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SIPM-CNT

Les matins blêmes de France-Soir

Solidarité avec les camarades de France-Soir

jeudi 5 septembre 2002

Employés, journalistes, ouvriers, les salariés de France-Soir font face à l’incure de la direction et payent les pots cassés : salaires non payés, heures sup oubliées...

Poligrafici semble s’enferrer dans une politique de la terre brûlée. On avait déjà eu droit aux pigistes et stagiaires pour s’occuper du repiquage, le limogeage de l’ancien chef de la rubrique politique pour cause de regard journalistique et la tentative de remise en cause de la spécialisation des journalistes. Désormais, les amis de Berlusconi font feu de tout bois. Tendance Néron :
 Non-paiement des trente services de deux correctrices remplaçant deux collègues en août et septembre, une troisième correctrice constatant aussi le non-paiement de 45 primes en second. La direction de « France-Soir » ne fait là qu’appliquer rétroactivement -en toute illégalité et en violation de l’accord avec le Syndicat des Correcteurs du 27 mai dernier- une mesure unilatérale stipulant que désormais, il n’y aurait plus de remplacement des correcteurs en cas de vacances ou de congés maladie.
 Non-paiement des heures supplémentaires des Ouvriers du Livre. Autant dire qu’il va être difficile de sortir « France-Soir » et « Métro » dans de telles conditions...
 Non-paiement des notes de frais, les pigistes se voyant privé du remboursement de leur frais de reportage tandis que les journalistes en pied se voient refuser le paiement de « tout frais ne correspondant à l’ordre de mission ».
 Non-paiement depuis plusieurs mois des heures de nuit pour les journalistes affectés au desk.
 L’édition de « France-Soir Paris » du 5 septembre 2002 a été supprimée par la direction alors qu’elle était bouclée ! On imagine déjà le sort réservé aux pigistes permanents qui y travaillent. Seront-ils oubliés dans la nature comme c’est trop souvent le cas alors que la pige est par essence un CDI et appelle un licenciement s’il y a fin de collaboration ?

La philosophie derrière cette Blitzkrieg ? « Nous allons faire des coupes dans tous les coûts, y compris ceux salariaux et nous allons revenir à des effectifs plus en accord avec notre situation », assène la direction, sibylline. Poligrafici ne donnera plus un centime à Presse-Alliance. Autant dire que les salariés ne savent même pas s’ils seront payés ce mois-ci ! La menace, histoire de faire taire toute contestation : l’éventuel départ de « Métro » des rotatives de « France-Soir » vers des cieux plus cléments, comprenez la Socpresse.
En conséquence, en assemblée générale, ouvriers du Livre, journalistes, employés et cadres ont voté le 5 septembre la grève. Est envisagée aussi la possibilité d’un recours heure par heure ainsi que d’une procédure sur le fond contre des décisions allant à l’encontre de toute règle du droit du travail.

Le Secteur Presse de la Confédération Nationale du Travail, La Section CNT de l’Humanité, comme par le passé, ainsi que l’Union Départementale de la CNT de Seine-Saint-Denis soutiennent pleinement ce mouvement de grève, dénoncent les décisions illégales de la direction et appellent leurs sympathisants, leurs adhérents et toutes les catégorie de personnels de France-Soir à une complète solidarité avec les personnels en grève.

LA RENTREE SOCIALE PROMET D’ETRE CHAUDE.
PARTICULIEREMENT DANS LA PRESSE.
C’EST TOUS ENSEMBLE QU’IL FAUT LUTTER.
CAR UN COUP PORTE CONTRE L’UN DES NOTRES
EST UN COUP PORTE A CHACUN.

Paris, le 5 septembre 2002
Secteur Presse de la Confédération Nationale du Travail
Section CNT de l’Humanité
UNION DEPARTEMENTALE CNT 93