« C’est pas facile d’ouvrir sa gueule quand on est en bas de l’échelle »

« C’est pas facile d’ouvrir sa gueule quand on est en bas de l’échelle »

Voici la suite d’un témoignage d’un jeune apprenti dans le Bâtiment qui a vécu un accident du travail sur un chantier en Gironde.

La première partie a été publiée en 2020, vous pouvez la lire en suivant ce lien.

> Interview de Sami – 20/05/2020- deuxième partie

Comment le CFA a-t-il réagi ?

Ce qui est incroyable, c’est que le matin-même de l’accident, ma mère a appelé le CFA, pour leur dire que je travaillais dans des conditions dangereuses ! Elle a eu au bout du fil le gars qui s’occupe des relations avec les apprentis. Ma mère m’a dit que le gars ne s’est pas trop inquiété, il a répondu que je pouvais utiliser mon droit de retrait de toute façon. Le lendemain j’ai prévenu le CFA de mon accident, et le gars a appris ça, donc il m’a appelé, paniqué ! En fait, le CFA est autant responsable que l’employeur. Et je pense que le gars savait qu’il pouvait être mis en cause. Donc j’ai été le voir pour qu’il me trouve une autre boîte dans laquelle travailler. Mais il n’a pas trouvé. Un an avant, un jeune du CFA, un charpentier, est décédé en tombant d’un toit, ce n’est pas rassurant.

En as-tu parlé avec la direction de ta boite ?

Juste après l’accident le conducteur de travaux a été informé, puis le soir, j’ai laissé un message vocal à mon patron en lui disant que je me rendrais chez médecin le lendemain. Il m’a rappelé, mais je n’ai pas répondu, je n’avais pas envie de m’entretenir avec lui, je ne voulais plus de contacts avec cette boîte. Ça m’a dégoutté, j’ai failli mourir à cause de lui ! Lui, il fait son fric, moi, j’ai failli mourir pour son intérêt ! Je n’avais vraiment aucune envie de retourner travailler dans cette boîte, encore moins si je risque ma vie. A ce moment-là, j’étais en colère, je leur en voulais !

Comment ça se passe dans ta nouvelle boîte ?

Ça n’a rien à voir, ça se passe bien. Je n’ai pas encore travaillé sur un chantier mais j’ai envie d’y retourner pour en connaître la réalité, aussi pour rencontrer les collègues qui y travaillent. Pour le moment, j’ai fais un mois dans les bureaux. Je leur ai dit que j’étais tombé il y a peu et que mon ancienne boîte ne me plaisait pas. Et ce que j’ai entendu, c’est que la sécurité est carrée avec eux. Il y a une personne, c’est son boulot de passer sur les chantiers pour vérifier si la sécurité est respectée. Ca devrait être une base partout… On sait que c’est pas facile d’ouvrir sa gueule quand on est en bas de l’échelle, quand on est salarié, ouvrier. Je trouve qu’il y a une cassure entre les gens des chantiers et ceux des bureaux, les deux se méprisent, ne communiquent jamais. C’est deux mondes différents et c’est compliqué qu’ils marchent bien ensemble. Alors je me suis dit que si je travaillais un peu dans les bureaux et un peu sur les chantiers, ça fonctionnera mieux.

On sait que c’est pas facile d’ouvrir sa gueule quand on est en bas de l’échelle…

As-tu déjà entendu parler de syndicalisme ?

Oui, ma mère est à fond là-dedans. Mais moi je n’aime pas me prendre la tête. Pour mon accident, j’aurais pu faire un procès mais je n’en ai pas envie. Je suis conscient que ça peut arriver demain à quelqu’un d’autre malheureusement et que je devrais le faire pour éviter ça. Mais finalement tout le monde devrait le faire. Moi je ne suis pas prêt à faire ça, à y consacrer de l’énergie, sans être sûr du résultat.



As-tu eu la possibilité de contacter un syndicat dans ta boîte ?

Moi je ne connaissais pas vraiment avant, c’est ma mère qui m’a expliqué qu’est-ce qu’était un syndicat. Pour moi quand on me parle de syndicat je vois la CGT. Mais sans savoir ce que c’était pour autant. Et puis je n’ai pas envie de me battre pour les Autres, mais je trouve que la démarche est bien sinon.

Qu’as-tu pensé des rapports entre hommes/femmes au travail ?

Je n’ai pas vu de femmes sur le chantier. Il n’y a qu’une seule fille au CFA dans ma classe, elle est en menuiserie.

L’ambiance entre les gars te plaît ?

C’est lourd, je préférerais qu’il y ait des filles. Au CFA c’est 95 % de gars. On se retrouve donc qu’entre mecs. Souvent on entend que c’est pas une branche faite pour les femmes car c’est physique mais elles aussi peuvent le faire, mais elles sont exclues. On associe et réduit le bâtiment à des « bourrins » mais c’est aussi un métier très précis. Dans la tête des gens c’est tellement un métier d’hommes que les femmes n’ont pas envie d’y venir travailler, et je peux comprendre que ça donne pas envie !
Finalement, je pense que les femmes ne veulent même pas s’approcher tellement c’est rempli de mecs !


Chantier dangereux à Bordeaux (sans garde-corps temporaire)

Brochure du syndicat

Pour plus d’infos sur les accidents du travail, on vous conseille :


Nous ne les laisserons pas voler notre 1er mai !

Communiqué de presse du 3 mai 2023

Le cortège bordelais était massif ce lundi 1er mai, journée de lutte pour les travailleurs et travailleuses du monde entier.
La colère est importante face aux nombreuses injustices sociales mais nos gouvernements successifs parlent la même langue, emplies de mépris de classe, et adoptent la même stratégie, celle de la terreur.


Nous en avons encore fait les frais ce lundi 1er mai, ça devient coutumier (1). A l’angle du « tribunal de justice » de Bordeaux, la police se déploie et nasse entre 20 et 30 manifestant-e-s au pif. Parce qu’ils/elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Parce que la police décide tout d’un coup de serrer du monde, comme ça, au pif, au doigt mouillé, à la gueule du client.


Mais nous sommes encore nombreux-ses à refuser de tourner le regard sous prétexte qu’il y aurait des « bons » et des « mauvais » manifestant-e-s. Notre colère est immense, pas contre les « casseurs » de vitrines mais contre celles et ceux qui cassent nos vies et nos espoirs d’une vie meilleure. Et comme ils ne savent pas faire autrement que de taper, ils tapent, ils gazent, ils insultent. Comme ça au pif, parce que ça les démange.

Photo : Loïs Mugen

La fin de manif où se trouvait notre cortège et d’autres manifestant-e-s a ainsi été gazée et chargée violemment. Le face à face durera presque une heure.


Dans une manif épiée par des drones, la police a procédé à plus d’une vingtaine d’interpellations. A l’heure qu’il est, la plupart ont été libéré-e-s, certain-e-s après 48h de garde-à-vue avec… un classement sans suite. Tout simplement parce que les dossiers sont VIDES. Comment justifier ces longues gardes-à-vue – sans motifs – autrement que par de l’intimidation ou du fichage ?


A ce triste bilan s’ajoute celui des blessé-e-s. Une équipe de « médics » a comptabilisé au moins dix-huit personnes prises en charge par les pompiers, dont quatre pour des blessures à la tête. Évidemment tous les blessé-e-s qui n’ont pas fait l’objet d’une prise en charge par les pompiers n’ont pas été comptabilisé-e-s.


Au lendemain de cette manifestation, un rassemblement était organisé devant les marches du commissariat central pour demander la libération des interpellé-e-s (2). La police a une nouvelle fois chargé, gazé et interpellé cinq personnes. Un policier a traité une manifestante de « salope » en la plaquant au sol (3). A l’heure qu’il est, ces personnes n’ont toujours pas été libérées.


Les origines du 1er mai, vous les connaissez peut-être : la lutte pour la journée de huit heures et l’assassinat de cinq militants anarchistes américains (4).
Chaque année cette mémoire nous anime. Et c’est la raison pour laquelle nous continuerons de la faire vivre. C’est la raison pour laquelle nous ne les laisserons jamais voler notre premier mai.



Le syndicat Unifié du Bâtiment et des Travaux Publics de l’Aquitaine.

1 – Article sur le 1er mai 2019

2 – https://rue89bordeaux.com/2023/05/interpelles-le-1er-mai-et-places-en-garde-a-vue-ils-denoncent-des-arrestations-arbitraires/

3 – https://twitter.com/JostMaxenc6873/status/1653469666071724056/video/1

4 – Article sur l’histoire du 1er mai

C’est un beau roman, c’est une fausse histoire (2/3)

> Billet d’humeur du syndicat du BTP, 17 mars 2022

Depuis l’exil forcé de millions d’ukrainien-ne-s, les pays européens ressortent le mythe de la « terre d’accueil » et définissent les critères du « bon réfugié ».

« Migrant.e.s » ou « exilé.e.s » ?

Dans une interview du 8 mars 2022, Josep Borell, vice-président de la commission européenne, réagit à l’exode des ukrainien.ne.s fuyant les bombardements :

Il faut se préparer à devoir accueillir 5 millions de migrants, non pardon, ce ne sont pas des migrants, ce sont des exilés.

Avec nos modestes prétentions, nous voilà donc contraint.e.s de faire un cours de sémantique à ce brillant ingénieur, membre du Parti socialiste espagnol (PSOE).



«  Migrant.e » est une personne qui migre, qui se déplace d’un point à un autre.

Donc les ukrainien.ne.s, qui sont en ce moment même sur les routes, sont bien des migrant.e.s, n’en déplaise à M. Borell.

Par contre, un.e syrien.ne qui vit en France depuis plusieurs années n’est plus un.e migrant.e, puisqu’il/elle ne se déplace plus !

« Éxilé.e » est une personne qui a quitté, volontairement ou sous la contrainte, son pays. Elle vit donc en exil.

Les ukrainien.ne.s sont aussi des exilé.e.s, au même titre que les afghan.ne.s, les syrien.ne.s, les soudanais.es, etc. qui ont quitté leur pays et vivent donc en… exil.

Ça paraît simple, non ? Alors, pourquoi cette distinction ?

Les mots sont importants.

En fait l’intervention de Josep Borell révèle à quel point ces termes sont instrumentalisés pour leur donner des connotations différentes : le/la méchant.e « migrant.e » contre le/la pauvre « réfugié.e » ou « exilé.e ».

Ceci notamment parce que l’extrême droite est parvenue à imposer l’image du mauvais « migrant » pour alimenter le mythe de « l’invasion migratoire » et du « grand remplacement1».

Derrière les beaux discours.

On aurait pu espérer que la guerre en Ukraine provoque un déclic sur les raisons pour lesquelles des personnes (quelque soit leur nationalité) quittent leur pays et pose donc la question de l’accueil des exilé.e.s. Mais non, il ne s’agit surtout pas d’élargir la réflexion.

Au contraire même. À croire que l’objectif est d’obtenir le « grand remplacement » des réfugié-e-s : n’accepter que celles et ceux qui sont culturellement et « ethniquement » proches de nous.



Racisme, mais pas que…

Dans cet exode, un autre phénomène pèse dans la balance : parmi les personnes qui fuient l’Ukraine on ne compte quasiment que des enfants (certains non accompagnés) et des femmes. Et un certain nombre d’entre elles ont un haut niveau d’étude. Ce n’est pas un phénomène anodin, il y a l’idée de tirer profit de ces femmes.

Jean-Louis Bourlanges, député Modem et président de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, se réjouissait au lendemain du début de l’invasion russe en Ukraine, en déclarant :

On aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.

Car, en réalité, il ne s’agit même pas d’offrir des bonnes conditions d’accueil pour les réfugiées ukrainiennes. On constate rapidement que concrètement rien n’est fait. On laisse les populations organiser la solidarité pour répondre à l’urgence, avec de faibles moyens.

Frontière Pologne/Ukraine – Mars 2022 (Crédits : Chris Melzer – HCR)

Et en refusant de mettre en place des centres d’accueil et d’hébergements, les pays européens offrent une aubaine aux réseaux de proxénètes qui en profitent pour faire leur marché aux frontières de l’Europe.

Les beaux discours larmoyants sur l’accueil ne sont en fait qu’une instrumentalisation politique pour justifier que l’on trie les bon.ne.s et les mauvais.es réfugié.e.s. C’est un calcul qui est fait dans l’intérêt des pays européens.

Il est urgent de revendiquer et d’organiser l’accueil et la solidarité avec les exilé.e.s, tou.te.s les exilé.es !

REFUGEES WELCOME / RÉFUGIÉ.E.S BIENVENUE !

Le syndicat CNT Construction Aquitaine


1Théorie développée par Renaud CAMUS selon laquelle les populations immigrées sont en train de remplacer les populations européennes (blanches) sur le continent.

C’est un beau roman, c’est une fausse histoire. (1/3)

> Billet d’humeur du 4 mars 2022

Le monde occidental est en émoi face à la guerre qui sévit en Ukraine en ce moment même. En France tout particulièrement, l’ensemble de la classe politique défile, main sur le cœur et larme à l’œil, regrettant les conséquences de la guerre.

Tranchée Ukrainienne – Avril 2021 (Photo : Getty Image)

Il n’y avait pas tant d’émoi pour les populations syriennes et kurdes qui mouraient sous les bombes de l’armée russe. L’Europe n’ouvrait pas si grand ses bras aux « réfugié-e-s ». On préférait condamner « symboliquement », puisque tous les experts pensaient unanimement que l’Europe n’avait rien à craindre de Poutine.

Le fait que de nombreux autres conflits, extrêmement meurtriers pour les civils, n’aient jamais fait l’objet d’une telle « émotion » montre bien que ce n’est pas réellement le sort des populations qui inquiètent l’occident, mais la stabilité de « l’ordre mondial » et donc du système économique.

En clair, tant qu’il ne menaçait pas les intérêts de l’occident, on pouvait bien discuter et marchander avec Vladimir, qu’importe ses interventions meurtrières en Tchétchénie, Syrie, ex-Yougoslavie, …

Le retour de l’Union Sacrée face à la barbarie.

L’utilisation des discours « émotifs » cherche à empêcher toute réflexion, à écarter toute voix discordante. Toutes les responsabilités de ce conflit seraient liées à « l’irrationalité » de Poutine. En clair, nous n’avons rien à nous reprocher, nous sommes le camp du bien, ils sont le mal.

n oublie simplement de rappeler que, poussé par la logique de profit, le camp de la « paix » et de la « démocratie » a armé (économiquement et militairement) la Russie et ses alliés, notamment la Chine.

Nous, on se souvient que M. Poutine était accueilli en grande pompe en février 2003 par le député-maire de Bordeaux, Alain Juppé.

Accompagnés de Serge Dassault, ils ont visité ensemble l’usine Thalès, où sont fabriqués des équipements pour un avion de chasse russe, le MiG AT.

Le président Russe avait alors besoin d’armement pour massacrer la population tchétchène.

12 février 2003, Poutine et Juppé devant la mairie de Bordeaux. (Crédits : MICHEL GANGNE – AFP)

Si on comprend bien, la France est donc en train de fournir des armes à la population ukrainienne pour résister aux troupes russes, armées par la France… Ne nous y trompons pas, les bombes qui tombent en ce moment sur la population ukrainienne sont en partie fabriquées chez nous.

Les marchands de canons doivent se frotter les mains car les commandes vont affluer et les profits augmenter.

Ce n’est pas un scoop, le capitalisme porte en lui la guerre.

Le syndicat CNT Construction Aquitaine

Qatar 2022 : champion du monde du capitalisme

> Billet d’humeur du 9 décembre 2021

Le 21 Novembre 2022, débutera la coupe du monde de football masculine au Qatar.

Pour le moment, Le Qatar n’est pas ce qu’on pourrait appeler « un pays de foot ». Avant que la décision soit prise en 2010 de lui attribuer le déroulement de cette compétition, aucune structure n’existait sur place. Au delà des stades qui accueilleront les différents matches, il a fallu construire des hôtels, aéroports, métros, centres d’entraînements, routes, …

Alors de grands chantiers ont été lancés aux 4 coins du pays. Et pour cela, il a fallu énormément de main d’œuvre. Le Qatar a donc fait venir des travailleur-ses étranger-es du Bangladesh, d’Inde et du Népal mais également des Philippines ou du Kenya.

Pour être certain-e que ces ouvrier-es restent bien sur place et finissent le chantier, les autorités qataries vont jusqu’à leur confisquer leurs passeports ainsi que ceux de leur famille venue les accompagner.


Photo prise au Qatar en 2015 par Maya Alleruzzo – SIPA AP Photo

De plus, nous savons que ces constructions sorties de terre à vitesse grand V le sont au mépris de la sécurité. Rien que pour l’année 2020, l’OIT¹ a recensé 50 décès et 500 blessures graves sur ces chantiers.

Cette même organisation met également en lumière la difficulté d’avoir accès aux informations sur place et conclut que ces chiffres sont en réalité minimisés.

En février dernier, The Guardian, journal quotidien anglais, annonçait lui le chiffre de 6500 décès sur ces chantiers depuis leurs débuts, il y a 10 ans.

Durée de travail hors normes, cadences infernales, chaleur extrême, pression des employeurs, salaires de misère, logements indignes, encore une fois c’est la classe ouvrière qui paie à prix fort la cupidité capitaliste.

À cela s’ajoute l’absurdité d’organiser une compétition sportive, de plein air, en plein milieu du désert. Du coup, cette coupe du monde sera jouée en hiver et non pas en juin-juillet comme d’habitude. « Pourquoi pas ? » me direz-vous…

Cerise sur le gâteau, les terrains, qui seront dans des stades ouverts, seront climatisés. Cela avait déjà été le cas lors des championnats du monde d’athlétisme en 2019. Oui, nous allons climatiser un désert ! Mais n’oubliez pas de trier vos déchets pour sauver la planète…

Alors pourquoi avoir pris la décision d’organiser cette compétition dans ce pays ? Le Qatar est un pays qui a d’énormes réserves de pétrole et leurs « élites » sont extrêmement riches. Il n’en fallait pas plus pour que les capitalistes de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) tendent la main aux capitalistes qataris et s’enrichissent entre eux.

Si, à la CNT, nous prônons une solidarité internationale, c’est avant tout car les capitalistes s’entendent très bien entre eux, au delà des frontières. D’ailleurs, Bouygues et Vinci sont déjà présents au Qatar et réalisent plusieurs gros chantiers.

Solidarité internationale avec tous-tes les ouvrier-es.

Vive le foot anticapitaliste et populaire !


V Krugilov – RIA Novosti

¹ Organisation Internationale du Travail : Organisme dépendant de l’ONU. Lien vers l’article.

Voir aussi l’article du SUB-RP : Du Népal au Qatar, exploitation communautaire sur fond de FIFA corrompue

La sécurité, c’est pas pour faire chier les salarié·e·s …

> Billet d’humeur

En tant qu’ouvrier·ère·s du bâtiment on est habitué·e·s à entendre nos collègues dire que les sécurités « c’est chiant » ou que « ça ne sert à rien ».

Beaucoup d’ouvriers du BTP sont imprégnés par une culture viriliste et pense que le danger fait partie du métier. Que seuls les peureux demandent à travailler en toute sécurité…

Bien que nous désapprouvions ces comportements, nous mettons en garde celles et ceux qui seraient tentés de se tromper de cible.


« La sécurité d’abord » – Illustration de Clay Bennett.

Un problème de formation.

Pourquoi les ouvrier·ère·s de la construction ne sont pas sensibilisé·e·s aux risques du métier au même titre que les automobilistes sont sensibilisé·e·s aux risques de la route?

Si on leur montrait des photos de collègues après une chute de plusieurs mètres, après avoir pris un bloc de béton sur la caboche, après avoir été empalé par une pelleteuse…

Si ils·elles avaient conscience qu’à tout moment il·elle·s risquent de ne pas rentrer à la maison le soir, après leur journée de taf, il·elle·s seraient plus prompts à exiger les équipements de sécurité.

Les patron·ne·s ne fournissent pas non plus les formations suffisantes en matière de sécurité, tout particulièrement dans les petites ou moyennes boîtes. Les organismes de formation (lycée, CFA, …) portent aussi une lourde responsabilité en ne sensibilisant pas suffisamment leurs apprentis sur ces questions.

C’est pour cela que nous médiatisons les accidents du travail dans le secteur de la construction.

En Gironde, de juillet à octobre 2018, nous avons comptabilisé au moins 5 morts, dont un jeune apprenti charpentier décédé suite à une chute de plusieurs mètres.


Les conditions de travail.

Les cadences excessives et la course au profit ne laissent pas le temps aux ouvrier·ère·s de travailler de façon sécure. C’est pourquoi nous appelons systématiquement l’inspection du travail pour signaler des des manquements en matière de sécurité. Notamment en charpente, car la moindre erreur peut être fatale.

Notre syndicat intervient dès qu’il le peut. En clair, si les patron·ne·s ne respectent pas la législation, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour les y contraindre.


Les patron·ne·s rechignent à sécuriser les chantiers parce qu’il·elle·s considèrent que c’est une perte de temps et d’argent. Autrement dit, il·elle·s considèrent que ça coûte moins cher de remplacer les ouvrier·ère·s, quand il·elle·s sont mort·e·s ou « cassé·e·s », que de sécuriser un chantier.

Donc, ne leur faites pas confiance pour savoir comment prendre soin de vos vies !

Le 10 novembre 2021, SUB-TP-BAM 33


> Exemple d’un chantier de rénovation d’une toiture.

Avant le signalement à l’inspection du travail :
Après le signalement :


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Une vision du Communisme Libertaire

Le communisme libertaire est une pensée politique associant à la fois le communisme et l’anarchisme.
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Le communisme (à ne pas confondre avec le parti communiste) est une pensée sociale visant l’abolition de la propriété individuelle et la mise en commun des moyens de productions.

Dans le secteur bâtiment par exemple, tous les travailleurs.ses seraient propriétaires des machines, des locaux utiles à la production et seraient responsables de la gestion des chantiers. Nous ne travaillerons plus pour un patron mais pour la société dans laquelle nous vivons. Nous mettrons donc en pratique l’autogestion, c’est à dire un fonctionnement sans hiérarchie, plus égalitaire, ou chacun.e pourrait donner son avis. Nous déciderons collectivement de notre temps, de nos horaires et de nos conditions de travail.

Il existe par ailleurs deux approches du communismes : le communisme autoritaire qui pense nécessaire le maintient d’un État provisoire qui serait une « dictature du prolétariat ». Et le communisme libertaire qui vise l’abolition directe de l’État. Les deux ayant le même but mais pas les mêmes moyens pour y parvenir.

Le communisme libertaire pense les travailleurs.ses capables de s’organiser sans bureaucratie, par la mise en pratique de la démocratie directe. Ce qui nécessite un travail en amont, une réflexion individuelle et collective sur le travail sans patron pour ne pas reproduire les mêmes rapports de dominations. Alors que le communisme autoritaire pense obligatoire le maintient de structures détenant le pouvoir, dirigée par une avant-garde dite éclairée éduquant les travailleurs.

Dans l’idée communiste, l’abolition de la propriété individuelle ne signifie pas que tu ne pourras plus avoir ta propre maison ( par exemple ), simplement qu’elle sera à toi tant que tu en as l’usage. Tu ne pourras donc pas avoir plusieurs logements, si tu n’en as pas l’utilité. Autrement dit, les propriétaires ne pourront plus vivre de l’argent récolté par le simple fait de posséder un bien. Il en est de même pour les patrons propriétaires des moyens de production.

Notre organisation syndicale.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 800px-Rb-star.svg_-150x150.png.

À la CNT, nous n’avons pas la prétention de définir comment sera la société future mais nous nous battons quotidiennement contre les inégalités, toujours du coté des opprimé.e.s. Nous avons fait le choix de nous organiser entre travailleurs.ses exploité.e.s, car nous subissons tous les jours le capitalisme.

En tant que syndicalistes, notre rôle est alors de créer des lieux d’éducation populaire où il est possible de se préparer à la révolution sociale et à la mise en pratique du communisme libertaire, en utilisant comme base la solidarité, l’autogestion et la défense de l’intérêt des exploité.e.s.

Quelques citations :

«  L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux mêmes. » Karl Marx

« De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » Louis Blanc

« La propriété c’est le vol » Pierre Joseph Proudhon

Un syndicaliste du bâtiment.


Pour aller plus loin:

Un page wikipedia sur le communisme libertaire.

La série documentaire de Tancrède Ramonet intitulée « Ni dieu ni maître une histoire de l’anarchisme« 


Steven Jaubert, mort au travail.

Après une chute sur un chantier situé à Bordeaux, Steven Jaubert est mort le 24 septembre 2020 à l’âge de 27 ans. Un de nos camarades de syndicat a travaillé avec Steven dans l’entreprise « Couverture Laurencin » située à St Selve (Gironde). Entreprise qui, elle aussi, met en danger ses ouvriers.

Après une chute sur un chantier situé à Bordeaux, Steven Jaubert est mort le 24 septembre 2020 à l’hôpital.

(©Sarah Jaubert)

Les accidents du travail se succèdent sur les chantiers, les ouvri-er-ère-s décèdent à la chaîne.
Sans scrupule, les patron-ne-s continuent de nous faire travailler dans des conditions périlleuses et ne sont pas ou peu inquiété-e-s par les tribunaux de notre société capitaliste.

Cet accident mortel est l’un parmi de trop nombreux autres.
Brisons le silence face à la mort des travaill-eur-euse-s.

Les comportements irresponsables et funestes des employ-eur-euse-s ne doivent pas être invisibilisés. La sécurité sur les chantiers est une bataille quotidienne face aux patron-ne-s.

Nous voulons travailler en sécurité!
Nous voulons rentrer sain-e-s et sau-f-ve-s après notre journée de labeur!
1 accident mortel tous les deux jours. ça suffit!

L’appel de la CGT Construction: « L’URCBA NA organise une  marche avec la famille et les amis de Steven le 19 novembre 14 heures  jusqu’au devant l’entreprise afin que chacun déposent leurs mots devant celle-ci. Départ à la Poste (Avenue du Maréchal Foch à Villenave d’Ornon).

Ceci en hommage à Steven mais aussi pour rappeler que l’on ne joue pas avec la vie des  salariés  pour faire du fric. Des bougies seront allumées devant le lieu de l’accident le même jour à  13 heures .(326 cours  de la somme à Bordeaux) »

Un article du Média à propos du décès de Steven : https://www.lemediatv.fr/emissions/2020/steven-27-ans-couvreur-mort-au-travail-O3it0hylQBykFCFLwUjytQ


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Relancer la construction de crématoriums ?

> Communiqué de la CNT Construction 33

Samedi 21 mars 2020, des membres du gouvernement et des représentants de syndicats patronaux du BTP se sont réunis afin de relancer l’économie de ce secteur malgré la crise sanitaire actuelle et le confinement, liés à l’épidémie de la Covid-19. Depuis ce matin (lundi 23 mars) nous apprenons que de nombreux chantiers sont en train de reprendre leur activité.

Évidemment ces dirigeants, qui ne mettront jamais un pied sur les chantiers, annoncent  que des mesures de protection seront prises pour éviter tout risque de contamination. Nous ne sommes pas dupes et savons que cela va provoquer de nouveaux malades voire des mort-es. De plus, le matériel de protection (qui est si rare) doit servir au personnel soignant qui tente de sauver les vies que nos dirigeants contribuent à mettre en péril.

En temps normal, les ouvrier-e-s du BTP se blessent et meurent tous les jours sur les chantiers du fait de conditions de travail déplorables. Alors aujourd’hui, encore plus qu’hier, nous ne faisons pas confiance au gouvernement et au patronat pour nous garantir le « travail en toute sécurité ». Qui plus est, si l’un-e d’entre nous venait à se blesser, comment se faire soigner dans des services hospitaliers saturés?

Illustration de Faujour

On est tous dans le même bateau?

Dans sa propagande quotidienne, le patronat clame haut et fort qu’il supporte « tous les risques ». La situation actuelle illustre une nouvelle fois que ce sont bien les travailleur-se-s qui doivent en fait les assumer.

Alors vous, les ministres et les patrons, qui décidaient pour nous ce qui est dangereux ou non et comment faire notre métier, dites-nous comment nous rendre sur les chantiers à plusieurs dans le même camion, installer une chaudière, refaire une charpente, monter une cloison en placo à 2, manger à 8 dans un cabanon de 6m2, tout ça en respectant le plus simple des gestes barrière c’est-à-dire en étant à 1m de distance ? Comment pouvez-vous exiger que nous retournions au travail alors que tout le corps médical demande de rester chez soi ?

Nous y voyons uniquement du mépris et de l’indifférence quant aux conséquences sur la santé des ouvrier-e-s. Il est irresponsable de multiplier les risques que l’épidémie se développe encore plus vite et à plus grande échelle. Avec cette stratégie c’est bientôt la construction de crématoriums qu’il va falloir relancer !

En réalité, vous ne voyez qu’une chose, vos intérêts de classe, et exigez une fois de plus que nous nous sacrifions pour vos profits.

La CNT Construction de Gironde exige le confinement total et le paiement intégral des salaires ! BASTA !


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« Je me suis dit : là ça y est, je vais mourir ! »

Voici le témoignage d’un jeune apprenti dans le Bâtiment qui a vécu un accident du travail sur un chantier en Gironde.

> Interview de Sami-20/05/2020

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Sami F., j’ai 22 ans et je suis en apprentissage BTS enveloppe du bâtiment depuis septembre 2019. J’alterne 3 semaines au CFA de Blanquefort et 3 semaines en entreprise chez Solrenov’.

Pourquoi as-tu choisi le bâtiment ?

J’ai eu mon bac à 18 ans, je n’avais pas un super dossier et n’ai pas été accepté en BTS. J’ai donc été à la fac mais j’ai vite arrêté. J’ai commencé à faire des petits boulots, ça m’a vite saoulé d’être mal payé et de faire des tâches pas intéressantes. J’avais envie alors de reprendre les études.

A l’école j’étais doué, et là je me rendais compte que je gâchais un truc. Je voyais des potes plus âgés qui faisaient ce genre de boulot, qui n’avaient pas vraiment le choix. Et moi j’avais le choix d’être là ou pas. Ils m’ont poussé un peu à partir.

Dans mon dernier boulot j’étais en intérim au chantier naval de Bordeaux et mon chef m’a fait faire des tâches plus intéressantes, m’a donné des responsabilités et je kiffais ça. J’avais oublié ce que c’était de faire un truc intéressant. J’ai donc décidé de chercher un contrat d’apprentissage dans le bâtiment, car il y a du boulot. Moi j’aimais bien gérer les choses, mais pas forcément donner des ordres… je me suis dit qu’être Chef de chantier ou Conduc’ de travaux pouvait me plaire. Je cherchais LE truc parfait mais je ne me lançais pas, j’avais peur de me tromper. Mais il me fallait un boulot donc je me suis lancé, quitte à devoir changer dans 10 ans.

Comment as-tu vécu tes premiers mois d’ apprentissage sur le chantier ?

Dès le début j’ai senti que c’était foireux. Le premier jour d’embauche personne ne savait qui j’étais et je ne connaissais personne, pourtant je m’étais entretenu avec l’entreprise quelques mois avant. Je pensais qu’à mon arrivée on me présenterait les salariés, les équipes…On ne m’a pas fourni d’habits de travail ni d’équipement de protection et finalement un ouvrier se renseigne et je pars travailler avec lui. Heureusement on s’est bien entendus.

Donc sur le chantier ça se passait plutôt bien ?

Oui, lorsque j’ai rencontré le patron pour la première fois, au bout de 3 minutes d’entretien il m’a dit : « c’est bon je te prends ». Moi j’y croyais pas, je galérais depuis des mois à trouver un patron, j’étais content, j’ai sauté sur l’occasion ! On a convenu d’un an de chantier et d’un an de bureau.

Ensuite, on intervenait sur de petits chantiers suite à des sinistres, la sécurité était limitée. Ils duraient un jour, voire une semaine mais pas plus. Ca ne me plaisait pas, mais comme je voulais mon diplôme j’étais prêt à bosser sur le chantier, j’étais conscient qu’il fallait en passer par là.

Connais tu tes droits en matière de sécurité ?

Un peu, je ne voyais pas forcément l’importance de me protéger, jusqu’à ce que quelque chose de lourd tombe sur mon pied et heureusement, j’avais mes chaussures de sécurité. C’est comme ça que j’ai découvert la sécurité. Sur les chantiers je savais que c’était dangereux, beaucoup de décès. On ma prêté une fois des lunettes de protection lorsque j’ai utilisé le marteau-piqueur, mais pas de casque antibruit.

Je me souviens du premier chantier où j’ai eu peur, on posait des panneaux sandwich à dix/quinze mètres de haut à l’aide d’une nacelle, on nous a fait enlever les filets de sécurité avant d’intervenir, à cette hauteur je n’étais pas serein, j’ai commencé à flipper car il suffisait d’un faux pas pour passer au travers. D’ailleurs, le conduc’ a failli tomber, je me suis dit « là c’est chaud », j’ai décidé d’en parler à mes parents et au CFA.



Le CFA a réagi comment ? Ont-ils remonté l’info ?

Les profs m’ont dit de faire attention mais ils n’ont pas fait remonter l’info. Je ne voulais pas trop en parler de peur de passer pour une « victime qui se plaint du travail trop dur »… Mais il y avait un prof, ancien conduc’ chez Bouygues, qui m’a dit d’en parler à mes supérieurs, que c’était à moi de le faire.

As-tu déjà entendu parler de ton droit de retrait ?

Oui bien-sûr mais c’est dur de l’utiliser, je suis nouveau, je dois me faire bien voir, je ne peux pas rester toute la journée dans le camion à rien faire. Un jour j’ai demandé à rester en bas pour découper des panneaux de toiture car on n’avait ni harnais ni filets pour démonter la couverture et le grand vide me faisait vraiment peur.

As tu parlé à ton collègue de tout ça ?

Oui et mon collègue a fait remarquer les problèmes sur la sécurité dans la boîte, mais ça n’a rien changé. J’avais conscience que c’était compliqué pour lui car il était nouveau tout comme moi et espérait une promotion. On prenait des risques, lui avait des enfants en plus. Le pire c’est qu’il n’était même pas couvreur de formation. L’entreprise nous a envoyé en formation sécurité au CFA, la seule qu’on a eue, mais cela n’a jamais été appliqué sur le chantier. J’ai eu l’impression que l’entreprise voulait surtout se protéger en cas d’accident en faisant ça.

As-tu déjà vécu des accidents du travail ?

Oui, l’accident était sur une toiture à Biscarosse, la charpente avait brûlé. On posait des bacs acier pour mettre hors d’eau la maison. On travaillait à environ 10mètres de haut sans harnais, sans filets, ni de gardes-corps. Je suis tombé un matin, je faisais moins attention qu’au début car j’avais un peu plus confiance en moi. Le conduc’ nous faisait comprendre qu’il fallait terminer vite, il nous a dit d’êtres vigilants pour ne pas marcher sur les pointes qui ressortaient des bois au sol… C’était ça pour lui le plus important pour la sécurité ! Ce jour-là, j’étais au faîtage (endroit le plus haut sur la toiture) et je coupais des cales en bois à la tronçonneuse. C’était la fin du chantier, je marchais sur les bacs acier qui étaient déjà posés. Là, je trébuche et me retrouve sur les fesses et je glisse comme sur un toboggan. J’arrive au milieu du toit, j’ai pris de la vitesse, je me rends compte que je n’ai rien pour me rattraper, je me rapproche du vide, tout va très vite, je sais qu’il y a des petits balcons en dessous mais je n’y pense pas sur le moment. Donc je me rapproche du vide, je me suis dit

là ça y est je vais mourir, vraiment.

J’étais d’accord avec le fait que j’allais sûrement mourir. Je ne me vois pas tomber, mais mon pied tape la rambarde du balcon et j’atterris à l’intérieur de celui-ci. Et là je me suis dit « putain je suis sur le balcon » !!!

Mon collègue arrive, lui aussi a eu peur, me demande si je veux aller a l’hôpital, il insiste, je lui dit que ça va mais je passe le reste de la journée dans le camion, sous le choc, pendant que les autres continuent de travailler.

J’ai appris plus tard qu’il est obligatoire d’appeler une ambulance car il peut y avoir des dégâts que tu ne vois pas. Le lendemain je suis allé chez le médecin car j’avais des douleurs aux genoux, au dos, et était en état de choc. Déjà que je n’aimais pas cette boîte, je me suis dit « il faut que je parte de là ». Parfois on se dit que ça n’arrive qu’aux Autres parce qu’ils ne font pas gaffe etc.. mais là ça m’est arrivé à MOI et j’ai vraiment été chanceux ! Si je reste là c’est possible que je retombe, y’a de vrais risques.

J’ai été arrêté deux semaines… pour finalement ne jamais reprendre.



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