’hémorragie. Leurs discours trop tièdes, et leur penchant à se compromettre trop facilement ne nous satisfont plus, nous, les privé(e)s de droits (à la culture, à l’éducation, à se loger, à travailler et à être rémunéré(e)s en conséquence, à la retraite, à la liberté de circuler…)

C’est pourquoi nous décidons de parler par nous-mêmes, de nous organiser et de nous activer. Pas question ici d’œuvrer pour une bureaucratie qui nous défendrait à notre place.

Nous devons lutter là où nous nous trouvons, et par rapport à ce que nous vivons au quotidien, en restant toujours conscient(e)s que notre pauvreté n’est pas une fatalité, mais bien la conséquence et la condition sine qua non de l’enrichissement démesuré d’une partie de la société (sans pauvre, pas de riche).

Nous voulons d’abord agir sur nos situations. Nous avons maintes fois constaté qu’à plusieurs, déterminé(e)s, nous pouvons faire évoluer bien des choses face aux administrations, alors que seul(e)s… la tâche est insurmontable. Ensuite, réfléchissons aux raisons qui ont amené notre condition, et rendons-nous à l’évidence : les richesses existent, mais leur répartition est inéquitable.

PUISQUE PERSONNE NE GALÈRE, NE TRAVAILLE À NOTRE PLACE, QUE PERSONNE NE DÉCIDE À NOTRE PLACE !

Notre condition est évidemment le fruit d’une logique économique et politique : changeons cette logique, et nous pourrons alors tou(te)s vivre, et non plus survivre. Nous sommes là, conscient(e)s, nous sommes une réalité incontournable ; et nous sommes décidé(e)s à ce que notre situation ne se pérennise pas. Nous voulons agir avec celles et ceux qui aspirent à une société juste et solidaire : allons-nous accepter de continuer à vivre dans une société qui nous broie ?