Hommage à Christine RENON. SUICIDE AU TRAVAIL : LES MANAGERS VEULENT NOTRE PEAU !

Les motifs du suicide de Christine
Renon ne font aucun doute. La lettre
qu’elle a laissée et le lieu de son
dernier geste accusent frontalement notre
institution. Malheureusement, Christine n’est pas
la première collègue à avoir été poussée au
suicide par les conditions de travail
insupportables que nous imposent les réformes
managériales. Nous ne supporterons pas que sa
parole soit mise en doute, qu’on cherche des
raisons « personnelles » à son geste, que
l’administration tente, comme c’est son habitude,
de relativiser sa responsabilité. Nous avons déjà
eu a subir des suicides ou des tentatives de
suicide de collègues et il n’y a pas eu le moindre
frémissement de remise en cause de la part de
notre encadrement. Il faut que ça se sache, nous
ne nous laisserons plus maltraiter au travail !
Nous devons à notre collègue, dans un sursaut
de dignité et de solidarité, de dénoncer et
d’affronter clairement désormais les conditions
que l’on tente de nous imposer.
Nous ne remplirons plus les « enquêtes », les
fiches de suivi, les usines à cases et tous les
outils qui ne servent qu’à nos chefs pour nous
contrôler et qui nous prennent un temps et une
énergie que nous ne consacrons plus à nos
élèves. Nous refuserons de baisser la tête devant
des inspecteurs méprisants et des chefs
d’établissement qui se comportent avec nous et
nos collègues comme des adjudants tout en nous
parlant de bienveillance. Nous ne supporterons
plus de compenser l’effondrement des moyens et
la disparition continue des structures et des
personnels (RASED, remplaçant∙es, santé
scolaire, EVS, PsyEN,
AESH, AED, postes
d’enseignement…) par le sacrifice de notre vie
personnelle. Non, nous ne ferons pas mieux
avec moins. Oui, nos problèmes sont des
problèmes de moyens et non des problèmes
« d’organisation ».
Si la disparition de notre collègue nous
consterne, il faut aussi dire qu’elle nous révolte
car nous connaissons les causes de son geste
parce que nous les vivons tous et toutes dans
notre quotidien professionnel. Il n’y aura pas de
solutions individuelles au « mal être au travail ».
Combattre la souffrance au travail, c’est
identifier clairement les processus qui attaquent
nos identités professionnelles et personnelles,
refuser la déshumanisation de l’école et sa
fausse « efficacité scientifique », reprendre le
contrôle sur nos vies en réaffirmant que nous
sommes des professionnel∙les compétent∙es et
dissuader quiconque de nous manquer de
respect.

N’attendons pas que l’État fasse dans l’éducation ce qu’il a fait avec la
Poste et France Telecom ! La fédération des travailleuses et travailleurs
de l’éducation de la CNT appelle à se mettre en grève et à participer
aux rassemblements d’hommage à Christine Renon. Reprenons les
luttes contre les managers de l’école !

Sur Grenoble, deux rassemblements :

– Rassemblement le mercredi 2 octobre à 14h30 devant le rectorat de
Grenoble à l’appel des stylos rouges et de syndicats.

-Rassemblement au rectorat de Grenoble jeudi 3 octobre à 17h (côté
Boulevard Jean Pain), jour de la mobilisation nationale en hommage à
Christine Renon.


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