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Édito

mardi 2 février 2010, par Greg

L’évaluation est devenue l’obsession de notre temps. Le thème a déjà été bien exploré et théorisé dans tous les domaines : ce numéro non plus ne se cantonne pas à l’univers scolaire caractérisé par son avalanche de notes (la France est le pays du 20 !) mais ne prétend pas faire le tour de la question.

Ainsi, nous n’avons pas reçu d’article sur la spécificité de l’évaluation des élèves par leurs professeurs, qui se trouvent ainsi juges et parties ; nous n’avons pas consacré de développement à ce que représente une note : codage chiffré de multiples critères pouvant représenter la perfection, le maximum de ce qui est attendu, le « tout juste » qui n’étonne pas en maths mais surprend en philosophie. Il nous a manqué pour cela l’expérience d’un enseignant d’éducation physique, qui sait comment chiffrer un plongeon...

Nous n’avons pas non plus soulevé la question de nos réactions face à des collègues que nous jugeons peu sérieux, fumistes, sadiques, dangereux (quel établissement n’a pas son « cas » plus ou moins déplorable, plus ou moins indéfendable ?).

Nous aurions aimé critiquer encore plus les notions de mérite, de sanction, de résultat, dénoncer dans le détail les modalités des expertises, les critères de jugement,démonter les tests utilisés pour diagnostiquer,
les instruments de mesure mis au point pour estimer telle ou telle compétence, car nous remettons en cause les outils de contrôle instaurer pour inspecter, les barèmes construits pour corriger et les variables constamment invoquées pour ajuster des moyennes et traquer toutes sortes d’écarts…

Alors, prenant garde à ne pas être contaminés
par le vocabulaire de ceux qui aménagent, avec la hauteur
de vue de ceux qui n’ont pas le nez dans le guidon,
nous confortons nos positions anti-hiérarchie,
anti-compétition, anti-humiliation, pour exercer notre métier et apprécier nos résultats et ceux de nos élèves en toute humanité, raisonnable et sensible.