Au sommaire :

- La Bourse des travailleurs
- Infos d’ici... et d’ailleurs
- International
- Communiqués

- Lire en ligne

- Télécharger au format pdf :

cnt_info_18

Édito :

PSE : « Plan de Sabotage de l’Emploi *

Plans de licenciement chez Carrefour, Doux, PSA, Air France, Neo Security, Freescale, dans les agences immobilières... Des milliers d’emplois sont détruits jour après jour, sacrifiés sur l’autel du profit boursier. A un tel point que pour le simple mois de juillet le nombre de chômeurs a bondi de 41 300, une hausse qu’on avait pas vue depuis plus de 3 ans. La barre des 10 % de chômeurs est donc franchie. Les chômeurs sans aucune activité (catégorie A) sont désormais 3 232 000 avec une hausse de 8 % sur un an. Le nombre total d’inscrits à pôle Emploi dépasse les 5 millions  ! Les premières victimes restent bien sûr les moins de 25 ans et les plus de 50 ans. Autre catégorie remarquable : les chômeurs de longue durée (plus de trois ans) qui ont vu leur nombre augmenter de près de 22 % cette dernière année. L’Europe et la France avec elle s’enfonce dans la récession économique avec ce qui semble être la bénédiction des marchés et des gouvernements  ! En effet, ceux-ci n’ont que le mot « austérité » à la bouche comme si vider de son sang un malade pouvait le soigner.

Le gouvernement et son ministère du redressement productif sont censés enrayer ce déclin économique. Mais comment faire quand dans le même temps il s’apprête à faire ratifier le traité « Merkozy », traité qui impose une austérité sans fin et lie donc les poings de quiconque voudrait avoir une politique volontaire de relance de l’économie, traité qui exige aveuglément la baisse et la maîtrise des dettes et déficits publics alors qu’on sait que ceux-ci sont largement illégitimes tant ils sont le fruit du vol orchestré par les banques privées, bref de la privatisation de l’argent (datant de 1973). Avec ce traité ce gouvernement ruine par avance toute possible avancée qu’il pourrait mettre en place au travers de ses commissaires régionaux au redressement productif ou encore de sa banque publique d’investissement. En terme de création d’emplois, le gouvernement reste trop frileux concernant les services publics. Il nous propose par ailleurs les contrats de génération qui feront certes du bien à leurs bénéficiaires mais cela ne durera qu’un temps comme les emplois jeunes, ce n’est pas une solution de long terme et on peut craindre un effet d’aubaine. Par ailleurs ce sont encore des emplois aidés par des finances publiques et bénéficiant d’allégements de cotisations sociales. Encore une fois c’est par des emplois précaires qu’on essaye d’améliorer les choses alors qu’il en existe déjà une multitude. C’est de stabilité et de vision d’avenir qu’ont besoin les gens et particulièrement les jeunes et on nous propose que la précarité si chère à Laurence Parisot.

Syndicalistes, nous devons lutter pour redonner de l’air à l’appareil productif. Il faut arrêter l’hécatombe en terme d’emplois. Il ne doit plus être possible pour les entreprises de licencier dans le but d’augmenter ses profits et donc de distribuer plus de dividendes. Il faut imposer aux entreprises d’investir dans la recherche-développement notamment dans l’innovation écologique plutôt que d’engraisser les actionnaires. Surtout, il faut redonner de l’air aux travailleurs en augmentant tous les salaires pour commencer et en leur permettant de prendre en main cet appareil productif. Les patrons veulent se tirer de France et bien qu’ils s’en aillent ! A l’image de Seafrance ou de la lutte des Fralib, les travailleurs doivent être aidés à reprendre leurs entreprises sous forme de SCOP afin d’en devenir les gestionnaires.


* Expression des travailleurs de Fralib pour moquer ce que la novlangue appelle un Plan de Sauvegarde de l’Emploi.