18 février 2011

La Commune – Film d’Armand Guerra – 1914

Après la capitulation française face aux Prussiens en 1970 et la chute du Second Empire, Adolphe Thiers est nommé chef du pouvoir exécutif du gouvernement de la République. Les Parisiens sont humiliés, la révolte populaire est imminente. Le 18 mars 1871, Thiers convoque le général Lecomte afin qu’il récupère les canons de Montmartre acquis pour défendre la capitale et conservés par la Garde nationale. Le peuple s’oppose aux troupes puis fraternise avec elles. C’est le début de l’insurrection : Thiers s’enfuit à Versailles ; les généraux Lecomte et Thomas sont exécutés. La Commune de Paris est proclamée dix jours plus tard et avec elle s’établit une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville. La reconstitution historique terminée, le film se poursuit avec la présentation d’anciens communards et s’achève avec une banderole à la gloire de La Commune devant le mur des fédérés. En quelques secondes de documentaire, Guerra affirme son engagement de cinéaste militant.

Réalisateur : Armand GUERRA
Nationalité : Française
Année : 1914
Durée : 19:12
Son : muet
Tirage : noir et blanc
Producteur : Le Cinéma du Peuple
Compositeur : Marc Perrone (2009)
Langue originale : Française

Référence sur « La Cinémathèque française » : DVD 2323

Voir le film sur YouTube : ici ou ici


Extrait de la thèse « Anarchisme et Cinéma : Panoramique sur une histoire du 7ème art  français virée au noir » par Isabelle Marinone :

« La coopérative sort le 28 mars 1914 son œuvre la plus remarquable, La Commune ! Du 18 mars au 28 mars 1 871 réalisée par l’espagnol Guerra entre fin février et début mars. Guerra assure beaucoup de fonctions au sein de la coopérative, à la fois scénariste, acteur, et réalisateur. La Commune, thème cher aux coopérateurs et aux militants anarchistes, est prévue initialement en deux parties. Seule l’une d’entre elle sera réalisée tandis que l’autre se verra arrêtée par l’approche de la guerre. Lucien Descaves y travaille en tant que conseiller historique et scénariste. La Commune traite de plusieurs épisodes de cet événement, notamment la révolte du 88ème de ligne, l’exécution des généraux Thomas et Lecomte, mais aussi la fuite d’Adolphe Thiers à Versailles, et la proclamation de la Commune de Paris ». Lire la suite…


Extrait de l’analyse d’H. Portier, professeur d’histoire, anarcho-syndicaliste, ICEM :

« En ce début du 20° siècle on assiste à une extraordinaire fascination du public face « à la magie » de l’image animée, de ce cinéma qui, de plus en plus, s’adresse à tous. Au temps du « muet » même les analphabètes pouvaient comprendre les sous-titres car quelqu’un se chargeait de les lire dans la salle, en les traduisant aussi dans les langues régionales. L’image choc, souvent théâtrale, faisant appel aux sentiments émotionnels de la vie (rires, angoisse, pleurs…) parle d’elle-même, frappe les imaginations, renforcée bien souvent par un accompagnement musical approprié. Mais l’image n’est pas neutre ». Lire la suite…

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