On s’use toute l’année au travail, et le premier mai c’est encore notre fête !

Le premier mai dernier, les syndicats CNT de l’Isère ont pris part, en tant qu’organisations syndicales, au défilé organisé à Grenoble. Sur le parcours de la manifestation, deux caméras sont démontées par des opposant.es à la vidéo-surveillance. Après la manifestation, une de nos camarades est arrêtée pour l’exemple, un autre s’écroule, violemment frappé à la tête par les forces de police. La presse patronale relaye aussitôt les allégations policières qui désignent notre camarade comme coupable.

Voilà deux années de suite que les syndicalistes de la CNT sont visé.es le 1er mai. Si certain.es en doutaient, le rôle de la police n’est pas de protéger la population. Elle assume par contre sans complexe son rôle de police politique. Et à chaque fois la presse s’est empressée de servir de porte-voix aux forces de répression. Si pour nous, syndicalistes de la CNT, ces pratiques policières et « journalistiques » ne sont pas nouvelles, elles méritent cependant une réponse à la hauteur de l’attaque.

Il est indécent de se préoccuper du sort de 2 caméras alors qu’un militant syndical s’est fait tabasser et garde des séquelles sérieuses, et qu’une autre est inquiétée par un procès qui peut avoir des conséquences graves sur sa situation personnelle et professionnelle. Notre camarade est innocente des faits dont on l’accuse, elle a manifesté ce jour-là à visage découvert sans jamais quitter le cortège de la CNT. Les accusations à charge sont donc sciemment mensongères. Elle comparaît ce 19 mai devant le tribunal non pour répondre de faits qu’elle n’a pas commis, mais parce qu’elle lutte pour un changement radical de notre société et plus de justice sociale.

Nous voulons la liberté et la justice sociale, pas vivre sous surveillance.

La vidéo-surveillance nous expose tou.te.s au regard inquisiteur de la Police et veut nous museler, contribuant au climat de terreur sociale. La CNT s’est toujours opposée à la video-surveillance et à toutes formes de fichage (ADN, biométrie, Base-élèves, STICS, Edwige, ...). Ces pratiques n’ont jamais amélioré les conditions d’existence des populations et se sont toujours retournées contre elles, en particulier celles et ceux qui luttent pour les droits populaires et la justice sociale.

La CNT ne condamne la destruction de ces caméras ni sur le fond ni sur la forme. Nous nous opposons à toute mesure sécuritaire, dernier fond de commerce d’élu.es en mal de légitimité et indifférents à la misère sociale qui gangrène nos vies, comme nous refusons d’enrichir sur fonds publics les entreprises privées de vidéo-surveillance.

Les priorités du pouvoirs ne sont pas les nôtres : alors qu’on annonce aux travailleur.euses des « plans de rigueur », les élu.es locaux imposent toujours plus de contrôle social. Et nous n’entendons pas les mêmes journalistes s’indigner de la casse sociale qui laisse sur le trottoir des familles entières et prive la population de services publics, ni sur le hold-up généralisé que patrons et banquiers réalisent chaque jour sur notre travail.

Les syndicats CNT de l’Isère : STICS-38 Syndicat des Travailleur.euse.s de l’Industrie, du Commerce et des Services (Interco) STE-38 Syndicat des Travailleur.euse.s de l’Éducation (EducNat, Rech, Biatos, Étud & Lycée) SSCT-38 Syndicat Santé-Social & Collectivités Territoriales. SUB-38 Syndicat Unifié du Bâtiment.