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Les autres choix des lecteurs... ou petite bibliographie de la contestation sociale et pédagogique de l’école

lundi 16 juillet 2012, par Greg

De très nombreux titres signalés par nos lecteurs n’ont été cités qu’une ou deux fois... cela ne nous empêche pas de vous en livrer la liste complète :

- Michel Develay et Jacques Lévine, Pour une anthropologie des savoirs scolaires, ESF éditeur, coll. Pratiques et enjeux pédagogiques, 2003.


Schématiquement, nous avons trois sortes d’enfants dans une classe : ceux, indisponibles à l’activité scolaire parce que trop envahis par leurs problèmes non résolus de filiation et de territorialisation ; ceux qui ne parviennent que trop partiellement à mettre leurs conflits intérieurs à l’écart ; ceux qui établissent des frontières suffisamment solides entre leur vie scolaire et leur vie personnelle.

- Julie Roux, Inévitablement (après l’école), Paris, La Fabrique, 2007.


"Ce ne sont ni les luttes corporatistes ni les réformes ministérielles qui nous débarrasseront de cette école-là. À ses persécuteurs bienveillants qui lui demandent « comment l’enfant Ernesto saura-t-il lire, écrire, compter ? », Ernesto répond : « I-né-vi-ta-ble-ment. »

- Paul Willis, L’École des ouvriers. Comment les enfants d’ouvriers obtiennent des boulots d’ouvriers, Traduction de l’anglais par Bernard Hœpffner. Préface, postface et entretien avec l’auteur par Sylvain Laurens & Julian Mischi, Agone, 2011.


Au travers d’une enquête (classique de la sociologie du monde ouvrier) menée dans un collège anglais fréquenté essentiellement par des enfants d’ouvriers, le sociologue Paul Willis analyse comment ils en viennent à accepter, après leurs parents, des positions relativement dominées dans le monde du travail. De l’école à l’usine, ce livre rend compte de la façon dont, en désorganisant l’encadrement scolaire, en s’opposant aux « fayots », ils privilégient la sortie du système scolaire, confirmant le fait que l’école ne leur promet aucun avenir professionnel en dehors du travail manuel.

- Journal du ghetto, Janusz Korczak, traduit et préfacé par Zofia Bobowicz (1979 et 1998), suivi de « Sur un document emmuré » par Igor Newerly (témoignage), textes en postface : comptes rendus et notes, neuf récits pour enfants, chronologie et une note sur l’état des documents, rééd Robert Laffont, Pavillons poche, 2012, 196 p., 7,90 €.


"Une réédition bienvenue, en Poche à un prix abordable, de ce livre précieux qui réunit les derniers écrits de Janusz Korczak évoquant son histoire dans les derniers mois de sa vie tout en luttant chaque jour pour la survie des enfants du ghetto de Varsovieweb En complément de son journal proprement dit (les feuillets sauvegardés de la destruction par Igor Newerly, précédemment édités), ont été rassemblées toutes les correspondances de Janusz Korczak dans le ghetto dont celles mystérieusement restituées par un don anonyme quarante ans après.

Le journal de Korczak et ces documents qui étaient alors encore inédits ont fidèlement inspiré le scénario du film de A. Wajda : « Korczak », 1990 (ils ont été publiés en 1992 sous le titre : Janusz Korczak W Getcie, Éd. Latona, Varsovie, 328 p.)."

- Albert Thierry, L’Homme en proie aux enfants, réédition Fabert, 2010, 220 p.


"Publié pour la première fois en 1909 dans les Cahiers de la Quinzaine, dirigés par Charles Péguy, L’homme en proie aux enfants est devenu un ouvrage fondateur de la pédagogie moderne. Albert Thierry, à travers de courts chapitres, qui sont autant d’épisodes, nous plonge dans le quotidien de sa classe. Enseignant débutant, il y découvre ses premières déceptions et partage avec le lecteur ses réflexions sur l’éducation et sa vision sociale. Il rêve d’une école « rénovée », rejetant la pédagogie traditionnelle, les programmes, l’émulation et la discipline. Albert Thierry s’interroge quant à ses aspirations, sa mission émancipatrice de faire accéder ses élèves à la culture, et distille ainsi, au fil du texte, une question toujours d’actualité pour les enseignants aujourd’hui : comment surmonter la résistance d’un auditoire qui ne comprend pas ?

Albert Thierry, issu du milieu ouvrier, est né en 1881. Cet instituteur et écrivain, grand disciple de Proudhon, est connu pour ses idées socialistes et syndicalistes. Il entendait former des esprits libres.
Il publia un grand nombre d’articles et plusieurs ouvrages, dont le principal est L’homme en proie aux enfants. Il meurt en 1915 au front."

- Collectif, La Farine et le son, La farine et le son. Bilan d’une république éducative libertaire.


Le bilan de cinq ans et demi (1994-1999) de l’école libertaire Bonaventure. Des analyses et des témoignages bouleversants sur les grands bonheurs et les petits malheurs de cette expérience unique d’éducation libertaire, laïque, gratuite et révolutionnaire.
cinq années de fonctionnement de l’école libertaire Bonaventure Cinq ans et demi déjà ! Le 7 septembre 1993, par une belle matinée d’automne nappée de cette lumière si particulière à Oléron, nous avions tous le cœur serré. Les enfants (Simon, trois ans, Maëlis, quatre, Bénédicte, cinq, Louis, cinq, Bertille six, Roman, six, Antoine, neuf) piaffaient dans la petite cour située devant l’école avec leurs cartables flambants neufs. Les éducateurs, Thyde, Françoise et Alayn étaient en grande conversation pour régler les derniers détails de l’organisation de cette première journée. Quelques parents arpentaient le pavé en essayant de dissimuler du mieux qu’ils pouvaient leur émotion…

- Le Bars Loïc, La Fédération unitaire de l’enseignement, (1919-1935), Syllepse, Collection "Le Présent Avenir", Auteur : Le Bars Loïc, 2005, 556 p.


La Fédération unitaire de l’enseignement a joué un rôle déterminant dans la genèse du syndicalisme enseignant contemporain. Née de l’ouverture de la Fédération des syndicats d’instituteurs à tous les enseignants, cette organisation de la CGTU expérimenta un fonctionnement fondé sur l’existence de tendances organisées statutairement reconnues que la Fédération de l’éducation nationale adoptera par la suite. La survivance de plusieurs tendances se réclamant du syndicalisme révolutionnaire est une autre spécificité du syndicalisme enseignant qui fait aussi partie de l’héritage de la Fédération unitaire. Mais son histoire ne se résume pas aux affrontements inhérents à ce mode de fonctionnement. Ses militants ont aussi été confrontés aux questions fondamentales qui n’ont cessé de se poser au syndicalisme enseignant.

- Claudie et Jean Cornec, Joséphine, Phine Fine… La vie passionnée de Josette Cornec (1886 - 1972), éd. Les Monédières, 2002, 585 p.


Écrit par son fils Jean, ce livre retrace l’itinéraire de Josette et Jean Cornec, instituteurs à Daoulas (Finistère) qui furent des fondateurs du syndicalisme enseignant des origines, engagés dans le syndicalisme révolutionnaire avec « l’École émancipée », anti-staliniens dès 1925 et pionniers du Mouvement de « l’Imprimerie à
l’École »avec Freinet, Daniel...

- Noëlle De Smet, Au front des classes - Face à la classe, aux côtés des élèves, dans les luttes sociales, une publication CGé, dans la collection : « l’école au quotidien » - Deuxième édition augmentée par Noëlle De Smet aux Éditions Couleur Livres, 2009


Ces textes nous invitent à pénétrer dans la classe et à vivre ces aventures mouvementées et personnelles. On y découvre tout ce qui devient possible, malgré les parasitages, dans ces groupes-classes qui peu à peu parlent, s’organisent et travaillent.

Ces récits peuvent se transposer dans la pratique de nombreux enseignants et apporter des éléments de réponse au « Comment faire classe aujourd’hui ? », interrogation majeure des enseignants dans les récentes consultations. Parce que ce métier est complexe, ce livre peut aider les enseignants à faire, des apprentissages, un véritable outil d’émancipation pour les élèves mais ... également pour eux-mêmes !

- Marc Legrand, La crise de l’enseignement, un problème de qualité, Aleas, 1989.


La réflexion d’un didacticien des mathématiques sur la crise de l’enseignement, dont nous déplorons les effets sur nos étudiants : le niveau baisse, mon cher Collègue.
Une analyse des causes de l’échec des élèves, une critique des méthodes d’enseignement et des indications pour une solution, à partir d’une expérience vécue qui développe les qualités cachées de nos étudiants.
Vers une rénovation de l’enseignement scientifique.

- Joëlle Cordesse, Apprendre et enseigner l’intelligence des langues, A l’école de Babel, tous polyglottes, Chronique sociale, 2009.


" Toute langue est nôtre. Merci " Cette émouvante déclaration spontanée d’un jeune élève de collège en conclusion d’une Rencontre de classes multilingues dit
le renversement qu’il nous faut opérer dans nos têtes pour qu’enfin les langues des autres cessent de nous apparaître comme des territoires réservés, inaccessibles sans une longue et difficile initiation que seuls réussissent quelques-uns qui semblent avoir un don, un sens des langues, une bonne oreille. Le don des langues, ça s’apprend, par une pratique audacieuse de la polyglossie, dans une logique pédagogique qui prend le parti systématique de l’inclusion.

- Jack Goody, La Raison graphique, 1977, trad. fr. Minuit, coll. « Le sens commun », 1979.


À partir de recherches entreprises “sur le terrain” pour comprendre le fonctionnement de sociétés du Nord du Ghana, le professeur Jack Goody qui enseigne actuellement l’anthropologie sociale à l’université de Cambridge, se demande si l’on peut parler d’une spécificité de la pensée écrite.
À l’encontre de la tradition qui considère généralement la parole comme le lieu de la vérité, Jack Goody se demande comment la linguistique – la science du langage parlé – peut exister sans l’écriture, étant entendu qu’écrire ce n’est pas seulement noter la parole mais aussi en découper et en abstraire les éléments. Reprenant ainsi les analyses de Jacques Dérida dans De la grammatologie, l’auteur montre que la langue parlée est déjà une écriture dans la mesure où elle nécessite un ton, une ponctuation – ce qui le conduit à soutenir que la parole dans son contenu comme dans son statut marque toujours des références multiples à l’écrit.

- Bernard Lahire, Culture écrite et inégalités scolaires, sociologie de « l’échec scolaire » à l’école primaire. Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1993. - 310 p.


Que signifie "échouer" ou "réussir" à l’école primaire ? Comment comprendre les "difficulté" éprouvées par des élèves d’origine populaire en lecture-écriture, grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire, expression orale et expression écrite ? Comment se construisent, jour apres jour, les processus d’"échec scolaire" dans les salles de classe.

Ce livre tente de répondre à ces questions, en procédant à l’étude détaillée des pratiques et des productions scolaires d’élèves du cours préparatoire au cours moyen 2e année en français.

Soulignant le rôle central de la culture écrite dans la production des différences scolaires, l’auteur fonde son analyse sur une sociologie de l’éducation informée des travaux anthropologiques et historiques concernant la spécificité des cultures écrites. Il entend ainsi rendre raison du phénomène de l"’échec scolaire" du double point de vue d’une anthropologie de la connaissance et d’une anthropologie du pouvoir. .

- Francisco Ferrer i Guardia, L’école moderne. Pour une éducation rationelle de l’enfance,



Anarchiste pacifiste espagnol, F. Ferrer Guardia (1859-1909) contribua à donner une forme concrète aux principes libertaires d’éducation en créant l’Ecole moderne de Barcelone. Il y expérimenta notamment une pédagogie rationnelle fondée sur le principe du libre examen, un enseignement qui applique la mixité sociale et de genre, et l’implication des parents dans le processus scolaire.

- Catherine Baker, Insoumission à l’école obligatoire, Tahin Party, 2006.


Téléchargement gratuit du texte intégral (843 ko - format PDF archivé au format ZIP) : http://tahin-party.org/cbaker.html

Après que sa fille ait décidé de ne pas aller à l’école, Catherine Baker lui explique ce qu’elle pense elle-même de cette institution. Si l’école est la première cible de l’auteure, ses attaques portent sur la domination adulte et, au-delà, l’asservissement social et la gestion des individus.

La première parution de ce livre date de 1985. Si les constats que dresse Catherine Baker sont très actuels, la radicalité de la remise en cause à laquelle elle se livre est quasiment impensable aujourd’hui.

Pour info, le dernier livre de Catherine Baker "Pourquoi faudrait-il punir ?" (sur le thème de l’abolition des prisons et du droit pénal) est téléchargeable lui aussi gratuitement en ligne : http://tahin-party.org/baker.html

- J. R. Schmid et Boris Fraenkel, Le maître camarade et la pédagogie libertaire, Maspero, 1971.


Les écoles libertaires de Hambourg sont quatre communautés scolaires qui ont expérimenté de 1919 à 1930 une pédagogie anti-autoritaire dans la région de Hambourg, en Allemagne.
Les pédagogues de Hambourg poussèrent à l’extrême le postulat selon lequel il faut "partir de l’enfant". Non seulement ils rejetaient l’idée qu’un État ou une Église puisse décider de ce que les enfants devaient apprendre, mais ils refusaient la notion même de finalité en matière d’éducation. De leur point de vue, l’école n’est pas le moyen de préparer à la vie, mais le lieu de la vie elle-même ; une circulaire destinée aux parents affirme :

« Nous nous refusons à nous laisser guider, dans notre travail scolaire, par les exigences de la profession, de la vie économique, du combat pour l’existence. C’est pour cela que nous n’avons pas de plan, pas de but déterminé d’instruction. Pour nous, la tâche de l’école, c’est d’offrir à l’enfant un lieu où il pourra être enfant, jeune et joyeux, sans tenir compte de buts à atteindre, mais en développant en lui un sens de responsabilité envers les êtres humains parmi lesquels il vit. »

Le contenu des apprentissages dépendait entièrement de ce que les enfants avaient le désir d’apprendre.

Cette absence de programme se doublait d’une absence de règlements et de punitions, les maîtres-camarades refusant d’assurer une quelconque autorité sur le groupe. Après un début chaotique, ce furent les élèves qui prirent l’initiative de rétablir un minimum d’ordre permettant le travail.

- Rousseau ,Émile ou de l’éducation


Émile ou De l’éducation est un traité d’éducation portant sur « l’art de former les hommes » de Jean-Jacques Rousseau publié en 1762. Il demeure, aujourd’hui encore, l’un des ouvrages les plus lus et les plus populaires sur le sujet, à tel point qu’au Japon, l’autorité du développement de l’enfant impose à tous les instituteurs d’écoles maternelles la lecture de l’Émile.

Les quatre premiers livres décrivent l’éducation idéale d’un jeune garçon fictif, Émile, et sont ordonnés chronologiquement, abordant, étape par étape, les questions éducatives qui émergent à mesure qu’il grandit. Le dernier livre traite de l’"éducation", ou plutôt le manque d’éducation des filles à partir d’un autre exemple fictionnel : Sophie, élevée et éduquée pour être l’épouse d’Émile. En effet, Rousseau s’oppose à l’éducation des jeunes filles et adopte une position très sexiste sur le rôle des femmes dans la société, à l’image de leur rôle dans la famille.

- Marcel Martinet, Culture prolétarienne


Une culture prolétarienne est-elle possible ? Est-elle actuellement possible ? Pour qui s’inquiète du destin de la classe ouvrière, de sa capacité, de son avenir, de ses moyens de culture, c’est sans doute la première question qui se pose, la question préalable. Ici, au Centre Confédéral d’Education Ouvrière, j’entends bien que l’enseigne répond assez d’avance et que la question paraît presque désobligeante. Pourtant il n’est pas mauvais parfois de faire halte un instant sur la route, pour bien vérifier d’où l’on vient et où l’on veut aller, et si le chemin est praticable.

Une culture prolétarienne est-elle actuellement possible ? Et d’abord qu’est-ce que c’est que la culture prolétarienne, la culture ouvrière ? On peut dire en gros que c’est tout ce qui permettra à tous les hommes de la classe ouvrière de poursuivre, en même temps que leur ascension économique, une connaissance des réalités du monde aussi complète que possible et, par cette connaissance, une émancipation et un enrichissement intellectuels aussi développés que possible.

- Carl Rogers, Liberté pour apprendre


Carl R. Rogers, fondateur de l’approche "centrée sur la personne", présente ici un exposé général de sa conception pédagogique. Rogers est incontestablement un "anti-professeur" - au sens où certains psychiatres se réclament de "l’anti-psychiatrie". Pour lui, l’enseignant ne doit pas être "un maître à penser" mais plutôt un "facilitateur d’apprentissage". Il faut réformer l’institution scolaire pour qu’elle cesse d’être un cadre susceptible d’entraver l’individu et devienne au contraire un environnement qui mettrait l’élève au défi de s’inventer lui-même. Sous l’exigence d’une institution scolaire libératrice, on retrouve l’intuition centrale de l’auteur, présente tout au long de son œuvre maîtresse. Le Développement de la personne : sa confiance dans l’homme, non pas dans n’importe quel homme, mais, précisément, dans l’homme libéré et orienté vers la créativité. Ce livre nous dit comment, à partir d’expériences pédagogiques, et malgré bien des échecs, Carl R. Rogers a contribué à la réalisation de cet objectif.

- Ahmed Lamihi, P Boumard, Les pédagogies autogestionnaires


Cet ouvrage collectif a été conçu pour engager, 30 ans après leurs débuts, une réflexion sur les pédagogies autogestionnaires dans les champs éducatifs.

- Jean-Pierre Escriva, Henri Vaugrand, La critique radicale du sport de l’extrême gauche à Quel Corps ?


La société française, dans sa difficulté chronique à conjuguer vivre ensemble et démocratie, revient sans cesse sur les questions d’identité, de différence, de culture, de religion, d’émigration. Le multiculturalisme, cette rumeur qui court à propos de la culture, se pose encore et toujours comme un corollaire du mythe équitaire du bonheur capitaliste. Voici un questionnement qui reste très actuel.

- Norman Baillargeon, Liliane est au lycée


Antidote

Halte aux consensus mous, aux fausses évidences, à l’opposition stérile des experts ! Bienvenue à tous ceux qui veulent se construire un avis, par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Impertinents et critiques, ces petits antidotes leur sont dédiés.

Longtemps les Français se sont rêvés cultivés. Ils lisaient L’Iliade et L’Odyssée au collège...

Désormais, ils confondent une marque de prêt-à-porter avec le Zadig de Voltaire, quand ils ne prennent pas Liliane est au lycée pour le chef-d’oeuvre d’Homère... La culture est-elle passée de mode ?

- Revue Notes et morceaux choisis n°10 : "École, la servitude au programme"


L’ordinateur à l’école – la numérisation des cours : ouvre un marché (perpétuel) à l’industrie informatique, nuit à l’apprentissage et réduit le rôle de l’enseignant. Ce ne serait pas un progrès, mais un élan donné à la stagnation : tant qu’à ne rien apprendre, autant endormir les élèves devant des écrans (et des power point). Les emplois de demain ne demandent qu’une formation ridicule et une certaine adaptation aux nouvelles technologies, voilà ce à quoi l’école s’adapte. Voilà la bêtise.

- Jean-Pierre Escriva, Henri Vaugrand, La critique radicale du sport de l’extrême gauche à Quel Corps ?


Ce livre inaugure les nouveaux horizons fascinants d’un monde en train de naître. Sa thèse primordiale, condensée dans le projet de fonder une méta-technique, prétend démontrer que nous vivons un moment décisif dans le déploiement historique de la ratio technique dont les desseins révolutionnaires n’ont pas été compris pleinement ni évalués. L’idée régulatrice de cette œuvre est de dessiner le profil des conséquences dérivant d’un tel fait - ainsi que l’image passionnante d’un nouvel univers qu’il promet.

- Collectif d’élèves et de professeurs, Une fabrique de libertés, Le lycée autogéré de Paris Préface de Patrick Boumard, 2012,éditions REPAS, 430 pages, 23 €.


Depuis 1982, existe à Paris un lycée public autogéré. Unique en son genre, le LAP (Lycée autogéré de Paris) a relevé le défi d’un fonctionnement collectif pris en charge par les professeurs et les élèves. Gestion du lieu, libre fréquentation, assemblées générales régulières, régulation des conflits par la commission Justice, mais aussi interdisciplinarité, voyages, pédagogie alternative, ateliers artistiques et recrutement des profs par cooptation, sont quelques-unes des caractéristiques de cet établissement pas comme les autres. Le mot qui définit le mieux ce lycée, c’est celui qu’il a décidé d’adopter dans son titre : Lycée autogéré.

- Sébastien Faure, Écrits pédagogiques. Préfaces de Jean-Marc Raynaud et Robert Louzon


Nul ne semble être allé aussi loin que Sébastien Faure pour construire un éducation qui soit à la mesure de l’homme, pour une école qui ne doit rien à personne : qui ne soit ni l’école chrétienne, l’ « école du passé, organisée par l’Église et pour elle, organisé par l’État et pour lui », mais une école organisée pour l’enfant « afin que cessant d’être le bien, la chose, la propriété de la religion ou de l’État, il s’appartienne à lui-même ». Les idées pédagogiques de Sébastien Faure ont gardé toute leur fraîcheur et méritent d’être mieux connues par tous ceux qui sont aujourd’hui insatisfaits du système d’enseignement actuel et pensent que d’autres expériences éducatives sont possibles.

Une expérience d’éducation intégrale hors de toute institution officielle. Si certains principes exposés paraissent aujourd’hui aller de soi, ce n’est que grâce aux luttes de nombreux pédagogues. Dans ce livre on ressent toute l’énergie et la volonté mise au service de la construction d’une autre éducation pour une autre société. Le récit des démêlés avec l’administration d’état est particulièrement rafraichissant.

- Charles Fourier, Vers une enfance majeure


« Ni père, ni maître », telle pourrait être la formule de l’éducation harmonienne. Il s’agirait de faire travailler une petite fille gourmande d’abord dans une fabrique de confiture comme apprenti pour l’amener peut-être un jour à devenir chimiste (plutôt que de la mettre au pain et à l’eau). Il s’agit de canaliser et d’orienter les passions en vue du bien commun plutôt que de les asservir. Il s’agit de se rendre vraiment compte qu’« il n’y a qu’à convertir la violence en émulation et en enthousiasme ». Il s’agit d’inventer le nouvel ordre, le Nouveau Monde.
L’utopie - la force - de Fourier n’est autre que l’analyse des institutions et de leurs jargons divers, sa langue aussi précise et fine que caustique, est le pur si muove d’une révolution galiléenne des mœurs. Ici brille l’idée d’une autre enfance. Une enfance libre, majeure.
Les textes, inédits, de ce recueil sont issus des publications posthumes de La Phalange de 1851 et 1852.

- Dominique Girardot, La société du mérite


D’abord instrument démocratique de la justice sociale, garant de la légitimité des distinctions, le mérite apparaît aujourd’hui bien davantage comme l’outil de circonstance du néolibéralisme. Autrefois vertu publique, il serait désormais mesure de la valeur individuelle indexée sur l’effort. Ainsi est-il aujourd’hui communément convié pour justifier non seulement les distinctions sociales, mais aussi chaque situation particulière, et notamment les situations difficiles. Le mérite se diffuse de la sphère professionnelle dans la sphère privée au gré de cette acception négative, qui rend compte des épreuves en en faisant le signe d’une défaillance. Chômage, maladie, rupture… voilà ce qui attendrait ceux qui ne font pas les efforts nécessaires pour les éviter.
L’essai, placé sous la double référence à Hannah Arendt et au paradigme du don, soutient une approche du mérite dans la perspective de la reconnaissance. La thèse en est que le mérite comme instrument idéologique tire sa force de constituer plus largement un rempart fantasmatique contre la précarisation caractéristique de la société néolibérale. Plus nous croyons au mérite, plus nous nous sentons assurés que ce qui nous arrive dépend de nous et s’explique simplement comme le résultat proportionnel de nos efforts.
Face à la violence néolibérale, se développe alors une autre violence : violence non seulement des dominants, mais du corps social tout entier, qui, pour se protéger de l’angoisse de la l’exclusion et de l’invisibilité sociales, stigmatise et décuple la souffrance en la déclarant méritée.

Un texte qui déconstruit la petite musique issue de l’usine à récits néolibérale qui murmure sans cesse que "Les pauvres sont responsables de leur misère ! Ils n’ont (comme tout le monde) que ce qu’ils méritent !".

- Guillon et Le Bonniec, Ni Vieux, Ni Maîtres, Guide à l’usage des 10-18 ans


Sans équivalent ni concurrent, ni à l’époque ni vingt ans plus tard, ce guide offre aux mineur(e)s un arsenal de survie quotidienne. « Scolarité obligatoire, amours défendues, correspondance contrôlée, circulation interdite, domicile obligatoire, lectures censurées, idées interdites... Assez pour faire qualifier de totalitaire n’importe quel régime politique. Pour les enfants, les adultes disent : éducation, protection, et même amour ! »

S’ouvrant sur un chapitre traitant des meurtres d’enfants par leurs parents (« La famille tue »), le livre analyse la situation juridique des mineur(e)s ; énumère les nombreux droits qui leur sont déniés, les rares droits qui leur sont octroyés, et ceux - plus rares encore - que des contradictions du système et quelques magistrats réformateurs permettent ou encouragent. Pour chaque question abordée, sont détaillés l’état du droit (la fugue n’est pas un délit...), les risques encourus (...mais fugueurs et fugueuses sont des proies faciles...), et les ressources pratiques (centres d’accueil, boutiques de droit, etc.) Toujours, les aspects théoriques et pratiques se complètent : parler d’amour, c’est aborder la jalousie, les rapports de force masculin-féminin, et décrire les méthodes de contraception.

En 1980, le ministère de l’Intérieur envisagea de soumettre Ni vieux ni maîtres à la Commission chargée de l’examen des publications destinées à la jeunesse. Éventée, la démarche fut publiquement dénoncée, et tourna court.

- Hugues Lenoir, Éducation, autogestion, éthique


Après avoir rappelé quelques principes de base d’une éducation à la liberté par la liberté, l’auteur s’intéresse à l’inutile fracture entre la formation initiale et l’éducation permanente qui n’est à ses yeux qu’une imposture. Il développe ensuite un propos, appuyé sur des expériences de terrain, qui tend à démontrer toute l’efficacité des formations coopératives et autogérées. Enfin, il s’attaque à la délicate question de l’éthique et des valeurs nécessaires à la conduite de l’action éducative, en particulier en matière d’évaluation.

 

- Eddy Khaldi, Muriel Fitoussi, Main Basse sur l’École Publique, éditions Démopolis, octobre 2008


L’Éducation nationale, née de l’idéal de l’école laïque, gratuite et obligatoire, est aujourd’hui en danger de mort. Sous la menace d’une croisade qui, portée depuis plus de 15 ans par les franges catholiques les plus intégristes des mouvements ultra-libéraux, s’invite désormais au cœur de la réforme économique menée par le gouvernement Sarkozy.

- L’université et la recherche en colère, un mouvement social inédit, Livre Collectif (25 co-auteurEs) sous la direction de Claire Akiko Brisset, éditions du Croquant, septembre 2009.


« Depuis combien de temps n’avons-nous pas un débat sur quelle était la politique scientifique de la France ? C’est quand même un sujet ! » Ainsi que l’a lui-même réclamé le 22 janvier 2009 Nicolas Sarkozy dans son discours « À l’occasion du lancement de la réflexion pour une stratégie nationale de recherche et d’innovation », le débat a eu lieu. En partie suscité par ce même discours au style inimitable, il s’est tenu dans les universités, dans les laboratoires de recherche et dans la rue. Il a été conduit par des enseignants-chercheurs, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques, par des étudiants et par des concitoyens durant des mois. Parallèlement à d’autres mouvements sociaux inédits comme la lutte contre la réforme de l’hôpital public, ses acteurs ont eu le sentiment de mener seuls ce débat. Ils se sont heurtés à un gouvernement non seulement sourd à toutes les formes de protestation, mais avant tout soucieux de priver de toute crédibilité ce mouvement de grève et de contestation unique, dans l’histoire de l’université française, par son ampleur et sa longueur. Certes, les « réformes » mises en œuvre progressivement ne datent pas d’hier, mais ce gouvernement a plus à cœur que d’autres d’accélérer le processus de marchandisation du service public, n’hésitant pas au besoin à user de mensonges flagrants, complaisamment relayés par les médias. Le but de ce livre est de rétablir quelques vérités et de permettre à des acteurs du mouvement de s’exprimer : qu’est-ce que l’université et plus généralement le monde de la recherche aujourd’hui ? Quelles sont ces « réformes » qu’on veut leur imposer et pourquoi s’y opposent-ils avec tant d’énergie ?

- Philippe Ariès, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime


Le livre de Philippe Ariès L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime s’inscrit dans l’École des Annales. Mais d’une façon bien particulière : délaissant le quantitatif, l’auteur s’attachait à une histoire qualitative. Il ouvrait un tout nouveau champ historique et, plus généralement, faisait naître l’histoire « des mentalités ».

- Mick O’Hare, Comment fossiliser son hamster (et autres expériences à faire chez soi)


A la cuisine, dans la salle de bains ou dans le jardin, notre cher foyer peut facilement se changer en laboratoire scientifique d’avant-garde. Rien d’autre n’est requis qu’un peu de curiosité pour fabriquer des glaçons pointus, vérifier que l’eau chaude gèle plus vite que l’eau froide, mesurer la vitesse du son avec un marteau et celle de la lumière avec un four à micro-ondes, voire extraire son propre ADN ! Les phénomènes les plus étranges se révèlent ici "sur un coin de table" : comprendre pourquoi un spaghetti tenu par les deux bouts se casse toujours en trois morceaux procure une intense satisfaction intellectuelle ; choisir entre les méthodes inertielle et centrifuge pour se servir de ketchup est plus directement utile, mais pas moins satisfaisant. Quant à l’expérience de fossilisation du hamster, elle est facultative.

- Howard Gardner, Les Intelligences multiples


Parmi les nombreuses grilles d’intelligences qui ont été élaborées, la théorie des Intelligences Multiples d’Howard Gardner a le mérite d’être particulièrement simple à comprendre (car parlant bien à l’intuition) et pratique à utiliser dans une quelconque situation d’apprentissage.

Son succès dans le monde anglo-saxon depuis sa parution en 1983 a été considérable, en particulier dans les champs de l’éducation et de la formation permanente. Elle a fait l’objet de très nombreux livres d’application en langue anglaise.
Selon Gardner, on peut distinguer huit intelligences.

L’intelligence verbale/linguistique

L’intelligence logique/ mathématique

L’intelligence visuelle/spatiale

L’intelligence musicale/rythmique

L’intelligence corporelle/kinésthésique

L’intelligence interpersonnelle

L’intelligence intrapersonnelle

L’intelligence du naturaliste

- Quinze pédagogues (sous le direction de Jean Houssaye)


Un panorama de quinze pédagogues, théoriciens et/ou praticiens, dont les idées ont marqué leur époque et influencent toujours la pédagogie aujourd’hui. Chaque chapitre s’articule de manière similaire : sur fond de biographie, une présentation des idées - dont l’émergence a pu être liée à un contexte politique ou social, à une période historique clé, ou s’alimenter des thèses de pédagogues antérieurs -, suivie d’une sélection de textes fondamentaux des pédagogues présentés.
Les auteurs présentés : Rousseau (Genevois, 1712-1778), Pestalozzi (Suisse, 1746-1827), Fröbel (Allemand, 1782-1852), Robin (Français, 1837-1912), Ferrer (Espagnol, 1859-1909), Steiner (Autrichien, 1861-1925), Dewey (Américain, 1859-1952), Decroly (Belge, 1871-1932), Montessori (Italienne, 1870-1952), Makarenko (Russe, 1888-1939), Ferrière (Suisse, 1879-1960), Cousinet (Français, 1881-1973), Freinet (Français, 1896-1966), Neill (Ecossais, 1883-1973), Rogers (Américain, 1902-1987).

- La Boétie, Discours de la servitude volontaire


Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un est un ouvrage rédigé en 1549 par Étienne de La Boétie à l’âge de 18 ans. Sa première publication date exactement de 1574.

Ce texte consiste en un court réquisitoire contre l’absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu’il a été rédigé par un jeune homme d’à peine 18 ans. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »).

- Bernard Defrance, Sanctions et discipline à l’école


Entre ceux qui pense que l’école est devenue incapable d’inculquer aux élèves les règles élémentaires de la vie en collectivité, ceux qui considèrent que les enseignants sont trop souvent dépassés par les déchaînements de jeunes sans repères, ceux qui réclament plus de disciplines, ceux qui dénoncent l’incohérence de l’application de la règle ou les sanctions trop systématiques... la polémique fait rage et s’enlise. Selon Bernard Defrance, on ne peut sortir de ce débat sans issue, entre répression et démission, qu’en articulant construction des savoirs et institution de la loi. L’enjeu est à la fois disciplinaire et pédagogique. S’appuyant sur de nombreux témoignages d’élèves, l’auteur montre pourquoi des situations de blocage ou des conflits violents peuvent survenir et comment il est possible d’en sortir, en permettant aux jeunes de trouver des repères et d’accepter des règles, valables pour tous. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1993 et qui a vu depuis la plupart de ses propositions reprises dans les textes officiels, fournit aux parents et aux éducateurs des clés de compréhension et de l’institution scolaire et en particulier des repères juridiques clairs. Cette nouvelle édition, entièrement remis à jour, tient compte des réformes et de débats les plus récents concernant l’école.

- Philippe Geneste, Critique prolétarienne de l’éducation


L’école est source de débats multiples. Les experts se bousculent aux portes d’entrée des commissions en tout genre, ils diagnostiquent et prescrivent ; les politiques pérorent, flattent les préjugés réactionnaires ou « modernistes » de leur clientèle électorale ; les syndicats en place proposent et négocient dans le cadre d’une cogestion du système. Bref, l’école ressemble à un chantier permanent sans cesse en réfection. Les médias, qui mettent en scène ces voix, s’efforcent de faire croire que les enjeux s’expriment à travers des oppositions aussi spectaculaires que factices : républicains contre pédagogues, libéraux contre étatistes, partisans de l’enfant au centre, adeptes des programmes d’abord…. Ainsi, sous le bric-à-brac de paroles et d’informations hétéroclites et partielles, l’école devient une réalité virtuelle. Cet ouvrage propose d’écarter ce rideau de fumée. Plutôt que de partir d’idéologies, l’auteur s’appuie sur une expérience professionnelle, militante donc réflexive de l’école. Il met à nu le mécanisme moteur des politiques éducatives des gouvernements successifs, sans s’interdire, si besoin, des coups d’œil rétrospectifs. Il sonde des pratiques pour y trouver le fil conducteur de la conception dominante de l’éducation. Dérangeant, car pointant les faux semblants, l’ouvrage vise à une lucidité afin d’y ancrer un syndicalisme qui reste à construire.

- Jean-Luc Van Der Linden, Pour une révolution pédagogique


L’école publique doit être réellement émancipatrice là où elle n’est, le plus souvent, qu’outil de pacification voire d’oppression. Former des enfants acteurs de leurs apprentissages, autonomes dans leur vie scolaire et socialement responsables est non seulement plus performant en termes d’acquisitions mais influe sur leur construction d’êtres humains. Savoir se prendre en charge, être en éveil permanent, rester ouvert aux autres, partager des valeurs coopératives, sont les meilleurs moyens de lutter contre les maux qui rongent notre société : dépression, démission, passivité, égoïsme, exploitation... Ce qui a fait la force de notre expérience à l’école de l’Hautil en région parisienne est qu’elle s’est inscrite dans la durée et son implication dans la vie de quartier. Une école différente est possible mais elle doit passer par une révolution pédagogique pour une autre éducation et peut-être un autre futur.

- Nelly Chabrol Gagne, Filles d’albums, les représentations au féminin dans l’album


Ce n’est pas parce que les écrivaines et illustratrices sont souvent femmes que les codes de l’album d’enfance et de jeunesse, ce doux produit apparemment si anodin de l’édition, font la part belle au refus du sexisme ; au contraire, les albums en question continuent à être, malgré de très remarquables hapax, d’un sexisme forcené, ce que dénonce ici avec vigueur l’essai de Nelly Chabrol Gagne.

- Revue Marginale, "Le Refus de parvenir. Misère de l’école, utopies éducatives"


Que peut la littérature face à la question sociale de l’école ? « Nous avons besoin d’individus capables d’évoluer sans cesse, capables de détruire et de renouveler sans cesse ce qui les entoure et de se renouveler eux-mêmes ; d’individus dont l’indépendance intellectuelle soit la plus grande force, qui ne se laisseront jamais assujettir pour être toujours prêts à accepter ce qui est le meilleur, heureux du triomphe des idées nouvelles ; des individus enfin qui aspirent à vivre de multiples vies en une seule vie. La société craint de tels êtres. Mais espérons que nous ne manquerons jamais d’écoles capables de nous les donner, d’écoles où les êtres humains puissent grandir, libres et heureux, selon leurs aspirations. » Francisco Ferrer, La Société craint nos écoles, 1905.

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