Accueil > La revue > Nouveautés lecture > Histoire sociale > L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus

L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus

jeudi 14 juin 2012, par Greg

Composé de mini-chapitres, chacun autour d’un questionnement intéressant, ce livre d’une lecture agréable oppose culture-source de revenus, et culture-guide de vie. Onfray rappelle au passage des différences fondamentales entre Camus et Sartre, l’un qui appelle assassinat la répression de travailleurs au nom du socialisme, l’autre qui est solidaire de l’URSS pour ne pas faire le jeu de la droite (Hongrie 1956).

Orphelin de père, avec une mère, repasseuse, presque muette, Albert Camus, doué pour les lettres, fut stimulé par ses enseignants. A la fin de ses études, il écrit : « Je ne peux me détacher de ceux parmi lesquels je suis né et que je ne pouvais abandonner. Et c’est ce qu’il fit, jusqu’à être souvent solidaire –en prenant le temps de participer à des meetings, en faveur de cénétistes condamnés par le franquisme, de communistes réprimés en Grèce, de rebelles hongrois massacrés par l’armée soviétique.

Une réserve : la conclusion ne concerne qu’Onfray lui-même et les libertaires. Un anachronisme par rapport au contexte culturel du temps de Camus. L’auteur aurait pu se contenter d’indiquer brièvement sa position sans « encombrer » de sa personne une biographie consacré à une figure de la littérature universelle, libertaire à sa façon.
Il demeure que l’ouvrage répond à son titre "la vie philosophique" (une éthique de tous les jours et pas un traité de morale), ce qui est, sans aucun doute, "l’ordre libertaire".

Frank Mintz

L’ordre libertaire : La vie philosophique d’Albert Camus, Michel Onfray, Flammarion (Documents), 2012, 596 p., 22,50 €..