Secrétariat international de la CNT

Histoire de la résistance des travailleurs.uses contre la casse des syndicats à Avon (Turquie) / Appel à solidarité !

Publié le vendredi 19 août 2016

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Avon, l’entreprise de cosmétique mondiale, a un entrepôt à Istanbul, situé dans la zone industrielle de Gebze. Avec plus de 200 travailleurs.uses, cet entrepôt tient un rôle important au sein du réseau de distribution d’Avon en Turquie. Il y a deux types de travailleurs.uses : certains d’entre eux.elles (44 travailleurs.uses) sont engagés directement par l’entreprise Avon et ils.elles sont supposés prendre part aux activités principales. Le reste des employés.es (180 travailleurs.uses) sont supposés faire les tâches auxiliaires, et sont engagés.es par une entreprise de sous-traitance. Depuis le 28 décembre 2015, Klüh, l’entreprise allemande multi-services, y opère en tant qu’entreprise de sous-traitance officielle.

Déjà avant l’intervention de Klüh, les travailleurs.uses avaient de quoi se plaindre sérieusement des conditions de travail défavorables : problème de la répartition des activités principales et des tâches auxiliaires, heures supplémentaires obligatoires, violations des lois sur la santé et la sécurité au travail, une politique de rémunération basse.

En plus, le nouveau sous-traitant, Klüh, pousse les travailleurs.uses à signer un nouveau contrat qui pourrait mener à des retours en arrière pour les droits personnels des employés.es. Environ 80 travailleurs.uses ayant refusés de signer ce nouveau contrat ont été exposés à un rude harcèlement de Klüh. Suite à ces événements, les travailleurs.uses ont commencé à s’organiser en syndicat. Le 19 mai 2016, 8 travailleurs.uses ont été virés.es sans raison. 6 sont membres du syndicat. Depuis le 23 mai, ils.elles ont commencé une résistance à l’entrée de l’entrepôt pour protester contre l’action de l’entreprise, avec les revendications suivantes :

-  Réintégration des travailleurs.uses licenciés.es.
-  Avon doit abroger son contrat avec Klüh et embaucher tous les travailleurs.uses en tant qu’employés.es d’Avon.
-  Avon, avec un accord, doit reconnaître le syndicat DGD-SEN comme représentatif

Dans le monde entier, Avon est contre les syndicats

Excès de travail en dehors des heures légales, conditions de travail difficiles et malsaines, maladies professionnelles au niveau des articulations du dos, de la nuque et des poignets, harcèlement, intimidation… Les travailleurs.uses continuent de travailler pour le salaire minimum en dépit de leur degré d’ancienneté, même de plus de dix ans… Des personnes vivent sous la pression permanente des heures supplémentaires, dans l’incapacité de libérer du temps pour eux.elles-mêmes ou pour leurs familles… Des travailleurs.uses ont été licenciés.es pour avoir refusé d’effectuer des heures supplémentaires… Cela est notre histoire, à nous qui travaillons dans les entrepôts d’Avon depuis des années.

C’est parce qu’Avon ne veut pas de femmes fortes qui agissent de manière solidaire, qui protestent contre l’injustice. Avon a essayé d’empêcher des manifestations de travailleurs.uses en Turquie mais également dans beaucoup d’autres pays du monde. Par exemple, aux Philippines, 120 travailleurs.uses permanents.es et 350 travailleurs.uses intérimaires sont employés.es dans l’usine Avon située dans la région industrielle de Calamba, dans la périphérie de Manille. Les intérimaires, comme les permanents, travaillent au sein des plus importantes opérations de production pour le salaire minimum de 146 dollars. Même si les intérimaires ont le droit d’être embauchés.es en tant que permanent après avoir travaillé un an dans ces opérations de production, l’usine continue de leur assigner illégalement les mêmes tâches sans aucune promotion. Les travailleurs.uses se sont syndiqués.es et ont signé, en septembre 2015, un nouveau contrat de travail couvrant la période de février 2014 à janvier 2017. Mais les 16 représentants.es syndicaux.ales qui se sont penchés sur les conditions de travail réelles dans cette usine et qui ont révélé que les travailleurs.uses étaient employés.es de manière illégale, dans des conditions précaires, ont été licenciés.es le jour de l’an pour organisation prétendument illégale de luttes pendant les négociations autour des contrats de travail. Ces travailleurs.uses avaient 20 ans d’ancienneté.

Nous encourageons vivement Angela Cretu, la première femme PDG de Avon en Turquie depuis l’arrivée de l’entreprise sur le marché national, à entendre nos revendications. Arrêter de licencier les travailleurs.uses. Réintégrez-les dans leur travail. Retirez toutes les barrières dressées contre le syndicalisme.

Les travailleurs.uses de l’entrepôt Avon & le syndicat DGD-Sen
Version française, Groupe de travail traduction du secrétariat international de la CNT



Comment soutenir les travailleurs.uses d’Avon en Turquie ?

Actuellement, il n’y a pas de solution pour les travailleurs.uses de l’entrepôt Avon en Turquie. Si vous voulez soutenir les travailleurs.uses, vous pouvez diffuser cette information à vos organisations, syndicats, et toutes les personnes que vous connaissez, afin qu’ils la partagent, envoyer des courriels, et utiliser les médias sociaux pour inviter les responsables cosmétiques Avon, la PDG Sheri McCoy (sheri.mccoy avon.com) et la directrice générale Angela Cretu (angela.cretu avon.com) à respecter la liberté d’association, à réembaucher les travailleurs.uses licenciés.es et à reconnaître le syndicat DGD-Sen au sein de l’entrepôt Avon du site de Gebze. Suivre le syndicat @DGDSEN sur les réseaux sociaux (https://twitter.com/DGDSEN et https://www.facebook.com/DgdSEN) et partager leurs publications. Ou encore envoyer des messages de soutien au travailleurs.uses de l’entrepôt Avon qui sont en train de lutter pour leurs droits.

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