Retraites : la lutte continue !

Retraites : la lutte continue !

On nous annonçait un enterrement en petit comité et pourtant, 2 millions de personnes en France dont plus de 20 000 à Grenoble ont encore manifesté jeudi 28 octobre contre la réforme des retraites. Même si les chiffres sont un peu à la baisse – la période, le contexte médiatique n’ont pas réussi à éteindre le mouvement, au contraire. La poursuite d’actions multiformes, allant de la grève reconductible dans certains secteurs à des blocages ponctuels en passant par de nombreuses manifestations, montre la détermination du mouvement contre la « réforme » des retraites.

Cette lutte cristallise le rejet d’une politique mise exclusivement au service des plus riches et du patronat. Malgré la propagande gouvernementale, les salarié-es et la grande majorité de la population ont pris conscience que la question des retraites renvoie avant tout à la question du partage de la richesse produite et les jeunes ont compris que cette « réforme » va durcir les conditions de leur entrée sur le marché du travail et aggraver leur précarité.

Nous appelons donc à poursuivre le mouvement pour empêcher que la loi sur les retraites ne soit promulguée. C’est ce que la mobilisation avait obtenu lors de la lutte contre le CPE ! C’est pourquoi nous appelons à participer à la manifestation du 6 novembre appelée par l’intersyndicale nationale.

Contre la répression du mouvement social comme à Lyon :

Transformation de la place Bellecour en prison à ciel ouvert, provocation et violences policières, infiltration des policiers dans les cortèges, des centaines d’arrestations, de lourdes condamnations assénées par une justice aux ordres lors de comparutions immédiates, déploiement répressif digne d’un état de guerre (hélicoptères survolant la ville, GIPN, menaces de faire intervenir l’armée en plus de la police et de la gendarmerie… Solidarité avec les condamné-es, les interpellé-es et toutes les victimes de la répression !

De l’argent, il y en a dans les poches de Guillaume Sarkozy !

Malakoff Médéric, dirigée – est-ce un hasard ? – par Guillaume Sarkozy, frère aîné du président des riches, a déjà préparé l’application de la contre-réforme des retraites…

Cette entreprise, 1er groupe paritaire de protection sociale en France, a créé récemment avec la Caisse nationale de prévoyance (CNP Assurances, 1er assureur de personnes, qui assure notamment la gestion des régimes Préfon, fonds de pension destiné aux agents de la fonction publique, et Fonpel, fonds de pension destiné aux élus locaux), une société appelée Sevriena, dont le but est de rafler le marché juteux de l’épargne retraite à partir de 2011…

Preuve en est le document confidentiel de 2009 disponible sur le site du journal Politis, intitulé : « Projet de regroupement des activités d’épargne retraite et d’épargne salariale de CNP assurance, de Malakoff Médéric et de Quatrem » : « À l’horizon 2020, une baisse du taux de remplacement de l’ordre de 8 % est attendue pour une carrière complète. Cette baisse est toutefois variable selon le niveau du salaire et le profil de carrière […]. Pour les salariés qui auront subi des “trous” de carrière et pour les générations qui prendront leur retraite après 2020, la baisse du taux de remplacement sera plus forte ». Le montant potentiel de collecte d’épargne retraite nécessaire pour financer le maintien du niveau de vie des futurs retraités en 2020 est estimé – dans ce document – à une belle somme « comprise entre 40 et 110 milliards d’euros, suivant les hypothèses de comportement des individus ».

Et encore une fois, le projet de loi du gouvernement comporte un titre V, peu ébruité par les médias, qui vise à développer la retraite par capitalisation : « Mesures relatives à l’épargne retraite. »

Nous aurait-on encore menti ? La réforme actuelle n’aurait-elle pour but que de faire baisser les pensions par répartition afin d’imposer à ceux qui en auront les moyens de souscrire à des retraites individuelles par capitalisation ? Le calendrier extrêmement bien articulé de la création de la nouvelle entreprise de Guillaume Sarkozy et de la réforme de son frère chef de l’État semble finalement un hasard bien préparé…

Le projet du gouvernement et du patronat (Guillaume Sarkozy a d’ailleurs été vice-président du Medef jusqu’en 2006) est clair : détruire petit à petit le régime de retraite par répartition en baissant le niveau des pensions et en forçant de fait les salarié-es à avoir recours à la retraite par capitalisation… engraissant ainsi encore une fois des entreprises privées !

Nous exigeons toujours :
- Le retrait de la réforme des retraites
- L’augmentation générale des salaires
- La titularisation des précaires dans le privé comme dans le public – La régularisation des travailleurs.euses sans papiers
- L’autogestion des caisses de retraites et l’exclusion du patronat des caisses de protection sociale.

Des revendications pleinement liées au rejet de la réforme des retraites, puisque c’est à travers les salaires (cotisations sociales) et l’emploi que nos caisses de retraite, la sécurité sociale et toutes nos caisses collectives sont financées.

Le partage des richesses passe par là !

CNT 38


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