Alors qu’en ce moment-même, la population d’Afrin est la cible d’une attaque d’une sauvagerie rare de la part de l’État turc, nous dénonçons la collusion des États occidentaux, des alliés de l’OTAN, qui assistent en silence à un massacre de masse qui bafoue les lois et conventions internationales.

Cette absence de réaction, loin de pouvoir être considérée comme de la passivité ou de l’impuissance, est pour nous un choix délibéré, idéologique, politique, économique, qui engage la responsabilité de tous les gouvernements de ce qu’on nomme la communauté internationale. Ils se rendent ainsi complices des crimes d’Erdogan et des groupes islamistes avec qui il a pactisé.

Ces puissances impérialistes ont une attitude cynique et ambiguë : elles ont opportunément soutenu la courageuse et opiniâtre lutte des Kurdes contre Daesh, mais elles craignent aussi les expériences sociales révolutionnaires qui émergent au Rojava : fédéralisme, décisions prises par des assemblées à la base, lutte féministe, égalité de la représentation homme/femme dans toutes les strates de la société, réflexion sur une éducation populaire et alternative ; en un mot, une société anticapitaliste, et ceci est inacceptable pour les États européens et les États-Unis.

La CNT, en tant qu’organisation anarcho-syndicaliste, syndicaliste révolutionnaire, et internationaliste, partage et soutient cette expérimentation inédite et à grande échelle pour une société plus juste et émancipatrice.

La semaine dernière, nous avons assisté à Paris à la session du Tribunal Permanent des Peuples, consacrée aux multiples violations du droit international et notamment du droit humanitaire dont la Turquie se rend coupable depuis des décennies envers le peuple kurde.

Ces 2 jours ont mis en lumière de façon indiscutable et implacable la machine répressive de l’État turc, et, encore une fois, la complicité des États occidentaux, depuis la trahison du traité de Lausanne en 1923 jusqu’à l’invasion d’Afrin : une litanie ininterrompue de massacres, de bombardements ; un régime de terreur qui tend à éradiquer une culture et une population, à Cizre, à Sur et ailleurs, qui cherche à effacer même la mémoire des pierres en détruisant la vieille ville de Diyarbakir, et qui poursuit ses opposant.es jusqu’à Paris, où la justice, française cette fois-ci, n’a toujours pas pris ses responsabilités en ce qui concerne les assassinats politiques de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez.

Cher.es camarades, la CNT vous remercie de votre accueil, et tient à renouveler son soutien inconditionnel au peuple kurde en ce jour de Newroz, jour de fête, mais aussi et surtout, symbole de résistance et moment de lutte.

Newroz Pîroz Be ! Bijî Kurdistan !