Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

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SIPM-CNT

Journal officieux n°1

Section syndicale Journaux officiels

mercredi 11 février 2004

Le premier numéro du bulletin de la section interprofessionnelle Journaux officiels du syndicat.

Journal officieux n° 1

Journal officieux n° 1

SIPM-CNT
Syndicat interprofessionnel presse & médias
Confédération nationale du travail

Section Journaux officiels
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Sacijo-Dirjo : deux structures, une boîte
Section syndicale SIPM-CNT JO
Livre : l'apathie
SIPM : c'est quoi ???


SACIJO - DIRJO : deux structures, une boîte

Une pseudo-coopérative d'un côté, un service dépendant du Premier ministre de l'autre, en fait deux établissements qui n'en composent qu'un, avec comme réel maître le préfet nommé en Conseil des ministres.

Blanc bonnet...

On ne peut même pas dire que la DIRJO s'occupe de la partie administrative et la SACI de la production, puisque les catégories ouvrières sont représentées dans les deux structures : à la SACI, rotos, typos, correcteurs, photograveurs..., à la DJO, brochage, départ, mécanique, électricité, entretien...

A la SACI comme à la DJO, règne une ambiance déprimante de liquidation. La cohésion ouvrière se délite : à cause des dissensions entretenues entre les catégories, ainsi que du climat délétère dû aux rumeurs multiples et contradictoires, toutes aussi effrayantes sur notre avenir. Très concrètement, la saisie à la source, la création de nouveaux outils directement sur le Net, sont des menaces directes. Sans oublier la petite dernière : la fin du JO sur papier...

Par ailleurs, il faut bien le dire même si cela est différent selon les ateliers, le travail réalisé est souvent de moins en moins satisfaisant : à l'atmosphère pourrie se rajoute une diminution des moyens qui rend impossible l'accomplissement correct de nombreuses tâches. Comment nous demander de faire notre travail avec conscience professionnelle lorsque nous savons qu'une bonne partie de leur charge de travail ne pourra pas être traitée ? Et ensuite, cyniquement, on leur reprochera de ne servir à rien puisque leur travail n'est pas réalisé correctement ! Et on utilisera cela pour menacer leur existence ! Au profit de sociétés extérieures où l'exploitation va bon train.

Qui peut croire que cette désorganisation générale ne relève que de l'imprévision ?

Conditions de travail, nombre de postes, CATS, caisse des pensions... Il est temps d'assurer la sauvegarde de nos droits. Et ceux des précaires, rouleurs et CDD, souvent oubliés.

Luttes fratricides

Généralement, l'ambiance est pour le moins tendue. L'esprit de famille a laissé la place à des notions de rentabilité. Les corporations se dressent les unes contre les autres et le préfet est à la fête. Entre employés de la SACI et de la

DJO, entre catégories ouvrières, entre ateliers, entre ouvriers et administratifs (et ces derniers l'ont amère : solidaires dans les luttes, ils sont oubliés des conquêtes sociales dont bénéficient les autres, et n'ont que peu de poids. De plus, eux, contrairement aux techniciens, ne peuvent pas s'arranger pour récupérer les jours de grève). Des catégories voient leur champ professionnel se réduire en peau de chagrin, sans démarche solidaires des autres... Chacun pour soi et des lendemains qui déchantent pour tous !


Section syndicale SIPM-CNT - JO

La section que nous montons aux Journaux officiels est donc une section interprofessionnelle, qui a pour ambition de réunir toutes les catégories. Il est temps que des passerelles se mettent en place à la base, que le débat soit ouvert, des discussions et des échanges de points de vue aient lieu, des décisions tenant compte des intérêts de tous soient prises et défendues face au préfet.

Cette section dépasse donc par nature la séparation entre DIRJO et SACIJO. Nous ne respectons pas les séparations voulues par le patronat pour nous diviser. Si nous sommes obligés d'en tenir compte " administrativement ", la pratique réunit les travailleurs des deux entités, qui ont des intérêts communs et doivent les défendre ensemble.

Nous devons également tenir compte de la réalité. Et la réalité c'est aussi le monopole des syndicats CGT du Livre concernant l'embauche à la SACI. Malgré toutes les dérives de ces syndicats, dont certaines mettent selon nous en jeu la survie même du Livre, l'existence d'un syndicat unique auquel tous adhèrent peut être une force énorme. Il nous faudra articuler cette réalité et notre volonté de redonner vie au syndicalisme révolutionnaire.

Nos propositions ? C'est ensemble que nous devons les construire, ensemble c'est-à-dire l'ensemble des travailleurs, quelle que soit la profession ou l'étiquette syndicale.

L'objectif prioritaire doit être la sauvegarde de notre outil de travail. Mais cette sauvegarde ne doit pas se faire à n'importe quel prix et n'importe comment. Elle doit être pensée, décidée et défendue collectivement. C'est grâce à un rapport de force collectif, que nous pourrons faire face à la direction (le préfet), à la liquidation de la SACI (qu'elle prenne la forme d'une liquidation effective ou d'une transformation équivalente). Les bureaucraties qui hier ont montré leur incapacité à franchir le cap de la modernisation, aujourd'hui sont prêtes à tout jeter aux orties. Prenons nous-mêmes nos affaires en main.


Livre : l'apathie

Le 18 novembre 2003, Chaisemartin annonçait qu'il quittait le SPP (Syndicat patronal de la presse parisienne). Les avenants à la convention collective des ouvriers du Livre parisien ayant été signés par cette structure et le CILP (Comité interprofessionnel du livre parisien), cela revenait à les attaquer de front.

C'est l'aboutissement d'une décennie d'attaques patronales contre la Convention. Les bureaucraties syndicales ont été incapables de défendre l'avenir de nos métiers avec l'arrivée de l'informatisation. Depuis, les syndicats se battent entre eux, de scissions en procès, alors que le patronat ne cesse de grignoter du terrain.

Le "coup de pied dans la fourmilière" (dixit Chaisemartin, qui s'est payé le luxe de conseiller paternellement un peu d'unité) est un succès : les ouvriers sont toujours divisés en deux ndélégations face à un patronat uni. Et la revendication commune de sauvegarde de la Convention masque des dissensions profondes.

Les enjeux pour le patronat

  • reprise en main du recrutement (remise en cause des bureaux de placement des syndicats qui contrôlent l'embauche) ;
  • qualifications nouvelles (remise en cause des métiers et introduction de la polyvalence) ;
  • salaires (conserver les salaires actuels pour les anciens et les baisser pour les nouvelles embauches).

Pendant ce temps-là...

Côtés syndicats du livre, le mot d'ordre reste : " Tenez-vous prêts, on vous préviendra, pour l'instant on négocie. " On apprend dans les " AG " que nos dirigeants bien-aimés s'occupent de tout. Des négociations " sans tabous " sont ouvertes dans le cadre du SPP, mais " on " nous rassure : " Ce qu'on jugera non négociable, on vous en fera part " ; ou : " on négocie sur la modernisation, mais sans régression sociale ". On pensait que pour le patronat, le sens de " modernisation " c'était justement " régression sociale "... Quoi qu'il en soit, en attendant l'issue, mystère, rien ne filtre jusqu'à la base ouvrière.

Alors ?

Alors, nous ne voulons plus d'appels stériles à l'unité, balancés de part et d'autre à longueur de discours et d'articles dans la presse syndicale, en renvoyant sur les autres la responsabilité de la séparation. Nous voulons une unité pratiquée à la base, des démarches communes issues de débats, de discussions, de luttes communes, dépassant concrètement les barrières corporatistes en prenant en compte l'intérêt de TOUS les travailleurs du livre et de la presse, CONTRE celui du patronat.

Alors, nous ne nous satisfaisons pas, pour régler notre avenir, de négociations menées par des directions syndicales qui ont largement montré leur incapacité à pérenniser nos métiers. Il est temps que les bureaucrates cèdent la place aux travailleurs : nous estimons être capables d'apprécier nous-mêmes ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas, ce que nous acceptons ou pas.

Offensive syndicale !

Même rongée par le corporatisme et la bureaucratie, nous disposons d'une arme syndicale encore redoutable, quasi unique : servons-nous en, réimpulsons des pratiques (pas un discours creux) syndicalistes, les assemblées générales souveraines, l'interprofessionnalisme, qui seront le seul moyen d'empêcher la grande braderie de nos métiers, de nos acquis, de notre histoire.


LE SIPM, C'EST QUOI ???

Le Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias est adhérent de la Confédération nationale du travail et non seulement se réclame du syndicalisme révolutionnaire de la CGT d'avant 1914, mais surtout le pratique ! C'est-à-dire un syndicalisme indépendant de toute organisation politique, religieuse ou philosophique, un syndicalisme dont l'arme privilégiée est l'action directe (au sens de "action exercée directement par les travailleurs"), dont le mode de fonctionnement est l'autogestion (sans bureaucratie : décisions en assemblées générales par les travailleurs concernés et mandats impératifs et révocables), dont l'objectif est la révolution sociale : "travailler tous, moins, autrement", sans hiérarchie qu'elle soit d'essence économique ou étatique. Pour nous, le syndicat doit rester l'outil des travailleurs, et non l'inverse (cf. CFDT...) !

Concrètement, le SIPM vise à construire un syndicat d'industrie : défendre son métier et en être fier, cela ne signifie pas privilégier des intérêts catégoriels contre d'autres camarades. Nous sommes dans une perspective de classe, contre le patronat, et toutes les catégories professionnelles d'une entreprise doivent contribuer en commun à la lutte, à court terme pour la défense des intérêts communs, à long terme pour la conquête de l'outil de travail. Tous les intervenants de la presse doivent donc agir ensemble contre leur patronat, et avec les autres travailleurs contre LE patronat.