Secrétariat international de la CNT

Communiqué de soutien au peuple colombien

Publié le vendredi 7 mai 2021

A Paris, le 7 mai 2021

Le 28 avril, à l’annonce du plan de réforme fiscale, de larges manifestations ont eu lieu à travers tout le pays.

En effet, en réponse à la crise économique provoquée par la pandémie, les Colombiens exsangues, dont beaucoup ont perdu leur emploi et toute source de revenus, le gouvernement d’Ivan Duque proposait d’étendre les taxes sur la plupart des produits, de taxer tous les salaires à partir de 656 euros mensuels, de supprimer les exonérations dont bénéficiaient ménages et entreprises. C’est donc la population colombienne qui devrait payer le prix fort de la crise, alors qu’elle a été doublement touchée, par la maladie et par la crise, révélant la violence des inégalités aggravées encore par la politique conservatrice de Duque.

Or ces manifestations pacifiques, entraînant des milliers de personnes dans les rues, ont été réprimées par la violence, à balles réelles, sous prétexte d’« état de siège » qui a été décrété, autorisant de fait l’armée à intervenir face à la foule civile. 37 morts, 124 blessés, des dizaines de disparitions, plus de 1000 cas de violences policières, des dizaines de violences sexuelles exercées par les forces de l’ordre, 726 arrestations arbitraires ont été décomptées par les observateurs internationaux en fin de semaine dernière, et ces chiffres continuent à monter. Les derniers jours ont vu la violence de l’armée s’amplifier, et seule un rapport de force international semble pouvoir éviter le massacre du peuple colombien.

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La grève commencée le 28 avril dernier continue pourtant, comme les manifestations dans les rues des villes de tout le pays, pour protester non seulement contre la réforme fiscale que devraient supporter les classes travailleuses, mais maintenant aussi contre les violences d’état à l’encontre de sa population. C’est maintenant toute la population, y compris jeune et citadine, dans tout le pays, qui est frappée par la violence d’état et découvre ce que signifie la « paix sociale » dans son pays, gouverné par un régime fascisant.
Si Ivan Duque a retiré le projet de loi sur les réformes fiscales sous la pression de la rue, la lutte continue pour la dignité de la population colombienne, son droit à manifester en paix et à choisir une autre politique que celle qui les menace, entre groupes paramilitaires et narco-trafiquants, également armés par l’état.

La contestation qui ébranle le pays s’étend donc à un système entier : le capitalisme, armé par les états bourgeois dès lors que l’on tente de s’opposer à leur doctrine. Ces répressions sanglantes doivent immédiatement cesser, et leur dénonciation montrer les liens qui existent entre les régimes libéraux et la répression de toute forme de contestation, entre l’armée et le pouvoir, entre la finance et la répression des classes populaires.

Le Secrétariat international de la CNT apporte toute sa solidarité au peuple colombien, et dénonce les violences policières décidées par l’état contre son propre peuple. Nous exigeons l’arrêt immédiat de toute violence à l’égard des manifestants colombiens et la libération des prisonniers de la révolte sociale.
Le Secrétariat International de la CNT

Confédération nationale du Travail, 33 rue des Vignoles, 75020 PARIS/ cnt cnt-f.org

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