Encore un appel intersyndical à sortir la tête du trou une journée (le 29 février), pour mieux l’y enfouir de nouveau le lendemain. Encore une fois on nous dissuade de faire grève en faisant mine de nous y appeler.

Cette fois, la “mobilisation” se veut européenne, c’est déjà un progrès par rapport aux simulacres de contestation que les bureaucrates syndicaux du monde mettent en scène en ordre dispersé. L’appel émane de la Confédération européenne des syndicats (CES), organisme intégré aux structures de l’Union européenne qui regroupe la plupart de ceux qui ont renoncé à défendre les intérêts des travailleurs pour mieux collaborer à la gestion du système qui nous broie chaque jour un peu plus. En France, il est à peine relayé et promet d’être assez peu suivi. Les fossoyeurs de la lutte de classe sabotent eux-mêmes leur démonstration de faiblesse. Pourtant, les raisons ne manquent pas de retrouver les chemins d’une lutte radicale contre le capital et ses États. Celle invoquée ici, le refus des plans d’austérité, est même excellente : il s’agit d’affirmer que les travailleurs – nous, vous, toi – ne sont pas disposés à payer les dégâts de la crise du capital. Les exemples ne manquent pas non plus, d’Oakland à Athènes, de travailleurs résolus à mettre des bâtons dans les roues de l’exploitation, à affronter, physiquement si nécessaire, les classes dominantes. Malgré les hésitations, malgré toutes les trahisons de la gauche politicienne et syndicale, la perspective qu’ils indiquent est la seule à même de nous sortir par nous même de l’impasse capitaliste, ses bases sont :

- l’action directe, celle entreprise par les travailleurs eux-mêmes, sans intermédiaire en cravate ni délégation de pouvoir ;
- la démocratie directe, la souveraineté des assemblées de base, horizontales et librement fédérées ;
- la solidarité de classe, par delà les frontières et les corporatismes ; le refus des fausses solutions réformistes et électoralistes, qui ne sont que renoncements et plans de carrière ;
- la grève générale, pour couper les vivres aux puissants, débrancher l’aliénante machine à profit, pour enfin vivre et construire ensemble la société.

En Espagne, durant l’automne dernier, divers mouvements anti-autoritaires et révolutionnaires (à l’initiative des organisations syndicales libertaires et d’une partie du mouvement des “indignés”) ont entamé un regroupement unitaire à la base dans le but de populariser un moyen d’action radical (grève générale illimitée) et une revendication largement consensuelle (l’arrêt des plans d’austérité et la contestation globale de ce système d’exploitation). Ils n’en sont certes pas encore à faire la révolution, mais du moins leur voix ont plus d’échos qu’en agissant séparément. Au delà des déclarations de principes, c’est une dynamique similaire que nous devons mettre en place, avec tous ceux qui souhaiteront s’y associer, en veillant toutefois à ne pas faire le jeu de fractions politiciennes ou bureaucrates, quelles qu’elles soient. Le point de départ pourrait être l’appel européen pour une journée d’actions anti-capitalistes le 31 mars, lancé par diverses organisations révolutionnaires anti-autoritaires (syndicales, anti-fascistes, libertaires autonomes…). Plus d’informations sur le site http://march31.net/

… C’est sur nos propres efforts qu’il faut compter pour que cette journée ne reste pas sans lendemain.

Le tract en pdf


CNT 25, c/o CESL BP 121 25014 BESANCON CEDEX cnt-doubs cnt-f.org