La sécurité, c’est pas pour faire chier les salarié·e·s …

> Billet d’humeur

En tant qu’ouvrier·ère·s du bâtiment on est habitué·e·s à entendre nos collègues dire que les sécurités « c’est chiant » ou que « ça ne sert à rien ».

Beaucoup d’ouvriers du BTP sont imprégnés par une culture viriliste et pense que le danger fait partie du métier. Que seuls les peureux demandent à travailler en toute sécurité…

Bien que nous désapprouvions ces comportements, nous mettons en garde celles et ceux qui seraient tentés de se tromper de cible.


« La sécurité d’abord » – Illustration de Clay Bennett.

Un problème de formation.

Pourquoi les ouvrier·ère·s de la construction ne sont pas sensibilisé·e·s aux risques du métier au même titre que les automobilistes sont sensibilisé·e·s aux risques de la route?

Si on leur montrait des photos de collègues après une chute de plusieurs mètres, après avoir pris un bloc de béton sur la caboche, après avoir été empalé par une pelleteuse…

Si ils·elles avaient conscience qu’à tout moment il·elle·s risquent de ne pas rentrer à la maison le soir, après leur journée de taf, il·elle·s seraient plus prompts à exiger les équipements de sécurité.

Les patron·ne·s ne fournissent pas non plus les formations suffisantes en matière de sécurité, tout particulièrement dans les petites ou moyennes boîtes. Les organismes de formation (lycée, CFA, …) portent aussi une lourde responsabilité en ne sensibilisant pas suffisamment leurs apprentis sur ces questions.

C’est pour cela que nous médiatisons les accidents du travail dans le secteur de la construction.

En Gironde, de juillet à octobre 2018, nous avons comptabilisé au moins 5 morts, dont un jeune apprenti charpentier décédé suite à une chute de plusieurs mètres.


Les conditions de travail.

Les cadences excessives et la course au profit ne laissent pas le temps aux ouvrier·ère·s de travailler de façon sécure. C’est pourquoi nous appelons systématiquement l’inspection du travail pour signaler des des manquements en matière de sécurité. Notamment en charpente, car la moindre erreur peut être fatale.

Notre syndicat intervient dès qu’il le peut. En clair, si les patron·ne·s ne respectent pas la législation, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour les y contraindre.


Les patron·ne·s rechignent à sécuriser les chantiers parce qu’il·elle·s considèrent que c’est une perte de temps et d’argent. Autrement dit, il·elle·s considèrent que ça coûte moins cher de remplacer les ouvrier·ère·s, quand il·elle·s sont mort·e·s ou « cassé·e·s », que de sécuriser un chantier.

Donc, ne leur faites pas confiance pour savoir comment prendre soin de vos vies !

Le 10 novembre 2021, SUB-TP-BAM 33


> Exemple d’un chantier de rénovation d’une toiture.

Avant le signalement à l’inspection du travail :
Après le signalement :


Pour plus d’infos sur les accidents du travail, on vous conseille :


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *