Édito N’Autre école n°26 - École : quelle démocratie ?

Les mots sont importants mais ils sont salis, trahis, contournés. La démocratie peut être le cache-misère de toutes les inégalités, à l’école comme ailleurs, mais aussi notre horizon d’égalité et de libertés pratiquées.
Alors faut-il changer de nom (laocratie, page 22) ? Dénoncer les leurres de la démocratie proclamée à l’école (pages 5, 23, 26, 28, 32) ou dans la société (page 30) ? Promouvoir tous les efforts d’émancipation de la parole et de la responsabilité (pages 35, 36, 40, 41, 43, 44, 46) ? Aller voir au-delà de nos frontières (dans la fameuse Finlande, page 12) et dans les enquêtes des philosophes et des chercheurs (pages 7, 15, 38) ce qui se dit au-delà de l’écume des propagandes d’État et de la facilité des slogans ? Revenir sur la démocratie dans les luttes récentes (désobéissance, page 48) ?

Notre numéro est celui de l’abondance (60 pages) et du choix. À nos lecteurs d’y voir confrontation ou consensus. Les deux sont démocratiques à condition qu’ils s’inscrivent dans une visée égalitaire – et qu’ils aboutissent à la mise en pratique : pour que la parole démocratique soit vraie, il faut qu’elle se mue en acte.

À l’école, on parle beaucoup de démocratie, mais on la pratique très peu. Tous ceux qui s’attachent à la faire vivre, dans leur classe, dans et malgré l’institution, nous livrent une leçon essentielle pour notre temps : la démocratie n’est pas un modèle clé en main, glorieuse fin de l’histoire, mais un vaste champ d’expérimentation, un projet à toujours relancer et approfondir.