La manifestation de la semaine dernière (jeudi 23 mars 2023) avait déjà donné le ton. Après l’adoption de la loi en force, la police avait déployé l’arsenal pour faire taire la contestation. Plusieurs camarades avaient été interpellé·es de manière abusive à cette occasion. La mobilisation de Sainte-Soline ce week-end a aussi démontré la violence avec laquelle le gouvernement actuel pouvait traiter toute contestation : il a blessé environ 200 militant·es, dont une quarantaine l’ont été gravement (au point de voir le pronostic vital engagé pour certain·es), et a volontairement retardé l’intervention des secours.

La mobilisation du 28 mars était donc un nouveau test pour toutes les organisations syndicales. Elle fut un succès à Toulouse où, entre 120 000 et 150 000 personnes se sont déployées dans les rues de la ville. Mais, aussi légitime soit-elle, cette mobilisation ne convenait pas à l’Etat qui avait décidé de durcir encore plus sa réaction, attaquant le cortège de tête alors que notre cortège CNT n’avait pas encore démarré de Saint-Cyprien (le point de départ du parcours de la manif). Par ses actions délibérées, le gouvernement montre qu’il n’a que faire de la santé et de la vie de ses administré·es, préférant l’intérêt des actionnaires et ne nous laissant pas d’autre choix que celui de monter également le curseur de notre réaction.

Malgré l’incroyable brutalité des forces de police, la détermination des travailleur·euses semble toujours intacte, comment en témoignent les nombreux blocages qui ont lieu dans l’agglomération, obstruant la circulation une grande partie de la matinée et mobilisant plusieurs troupes de police sur ces lieux. Ces blocages se poursuivent ce matin du 29 mars sur des dépôts environnants de l’agglomération.

Les jours qui viennent s’annoncent décisifs dans le rapport de force avec le gouvernement. Il nous faut tenir coûte que coûte, mobiliser encore plus celles et ceux qui n’ont pas encore été convaincu·es par le bien-fondé de nos actions, qui n’ont pas eu la motivation, convaincre à nouveau celles et ceux qui sont en apparence résignée ou en attente d’une solution politique. Car il ne faut rien espérer des réunions avec le gouvernement dont on parle actuellement. La négociation est le meilleur moyen pour que l’on n’atteigne pas nos objectifs de lutte, à savoir le retrait de la contre-réforme des retraites mais également le rejet global de la politique macronienne. La fatigue et la lassitude ne sont pas nos meilleurs allié·s et seules la solidarité et l’empathie avec les salarié·es aux métiers les plus pénibles nous permettront de sortir vainqueur de cette impasse de violence dans laquelle l’État veut nous enfermer.

Pour tenir, il existe toujours des moyens pour subsister pour les plus faibles salaires. Aussi, n’hésitez pas à vous faire connaître auprès des caisses de grève de vos syndicats, rejoignez les travailleur·euses sur les blocages, dans les grèves, autant de moyens qui restent encore nos meilleurs atouts dans cette lutte.

En plus de la manifestation toulousaine de mardi 28 après-midi, notre syndicat a aussi participé dans la matinée à l’action de blocage du rond-point du CHU de Purpan, appelée par l’intersyndicale hospitalière (CGT, SUD, CFDT, FO, UNSA) et à celui de palais de justice.


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