31 décembre 1910 : Jules Durand est gracié

Le 31 décembre 1910, Jules Durand, secrétaire du syndicat des charbonniers du Havre, condamné à mort, est gracié par le Président Fallières.
Accusé sans preuve de "complicité morale" dans l’assassinat d’un jaune, à la suite d’une rixe entre grévistes et non grévistes, Jules Durand est condamné à mort par la Cour d’assises de Rouen. Pour l’annulation de ce verdict et pour la libération immédiate du militant syndicaliste innocent, la CGT organise des centaines de meetings dans toute la France.
Ce mouvement de protestation est d’une telle ampleur que le Président de la République commua la peine de mort de Durand à 7 ans de réclusion. La consternation des travailleurs est telle que le Comité confédéral proclama dans un manifeste : "C’est un crime inique, sans précédent dans les annales judiciaires."
Léon Jouhaux écrit à ce sujet : "C’est une juridiction spéciale que l’on veut établir contre les militants syndicalistes. L’arrestation de Durand, qui fut étranger à ce meurtre, n’était qu’un moyen d’étouffer le mouvement de révolte des exploités de la Compagnie générale transatlantique."
Après un mois et demi de détention, Durand est libéré sous la pression de la CGT, qui entreprend aussitôt une révision de ce procès inique, échafaudé artificiellement par une autorité judiciaire à la dévotion des intérêts capitalistes.
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