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SIPM-CNT

Journal officieux n° 4

section Journaux officiels

lundi 26 juillet 2004

CDD : objets jetables. On prend, on use, on jette. Et si ça moufte, on les traite d’"ingrats" !

Journal officieux n° 4 - bulletin de boîte syndical SIPM-CNT des Journaux officiels, SACIJO et DJO

Journal officieux n° 4

Juin 2004
SIPM-CNT
Syndicat interprofessionnel presse & médias
Confédération nationale du travail

Section Journaux officiels
33, rue des Vignoles, Paris 20 - Tél : 01 43 72 95 34 http://cnt-f.org/sipm - jo@sipm-cnt.org

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Sommaire

• CDD ? Objets jetables
• Altédia, la mouche à merde
• Mobilité ? Par ici la sortie
• Se rencontrer, s'organiser pour résister
• Les rouleurs à la SACI
• CDD aux prud'hommes ? Ils mettent l'enreprise en péril
• Au royaume de la diffusion du droit ? Droit du travail, connais pas !
• Solidarité des travailleurs, solidarité syndicale


CDD ? Objets jetables

Documents
Lire
la lettre du préfet à la DJO du 19 mai 2004
Lire la question à l'Assemblée nationale de Maxime Gremetz, député communiste

Certains des camarades CDD travaillent depuis des années avec nous (2 à 4 ans pour les plus anciens). Normalement promis à un CDI, ils se retrouvent aujourd'hui condamnés à disparaître :

  • Les dictateurs de service qui placent leur préféré d'abord ; des CDD sont en effet titularisés au bout de quelques mois lorsque d'autres ont attendu des années, en vain… un hasard ?
  • Depuis 3 ans déjà, et non seulement depuis début 2004 comme cela est affirmé mensongèrement, des postes sont supprimés dans certains services, bloquant la titularisation des CDD.

Et qu'est-ce qu'on propose aux CDD ? Les services d'un cabinet d' " outplacement ", Altédia, une multinationale sans obligation de résultat, emblème du néolibéralisme le plus infect, le plus méprisant pour les travailleurs : non seulement ils sont jetés comme des merdes, mais en plus ce cabinet privé va s’engraisser sur leur dos : on parle de 150 000 euros ! Mais pour la boîte, elle s’en débarrasse à bon compte : la chair humaine ne vaut pas cher. 13 ont été déjà vendus, " encouragés " à signer, tandis que 5 ont signé pour un CIF.

Altédia : la mouche à merde

Documents :
Raymond Soubie, Dans les coulisses de la réforme, Gilles Balbastre, Le Monde diplomatique, juin 2003.
Raymond Soubie, Le spécialiste que les médias s'arrachent, Pour lire pas lu, avril 2002.
Ces deux articles sont également téléchargeables ci-contre.
Site d'Altédia et d'Altédia Drouot
Yahoo finances

Altédia est une multinationale créée en 1992, qui fait plus de 80 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour l'essentiel dans les " fusions-acquisitions " (il " restructure "). Ses bénéfices ont explosé durant les dernières années à la faveur des vagues de licenciements.

Altédia est également spécialisée dans le reclassement des " cadres dirigeants ", " responsables ", " directeurs ", " chargés de mission ", " attachés " et autres parasites sociaux à gros salaire. Les travailleurs, rien à branler, il y en a plein les ANPE : quelques propositions bidons, et bonsoir !

Raymond Soubie a créé Altmédia, la dirige et en est l'actionnaire principal (33%). Son succès est basé sur ses réseaux au cœur de l'Etat (énarque longtemps haut fonctionnaire), des pouvoirs politiques (proche de Fillon...), économiques (grands patrons) et médiatiques (enseignant à Sciences po, " expert " intervenant partout, particulièrement sur les " questions sociales "). Ses réseaux touchent également le syndicalisme (CFDT). C'est un carnassier, destructeur des acquis sociaux : dans les années 70, il est l'homme clé du démantèlement de la sidérurgie (des dizaines de milliers de chômeurs) ; en 1996, il est l'artisan de la privatisation de France Télécom ; en 1995 et 2003, il est l’idéologue de la réforme des retraites, et travaille activement aujourd’hui à la privatisation de la santé. Ces privatisations et réformes lui rapportent énormément en prestations (" conseils ", " communication "), et il récupére pour Altédia les marchés publics privatisés. " Avec la fin de leur monopole, les entreprises publiques doivent devenir plus productives. Sur le plan social, cela se traduit par des réductions d'effectifs et donc une plus grande mobilité des salariés. "

Il a gagné 11 millions d'euros de plus-value rien qu'en 2000. En 2002, sa fortune était estimé à 88 millions d'euros. Il est " moderne ".

Que dire du cynisme du préfet (lui aussi un fervent de la destruction sociale) quand il propose " ça " aux CDD éjectés ? ? ? Une proposition prétendument " négociée " (avec qui ? Pas un syndicaliste ne s'abaisserait à ça, et la direction a toujours refusé de rencontrer les CDD concernés).

Mobilité ? par ici la sortie !

La mobilité est le nouveau dada de la direction. Dans sa fureur de liquider, elle arrive à en oublier qu'il reste du travail à faire, et des services se retrouvent en sous-effectif. La solution miracle, c'est donc la " mobilité ". Les salariés sont bougés comme des pions d'un service à l'autre, tous des fainéants qui foutent rien, on va les faire bosser ! Dans sa lettre du X...

La mobilité sert concrètement à compenser les liquidations des CDD tout en empêchant de faire un travail correct, déstabiliser ceux qui restent confrontés à une insécurité permanente et des menaces voilées. Propager une atmosphère de " fin de règne " et décourager les velléités de résistance en brisant les cadres de référence, les solidarités.

Pas de mystère : une seule réaction : refuser la mobilité collectivement, pour ne pas prendre la place des CDD. Quel risque prend un CDI qui refuse de prendre la place d'un CDD, avec le soutien de ses collègues ? Quel risque pour le CDD, qui n'a aucun moyen de se protéger ?

La solidarité des travailleurs et la lutte ne sont pas des concepts mythologiques, ne sont pas seulement les souvenirs des anciens, c'est une réalité concrète que nous avons l'occasion aujourd'hui de mettre en actes !


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• Permanences au local, les mardis 19h-20h30 (reprise à partir du mardi 31 août)

• Par téléphone : laisser un message pour le SIPM, avec un moyen de vous joindre, au 01 43 72 95 34


Situation des rouleurs à la SACI

Documents
Lire la lettre du préfet à la SACIJO du 7 juin 2004

Depuis la lettre du préfet du 7 juin qui attaque frontalement les correcteurs, la remise en cause de la charge de travail immédiate de la SACI se précise et les rouleurs sont les premiers à trinquer.

A peine la direction remporte une victoire (la signature du protocole d’accord-cadre qui entérine le non-remplacement des départs en CATS pour " sauver " la convention DJO-SACI), qu’elle lance une nouvelle offensive. Ça va tellement vite et l’information circule tellement mal qu’on a du mal à suivre…

Voir dans le Journal officieux n° 3 (sur le site si vous ne l’avaez pas déjà eu) plus d’info sur la situation des rouleurs de la SACI


CDD aux prud’hommes :
ils mettent l’entreprise en péril !

Ces salauds de CDD qui osent aller aux prud'hommes mettent la DJO en danger ! A mort les précaires, qui ont la prétention de vouloir défendre leur boulot, leur dignité, leur droit !

Un peu de sérieux : de qui parle-t-on ? De quelques précaires qui ne demandent que le respect du droit bourgeois, des droits que nous ont concédés les classes dominantes grâce à nos luttes… passées. Pour ceux qui sont effrayés par une telle audace, rassurez-vous : de ce droit, si on ne se réveille pas, il ne restera bientôt rien.

  • La seule mise en péril de la boîte, c'est sa destruction programmée au profit du secteur privé. et la liquidation des CDD ça veut dire ça, ça commence par les plus faibles... chacun son tour, et seul le gouvernement bénéficiera de l'absence de solidarité.

Un peu de conscience de classe, de qui parle-t-on ? De travailleurs, nos camarades.

  • Demander que les droits des travailleurs soient respectés, c'est la base de la lutte contre l'exploitation. Ne pas le demander, c'est participer à l'exploitation et l'encourager.
  • Le patronat cherche toujours à rendre coupables les victimes, les chômeurs coupables du chômage, les travailleurs coupables du " trou " de la sécu, les pauvres coupables de la délinquance, les malades coupables, les vieux coupables…

Le seul coupable, c'est le patronat, qui traite les travailleurs comme des merdes. Le travailleur qui tente de défendre ses droits lutte pour sa dignité et celle de tous.

Au royaume de la diffusion du droit : droit du travail ? connais pas !

Travaillant depuis plusieurs années au JO, jetés aujourd’hui, sans soutien, des CDD ont décidé d’aller aux prud’hommes, pour faire appliquer le droit, faire requalifier leur CDD en CDI.

Les conseillers ont, après une délibération de moins d'1h30 (extraordinairement rapide pour 7 affaires complexes), jugé que les 4 affaires concernant les CDD étaient identiques (en fait, les situations étaient clairement différentes). Et les CDD sont déboutés, alors que certaines demandes ne pouvaient, en droit, être rejetées. L’exposé de leur avocat, contrairement à celui de la direction, l’avait clairement démontré. Les conseillers se sont-ils laissé impressionner par le label " service du premier ministre " mis en avant ?

Rappelons cette anecdote : lors d'une réunion le 2 juin dernier, en public, le préfet les avait menacés à mots à peine voilés : " Je sais que parmi vous des personnes ont entamé une action en justice. Je suis certain à 99 % que cette action n'aboutira à rien. Cela va se retourner contre vous. " L’arrogance avec laquelle nos camarades CDD sont traités doit tous nous toucher, leur humiliation est la nôtre. Nous ne pouvons accepter cela passivement.

Solidarité

Même si pour eux il est trop tard, les CDD iront en appel. Une question de dignité. Une question de solidarité avec ceux qui les suivent, aussi : l’application du droit pourra leur servir, à eux. Puisque la solidarité des CDI ne semble pas à l’ordre du jour.


Solidarité des travailleurs
Solidarité syndicale

Ce ne sont pas les CDD, les camarades les plus fragiles, qui doivent être sacrifiés. Nous les laissons disparaître, silencieux. Et pour nous donner bonne conscience, nous les accuserons en plus de mettre en péril la boîte s'ils tentent de résister, seuls et sans soutien ? ? ?

Et ce silence pour sauver quoi, alors que le préfet et le SGG répètent à l'envie que tout ça n'est pas " moderne " et doit disparaître ? Certains espèrent conserver leur bout de gras et les camarades précaires peuvent crever ? Seule la lutte collective peut permettre de vaincre !

Solidarité des travailleurs, riposte syndicale !

Le rôle du syndicat est d'organiser la résistance et de fédérer les ateliers, les travailleurs, d'empêcher que les CDD se retrouvent seuls face à la direction, d'aider à structurer la lutte et la défense des intérêts des travailleurs.


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