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SIPM, branche audiovisuel

Intermittents en lutte

mardi 8 juillet 2003

Le site de la : CNT spectacle ; le contact de la CNT spectacle

Depuis une dizaine d’années, le patronat tente de liquider le régime intermittent, c’est-à-dire les annexes 8 et 10 qui régissent l’indemnisation chômage des intermittents de l’audiovisuel et du spectacle.
Mais, si les coups répétés contre le régime général se font dans le silence général (voir les accords de décembre 2002 qui, selon les calculs de l’UNEDIC, permettront d’évincer 1/3 des chômeurs actuellement indemnisés), les salariés relevant des annexes 4 et 8 résistent efficacement.

La puissance actuelle du Medef et de l’Etat pourrait cependant bien avoir « enfin » raison de cette longue résistance.
Dans la nuit du 26 au 27 juin, un accord a en effet été signé entre le Medef et la CFDT (accompagnée de ses habituels acolytes, la CGC et de la CFTC), « syndicat » qui, après le régime général, après les retraites et avant la sécurité sociale, avalise un nouveau coup mortel porté aux intérêts des salariés, alors même qu’elle est quasiment inexistante chez les intermittents, et que sa fédération concernée a exprimé son désaccord.
Le protocole d’accord doit encore être signé par le gouvernement. Gageons que, vu la volonté de réforme* qui le caractérise, il ne manquera pas de souscrire au « plan de sauvetage » Seillière-Chérèque.

Le contenu du protocole ?
 507 h à faire sur 10 mois pour les techniciens et 10 mois et demi pour les artistes ouvrant droit à 8 mois d’indemnisation ;
 2 annexes, l’une pour les artistes, l’autre pour les techniciens réalisateurs ;
 très forte baisse du pourcentage du salaire journalier de référence dans l ’indemnité versée (31,3 % à 19 %) ;
 le calcul ne se fait plus lors de la date anniversaire mais à épuisement des droits. Les périodes antérieures aux dix derniers mois s’évaporent donc du calcul : si par malheur on a beaucoup bossé avant et trop peu dans ces dix (ou dix et demi) derniers mois...
Et quelques autres joyeusetés...

La CGT et FO ont refusé de signer. Le spectacle de ces négociations est quelque peu monotone : le scénario est toujours joué d’avance, chacun son rôle : le méchant (MEDEF), le traître (CFDT), la victime innocente (en général une branche du régime par répartition, sécu, retraites, chômage...), et le gentil qui perd toujours (CGT).

La CNT, elle, ne perd pas son temps à ces mascarades stériles : les rares victoires obtenues ces derniers temps l’ont été grâce aux luttes, dans « la rue » qu’ils méprisent. Ce n’est pas en négociant mais en luttant que nous avons repoussé la réforme des retraites en 1995. Ce sont les atermoiements, sinon les trahisons de certains syndicats, mais aussi le manque de mobilisation, qui ont permis que la réforme passe aujourd’hui (mais tout n’est pas joué...).
Nous préférons participer, avec de nombreux travailleurs syndiqués ou non, au mouvement des intermittents qui se construit et qui seul pourra faire reculer le patronat. Assemblées générales et actions se succèdent, blocages de concerts, de festivals : seule la lutte paie.

 Renseignements sur le site de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France : CIP
 Les intermittents se retrouvent et tiennent une permanence salle Olympe-de-Gouge, 13, rue Merlin, 11e, M° Père-Lachaise ou Voltaire, tél 01 43 67 76 76.
 Les camarades de la CNT spectacle sont particulièrement investis dans la lutte : spectacle.rp@cnt-f.org