Secrétariat international de la CNT

Argentine : Terrorisme d’État dans le Chubut contre la communauté mapuche

Publié le dimanche 24 mai 2009

Nous espérons par ce communiqué
faire connaître à tous les argentins et toutes les argentines, ainsi qu'à la communauté internationale, les mécanismes de la Terreur d'État appliquée dans
la province de Chubut.

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Nous demandons une enquête exhaustive sur les faits qui se sont déroulés
dans la localité de Corcovado et que les coupables responsables de dénie des Droits de l'Homme, à l'encontre des habitants de cette région, soient dûment punis.

La plainte présente est soutenue par les Mères de la Place de Mai, Ligne
Fondatrice.

Cette plainte est le résultat de la plus profonde douleur et indignation de notre
sœur mapuche Marta Belén Pinchulet et de son compagnon, père de leurs 10
enfants, Omar Bustos. C'est avec beaucoup d'efforts, dus à leur humble
condition de travailleurs qu'ils ont élevés avec amour et soin leurs 10
enfants dans un petit village appelé Corcovado, à 100 km d'Esquel dans le
nord-est de la province de Chubut.

Le fils aîné a été accusé et condamné pour homicide, dans des
circonstances confuses, en juillet 2006. Depuis plus d'un an il était
considéré comme fugitif. Le 8 mars de cette année, il décide de se rendre
à la justice et va chez ses parents, là où il pensait pouvoir attendre son
avocat. Étaient également présents en plus de ses parents, deux de ses
frères. Mais tandis qu'ils attendaient l'arrivée de l'avocat ils ont vu
arriver plus de 30 policiers fortement armés qui ont demandé au fugitif de
se rendre. Pendant que son père parlait avec eux pour garantir l'intégrité
physique de son fils, d'autres policiers ont commencé à ouvrir les volets
des fenêtres de derrière pour surprendre le jeune fugitif.

Tout cela a généré sa fuite et c'est dans ce cadre confus et violent
qu'ont commencé les tirs. Par peur, Cristian Omar Butos (le jeune
recherché) et ses frères ont fui. Au milieu des coups de feu, sont morts un policier et un
de ses frères, Wilson Ruperto de 19 ans qui était à ce moment là sans arme
et apeuré. Un autre policier est blessé légèrement et le deuxième frère
(Marcos Abrahán Bustos, 16 ans) est blessé gravement par la police. Il est
maintenant tétraplégique, une balle de la police lui ayant touché la
moelle.

Finalement l'autre frère de Cristian, Daniel Ernesto de 22 ans, désarmé
lui aussi, s'est rendu et c'est pendant sa détention que la police l'a
blessé d'une balle dans la jambe. Il est aujourd'hui détenu au
commissariat de Gualjaina sans preuves pour l'incriminer si ce n'est celle
d'avoir eu la malchance d'être présent ce jour là. Daniel se plaint
d'avoir été torturé pendant sa détention et pendant son transfert.

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Depuis
cette date plusieurs membres de la famille ont été menacés par la police,
y compris Marcos pendant sa convalescence à l'hôpital où la police l'a
menacé d'un pistolet sur la tempe après son opération. Il a aussi été
brûlé sur le corps avec de la soupe bouillante.

Toute la famille se sent menacée dans son intégrité physique et juridique.
De la même façon le village de Corcovado a été victime d'une répression,
la plus brutale dont on peut se souvenir depuis la fin de la dictature. Le
jour suivant, un peu plus d'une centaine de policiers du groupe de choc
GEOPS a envahit le village, rentrant dans plus d'une vingtaine de maison
de force, frappant et torturant, volant et détruisant, créant un véritable
état de siège.

Les habitants du village ne pouvaient plus sortir dans les
rues après 22h.

La nuit, les policiers provoquaient la terreur en tirant avec les
armes dans la rue, les visages encapuchonnés, fortement armés, les voisins
n'osant pas se plaindre. Ils ont pris le contrôle de la radio locale du
village pendant 2 jours.

Actuellement il y a 11 plaintes déposés contre la
GEOPS.

Les enfants victimes des violations de domicile et des tortures
psychologiques souffrent et en subissent encore les traumatismes. De plus,
un habitant de la communauté mapuche de Cerro Centinela a disparu. Il
s'agit de Luciano González, 42 ans, qui a été arrêté par la police et dont
on n'a aucune nouvelle jusqu'à aujourd'hui.

Depuis le Front de Lutte Mapuche et Paysan nous soutenons la plainte en
justice déposée par Marta Belén Pinchulef et par Omar
Bustos, nous demandons également la détention immédiate des tortionnaires
et assassins portant un uniforme de policier, le renvoi des officiers
responsables d'avoir donné les ordres et la démission du chef de la police
de Chubut et du ministre du gouvernement responsable. Nous demandons enfin
que le gouverneur assume la responsabilité qui lui incombe de ces
terribles évènements.

Nous appelons le pays à se solidariser à travers la diffusion de ce
communiqué étant donné que les principaux médias locaux se soumettent au
silence imposé, taisent et cachent pour que l'impunité soit plus grande
encore.

La vie de Marta et Omar ne sera jamais plus la même, celle de Marcos non
plus dans un fauteuil roulant de même que celle de Daniel, injustement
emprisonné. Et nous ne reverrons plus le sourire sympathique de Wilson
parmi nous parce que des assassins en uniforme ont décidé que la vie des
gens humbles n'a pas de valeur. S'il vous plait, ne nous laissez pas
seuls.

Depuis la Cordillère Sud, pour Justice, Territoire et Liberté.

¡¡¡Marici Weu !!!

Dix fois nous vaincrons !!!


Communiqué de presse du Front de Lutte Mapuche et Paysan

Information transmise par Judith, groupe Amérique du SI de la CNT /

traduction : Ludo, groupe Amérique du SI de la CNT

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