Secrétariat international de la CNT

TRUMPOCALYPSE (Serie d’articles parus dans la revue ASR (anarcho syndicalist review), fin decembre 2016, avant l’investiture de Trump)

Publié le dimanche 16 avril 2017

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EDITO
Bien qu’il ait perdu les élections, Donald Trump prendra ses fonctions de président des Etats- Unis le 20 janvier.
Seulement un peu plus de 25% des votants admissibles ont voté pour Trump ou Hillary Clinton, autour de 47% n’ont pas voté, et 3% ont voté pour un 3ème parti.
Clinton (une politicienne de droite, avec un long passé de va-t-en-guerre, d’incarcération de masse, de destruction environnementale et de politiques économiques néolibérales) a obtenu 2,7 millions de votes de plus que Trump.
Les sondages de sortie des urnes et les référendums montrent que la majorité des votants sont plus à gauche que chacun des deux partis. Les votants dans plusieurs états ont évoqué le salaire minimum, la légalisation de la marijuana (ce qui n’empêchera pas les fédéraux de jeter les fumeurs d’herbe en prison), et qu’ils rejetaient les mesures qui suppriment des emplois. Pourquoi, alors, Trump a-t-il gagné la présidence (bien qu’il ait obtenu moins de votes) ? Pour la même raison que les deux chambres du Congrès sont dominées par les Républicains alors que les Démocrates (dans leur ensemble) ont obtenu plus de votes. Il s’agit en grosse partie

d’un artéfact du remaniement arbitraire des circonscriptions et donc des voix, dans des districts spécifiques et enclavés dans des collèges électoraux désignés pour garantir que le peuple, écœuré, ne puisse mettre fin à son asservissement. Ce qui a aussi contribué à cet état de fait est un barrage de lois visant à supprimer des électeurs potentiels, qui ont empêché des millions de personnes de voter. Dans le Wisconsin, par exemple, 10 fois plus de votants ont été privés de leurs droits dans les dernières années, ce qui a assuré à Trump sa marge de victoire.1
Alors que les commentateurs accusent les travailleurs blancs d’avoir fait gagner Trump, les enquêtes à la sortie des bureaux de vote montrent que Clinton a attiré les votes des personnes gagnant moins de 50 000$ par an (ndt : environ 46300 €), et Trump les votes de ceux qui gagnent au-delà.
Mais un grand nombre des deux catégories sont restés chez eux, ne voulant soutenir aucun des deux millionnaires en lice.
Depuis l’élection, nous avons vu plusieurs vagues de manifestations, des appels à la grève générale pour le jour de l’investiture (bien qu’aucun syndicat majoritaire n’ait soutenu ces appels), nous avons aussi assisté à la nomination de millionnaires et de porte-flingues de la droite dans l’administration Trump, y compris un climato sceptique à la tête de l’agence de la protection environnementale, un bigot anti-droits civiques nommé ministre de la (in-)justice, un magnat du fast-food opposé aux salaires minimum obtient le portefeuille du Travail 2, le Commerce est confié au responsable de la mort des mineurs de Sago Mine 3, et une fanatique des écoles privées sans aucune expérience d’enseignement hérite de l’Éducation, etc...
Trump envoie ainsi le message clair qu’il entend mener une attaque généralisée contre l’environnement, les droits des travailleurs, des femmes, des minorités, et sur notre capacité même à survivre en tant qu’espèce.
Bien que ce soit vrai, ce n’est pas suffisant de dire que la majorité de la population n’a aucune illusion sur le fait qu’un parti politique puisse servir son intérêt. La vraie question est : que va- t-elle faire ? Pouvons-nous bâtir un mouvement inspiré d’une vision d’un monde tel qu’il pourrait être, avec la volonté de le faire advenir ?
Nous demandons à nos lecteurs de réfléchir à ce challenge.

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