Nous n’avons aucune confiance en ces dirigeants occidentaux qui depuis des décennies n’ont
fait qu’appuyer des dictateurs qui ont préservé leurs intérêts néo-coloniaux.
Toutes leurs interventions militaires n’ont eu pour but que d’accaparer les richesses
économiques ou de défendre des intérêts géo-politiques. Que ce soit en Irak, ou en
Afghanistan. L’argument a toujours été celui d’une guerre juste, nécessaire pour garantir la
chute du tyran et la protection des civils. Or c’est une nécessité à géométrie toujours variable :
combien de satrapes et de marionnettes néo-coloniales n’ont-ils pas protégés, et
protègent toujours, quand leurs intérêts le demandent ?
Kadhafi, dictateur sanguinaire et bourreau de son peuple, uniquement motivé par la défense
des privilèges de son clan, est lui même devenu un de ces supplétifs, après avoir tenté de
promouvoir, pendant des décennies, une pseudo-unité africaine qui répondait a son ambition
hégémonique. Pour cela, il a dépensé sans limites, en puisant dans la manne pétrolière, de
quoi acheter et soutenir tous les dictateurs et corrompus du continent africain. Par moments,
ses intérêts ont pu se trouver en contradiction avec les intérêts des néo-colonialistes
occidentaux, ce qui lui a permis de se forger une image d’anticolonialiste.
Mais après l’échec de ses projets, il s’est vite rallié au camp de la domination impérialiste et est
devenu le chien de garde de l’Occident en enfermant, entre autres, les travailleurs migrants qui
désiraient venir en Europe. Et en adhérant sans réserves à la politique américano-européenne.
C’est lui qui, comme Michèle Alliot-Marie et le gouvernement français, regrettait le départ de
Ben Ali.
Et plus tard de Moubarak. Au moins, on ne peut l’accuser de la même hypocrisie que
tous les ralliés de la 25 ème heure aux révolutions populaires arabes que sont Sarkozy et
Obama.
Aujourd’hui il est très difficile de voir clair dans ce qui se passe en Libye, de savoir qui sont les
insurgés. Mais une chose est certaine : ils participent de ce vaste mouvement populaire qui
secoue le monde arabe et africain. De cette volonté de se débarrasser de ces tyrans corrompus
qui vivent sur le dos du peuple. Bien entendu, les impérialistes de toujours y voient aussi une
occasion d’avancer leurs pions et de tenter de s’approprier les richesses pétrolières libyennes
et, aussi en Tunisie ou en Egypte, de bloquer l’élan révolutionnaire pour imposer de nouveaux
dirigeants à leur solde.
Derrière la soi-disant
défense de la démocratie il n’y a que la soif de pillage et de contrôle des richesses et
matières premières. La résolution de l’ONU et l’intervention de l’OTAN signent l’échec de la
Ligue Arabe et de l’UA a intervenir pour défendre les justes revendications de liberté de la
population libyenne. La révolution arabe et africaine en cours devra s’en souvenir et
reconstruire des organisations qui prendront réellement en compte la défense des peuples.
Le mouvement de soutien à la révolution arabe et africaine ne doit pas se laisser berner par les
intentions des impérialistes. De même la population française ne doit pas se laisser manipuler
par Sarkozy qui tente de se servir des souffrances du peuple libyen pour de la basse politique
intérieure. La machine de propagande est de nouveau lancée dans tous les médias et on
voudrait nous faire croire que la France dirigerait quoi que ce soit dans cette guerre.
Alors que tout le commandement est américain et que la grande majorité des moyens militaires
engagés l’est aussi. Toute cette propagande mensongère ne sert qu’à redorer l’image bien
ternie de celui qui nous impose les politiques anti-sociales les plus injustes. Celui qui diffuse la
haine et pousse à la montée du FN.
La CNT soutien le peuple libyen dans sa lutte pour la liberté politique, l’égalité sociale et le plein contrôle de ses ressources.
La CNT s’oppose a toute aventure néo-coloniale en Libye.
La CNT condamne aussi toute exaction commise à l’encontre des populations civiles, des étrangers et des migrants. Vive la solidarité internationale des travailleurs !
Et à Kadhafi nous renvoyons la proposition qu’il avait faite aux dirigeants de l’OLP assiégés par l’armée sioniste à Beyrouth en 1982 : « Suicidez vous !!! »